Chapitre 22

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PDV Noémie

Je suis prête pour ma joute matinale !

- Entrez

- Bonjour monsieur Miller, votre café.
Bonjour madame

C'est qui celle-là ?

- Bonjour Noémie, merci pour le café, je te présente ma mère, Anne Berges.

- Anne Berges-Miller, rectifia sa mère, peu aimable.

- Souhaitez-vous un café madame Berges-Miller ?

- Oui, un double noir sans sucre, et dépêchez-vous, je ne vais pas traîner longtemps ici.

Je sais maintenant d'où Alex tient son talent naturel pour la politesse !

- Tout de suite madame. Monsieur Miller, avez-vous besoin d'autre chose ?

- Mais enfin dépêchez-vous, dit-elle.

Bon, je crois que ce n'est pas la peine de chercher plus, elle a vraiment l'air conne, à se demander comment une femme comme elle peut avoir un fils aussi gentil qu'Alex ... Je n'avais jamais rencontré sa famille lorsque nous étions au lycée. Physiquement, il ne lui ressemble pas du tout. Ses cheveux sont châtains, ses yeux sont marrons. Mentalement, je crois qu'on ne peut pas faire plus éloigné, elle est ... elle est ... elle est conne ! Je me dépêche de faire son café et de lui amener.

- Enfin, vous êtes allé moudre les grains, Alex, quand trouveras-tu enfin une assistante compétente ? Et vous, qu'attendez-vous pour vous remettre au travail ? Allez enfin !

Je retourne à mon pupitre et ne retourne voir Alex que quand elle est partie. Son visage est fermé et je peux lire de la tristesse dans son regard.

- Ça va ?

- Mon grand-père est décédé, c'était attendu.

Ce n'est pas parce qu'on s'attend à un décès que la douleur n'existe pas. Je décide donc de faire une entorse à la règle imposée par Ben et de rester avec Alex tant qu'il a besoin de moi. Pour ce qui est du comportement de sa mère, je suppose que c'est la douleur qui l'a fait réagir comme ça. Malheureusement, lorsqu'Alex en parle les jours suivants, je reviens un peu sur cette supposition.

J'aurais aimé lui tenir la main, lui donner ma force, durant les obsèques, mais ça aurait été inconvenant. Par contre, quand il sous-entend qu'il va un peu trop boire, je saute sur l'occasion de venir le chercher. Il n'a pas été au travail de la journée et il m'a manqué. Enfin non, pas manqué, mais c'était bizarre dans lui. Je n'ai pas pu l'embêter en arrivant. Et puis j'ai cravaché aujourd'hui pour avancer un peu son travail aussi et le décharger pour les jours à venir.

Lorsque j'arrive sur le lieu de la « réception », il discute avec deux hommes. Son visage est fermé, puis il me voit, et il d'adoucit alors, jusqu'à sourire. Mon cœur rate alors un battement. Il met fin à sa conversation et vient me rejoindre. Nous rentrons à la maison, enfin à son appartement.

Rémi ne tarde pas à arriver, avec quelques munitions. Je ne bois pas, mais Alex lui a une bonne descente, tout comme Rémi, qui s'arrête toutefois à temps pour être encore en état d'amener Alex jusqu'à son lit. Nous discutons ensuite tranquillement Rémi et moi dans le canapé. Il s'y endort vers 2 heures du matin et je rejoins Alex dans le lit. A son réveil, je le prends dans mes bras, je veux qu'il sache qu'il peut compter sur moi.



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PDV Alex

J'arrive au travail et je suis particulièrement surpris en constatant que Noémie a avancé une partie de mon travail en plus du sien hier. Je jette un coup d'œil et ne peux que constater qu'en plus, ce qu'elle a fait est irréprochable. Définitivement, elle mérite mieux qu'un simple poste d'assistant, mais si je la perds, je suis dans la merde, et je ne peux envisager de la voir moins.

J'ai une entrevue avec Gontier à midi et Rémi m'accompagne. Noémie maîtrise bien mieux le dossier, mais il est hors de question que Gontier pose à nouveau ses yeux sur elle.

Sur le chemin du retour, je reçois un SMS de Noémie qui me fait immédiatement sourire.

- Noémie ?

- Quoi ?

- C'est Noémie qui t'envoie ce message ?

- Ah, oui pourquoi ?

- Tu es amoureux mon pote !

- Ne dis pas de bêtises ...

- Franchement, vous avez quasiment une relation de couple, vous ...

- Je te rappelle qu'on est en relation LIBRE !

- Oui libre d'aller voir ailleurs, mais d'une vous ne le faites pas, de deux vous êtes tout le temps fourrés l'un avec l'autre.

- N'importe quoi !

- Laisse-moi finir ! Je vois comment tu la regardes, comment tu souris quand elle t'envoie des messages. Et c'est réciproque. Alors vous attendez quoi ?

- Arrête Rémi.

- Regarde-moi dans les yeux et dis-moi que tu n'es pas amoureux !

- ... Evidemment que je ne peux pas faire ça, je suis incapable de mentir à mon meilleur ami.

- Parle-lui Alex, elle ressent la même chose pour toi, on est tous d'accord là-dessus.

- Tous qui ?

- Moi, ses colocs, son ami Thomas.

- Je ne sais pas Rémi, et si vous vous trompez ? Et si je la perds ?

- De toutes façons, tu n'as pas vraiment le choix. Tu ne supporteras pas indéfiniment de rester à cette place.

Je ne réponds pas, et nous terminons notre trajet en silence. Je sais qu'il a raison. Attendre ne sert à rien. Si elle ne doit jamais m'aimer, je souffrirai moins si je la perds maintenant et dans quelques mois ou années, et s'ils ont raison, je serai enfin officiellement avec elle.

Putain de Boss 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant