Chapitre 59

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LE MARIAGE

Vendredi - PDV Noémie

Est-ce que je suis flippée ? Carrément. Attention, si maintenant je suis sûre de ma décision, j'ai tout de même cette impression que ça ne peut pas bien se terminer pour moi. Il va se barrer avant de dire oui, c'est sûr. Il va se rendre compte qu'il s'est trompé. C'est obligé. Qu'est-ce qu'un homme comme lui fait avec ... moi.

Et pourtant, la journée continue à se dérouler comme le planning le prévoit (à un détail près, je n'ai rien pu manger ce midi, trop de stress) et personne ne m'appelle pour me dire qu'il a pris ses jambes à son cou. C'est ainsi que je me coiffe et me maquille, enfin Ninon me maquille car décidément, ça, je ne peux pas faire, pour ensuite enfiler ma robe. Elle est assez simple, aujourd'hui c'est juste le mariage « officiel », à la mairie et en petit comité. C'est demain qu'on en mettra plein la vue.

Je suppose que vous voulez que je vous la décrive cette robe ! Elle est blanche, pureté oblige, en coton. Elle m'arrive au-dessus du genou, avec des manches courtes, un décolleté en V et un dos nu coupé juste par une bande qui me permet de cacher mon soutien-gorge (avec mes seins, se passer du soutien-gorge est tout bonnement impossible).

Pour la coiffure, on a fait simple, mes cheveux sont maintenus dans un chignon flou très simple, qui permet de mettre en avant mon dos.

J'enfile maintenant mes chaussures, de simples sandales noires, sans talon, la torture c'est pour demain, et je pars avec toute ma compagnie en direction de la mairie.

Et là ... à peine arrivée ... je le vois. Dans son costume bleu vif (attention, j'ai bien dit bleu vif, pas bleu pétard ! cherchez sur google si vous voulez voir la couleur), avec un petit carré blanc qui dépasse de la poche et une chemise blanche dont le dernier bouton est déboutonné, il est juste magnifique. Un véritable Apollon. Mais surtout, il est là.

Je m'approche de lui un peu hésitante. Il peut encore partir et m'abandonner carrément devant l'autel, c'est sûr, il va le faire. Mais non, il ne me fuit pas, au contraire, il s'approche également de moi, en me souriant. Puis il me prend par la main et ne la lâche plus.

- Je ne vais pas partir Noémie et je ne vais pas non plus te laisser l'occasion de partir, alors je vais tout simplement te tenir la main jusqu'à ce que nous nous soyons dit « oui ».

J'ai ensuite droit à un chaste baiser sur mon front et il m'entraîne dans la mairie où la cérémonie débute rapidement. Eh oui, du coup, pas d'entrée au bras de je ne sais pas qui. De toutes façons, c'était problématique, mon père est décédé et la mère d'Alex est absente. Alors on le fait à notre sauce. Mais promis demain, on fera plus cliché !

C'est une cérémonie simple, à notre image. Juste, comme le maire, Dédé, me connaît depuis mon plus jeune âge, il se sent obligé de déballer quelques anecdotes de mon enfance. Et évidemment, pas le genre d'anecdotes mignonnes qu'on aime se voir remémorer le jour de son mariage. Non, des anecdotes du genre « je me rappelle le jour où je l'ai vue pour la première fois, elle apprenait la propreté et venait de s'oublier sur le toboggan du parc » (heureusement il n'a pas précisé que mon oubli concernait la grosse commission ...) ou encore « et dire qu'elle a failli être ma belle-fille, je repense à cette fois où elle a demandé à mon fils de l'épouser, elle avait vraiment fait ça bien, genou à terre et bague de fiançailles ». Je vous rassure, j'avais 7 ans et son fils en avait 25, la bague était une bague en plastique que j'avais eu dans un kinder surprise. Bref, je n'avais donc aucune chance d'arriver à mes fins !

C'est après quelques histoires supplémentaires et la lecture des articles de loi sur le mariage qu'enfin Dédé pose les questions tant attendues.

- Monsieur Alexandre Hercule BERGES-MILLER, consentez-vous à prendre pour épouse Mademoiselle Noémie DUPIN ?

Et là, vous savez, ces secondes qui paraissent des minutes, voire des heures ? Bingo, c'est exactement ce que je vis. Il me tient toujours la main, et pourtant je suis sûre qu'il va partir. Je le vois alors ouvrir la bouche, je n'arrive plus à respirer ...

- OUI !

Oui ? Comme OUI ? Il a dit « oui » ?! J'ai dû rêver, et pourtant Dédé s'adresse maintenant à moi.

- Mademoiselle Noémie DUPIN, consentez-vous à prendre pour époux Monsieur Alexandre Hercule BERGES-MILLER ?

- Oh ben oui alors !

Evidemment tout le monde rigole, j'étais tellement étonnée qu'Alex ait dit oui que je n'ai pas réussi à le cacher. Lui me regarde, toujours souriant, pendant que nos témoins signent les registres. Nous faisons ensuite la même chose et Dédé reprend la parole.

- Alex et Noémie, je vous déclare maintenant unis par les liens du mariage, Alex, vous pouvez embrasser la mariée.

C'est ainsi qu'il vient poser doucement ses lèvres sur les miennes, sa langue cherchant un passage, que je lui accorde. Nous tentons tant bien que mal de garder ça un minimum respectable, mais par contre, je vous jure que dès qu'on est seuls, ce sera moins soft, beaucoup moins soft.

- Vous venez, Madame Miller ? me demande Alex en me tendant son bras.

Madame Miller ! Je fonds ! Madame Miller ! Ça y est, mon cerveau se réveille, il a dit « oui », j'ai dit « oui », il ne peut plus faire marche arrière, il est obligé d'être mon mari maintenant ! Mon mari !

Lorsque nous sortons, nos amis et notre famille nous applaudissent. Nous prenons ensuite quelques photos devant la mairie et dans le parc puis nous nous dirigeons vers la crêperie où nous prenons l'apéro puis le repas. Je vous l'ai dit, simple et sans chichi, c'est MON mariage idéal !

Alex et moi ne sommes pas les derniers à partir, nous n'y tenons plus ... Après une nuit de séparation, il est grand temps de nous retrouver. Nous regagnons donc la maison de ma mère dans laquelle il est maintenant réautorisé à venir et nous nous découvrons maintenant, en tant que mari et femme.

- Si tu savais comme ça a été dur pour moi de ne pas t'enlever plus tôt. Tu es magnifique, j'ai eu envie de passer mes mains sous cette robe depuis que tu es arrivée à la mairie. Madame Miller, je vous aime !

- Vous n'êtes pas mal non plus monsieur Miller, et sachez que vos sentiments sont réciproques !

- Je ne sais pas comment je vais tenir demain ... ça va être trop long sans te toucher, sans t'embrasser.

Il commence alors à me caresser, d'abord aux endroits que ma robe ne cache pas, puis il passe ses mains sous ma robe, me l'enlève, m'embrasse ... Tout ce qu'il me fait, je le lui rends, mon mari, l'homme de ma vie, Alex. C'est tellement bon. Jusqu'à la jouissance.

- Je t'aime et je ne me lasserai jamais de t'aimer Alex.

- Tant mieux, car je compte bien t'aimer moi aussi jusqu'à ma mort.

Ah oui, j'ai oublié de vous dire, je suis là, nue, la tête dans le creux de son épaule, et je suis heureuse. 

Putain de Boss 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant