Chapitre 5

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Zeik se laissa tomber sur le canapé, plus fatigué qu'il ne l'aurait cru. Il posa sa tête sur les genoux d'Ekel sans lui demander son avis. Ce dernier reposa le livre qu'il avait en main et passa une main dans les cheveux du plus jeune. Il aurait été un chat, Zeik aurait ronronné de plaisir.

Passer la plupart de la journée assis à écouter les discours de présentation avait été plus fatiguant que des heures d'entraînement. Il avait besoin de bouger, d'être en action, de toucher un ballon. Il n'aimait pas être assis, que ce soit pour écrire ou écouter.

- Alors ta rentrée ?

Zeik ferma les yeux, appréciant plus encore les caresses de l'aîné.

- Ce n'était pas bien différent d'une rentrée au collège ou au lycée. Le premier jour se résume toujours en de longs discours et beaucoup de présentation.

- Autrement dit, tu n'as pas joué au basket.

- Non, pas encore. Les entraînements commencent demain.

- Tu vas survivre à une journée sans basket ?

- J'ai déjà survécu à de nombreuses journées comme celle-là !

- C'est vrai. As-tu rencontré des personnes sympas ?

- Je n'ai pas parlé à grand monde j'avoue, mais ils ont l'air tous plutôt sympa.

Ekel acquiesça d'un signe de tête, en sachant très bien que le plus jeune ne pouvait le voir. Ils restèrent ainsi un instant, sans bouger ni parler. Ils se contentaient d'apprécier le calme et la douceur du moment.

Zeik avait la sensation qu'avec les entraînements qu'il allait suivre et les matchs qu'il disputerait, la vie étudiante qu'il mènerait, il aurait moins de temps libre pour lui et surtout pour Ekel. Ils ne seraient pas totalement absents, bien sûr que non, mais il allait devoir pleinement profiter de chaque minute qu'on leur offrirait à tous les deux. Comment Ekel avait-il fait pour réussir à être présent sur plusieurs fronts sans jamais en délaisser un plus que l'autre ?

- Pourquoi je vois ces petites rides aux coins de tes yeux ? Tu es soucieux ?

Zeik essaya de se détendre et de paraître plus paisible. Il pensait qu'il devait profiter de chacun des instants qu'il avait avec Ekel, mais il en gâchait un avec ses pensées.

- Ça va.

- À quoi tu pensais ?

- À rien.

Ekel cessa ses caresses douces et agréables. Dans le noir de ses yeux clos, il l'entendit soupirer.

- Tu mens toujours aussi mal.

- Ou tu me connais assez bien pour que je ne puisse plus rien te cacher.

- Dans les deux cas tu ne pensais pas à rien. Alors, qu'est-ce qui te rends assez soucieux pour creuser ces petites rides aux coins de tes yeux ?

Le plus jeune se redressa, quittant le confort des genoux de son copain et s'éloignant de ses mains affectueuses. Il prit un des vieux coussins qui traînait là et le serra contre lui comme s'il s'agissait d'une planche de salut. Il enfouit son visage dedans échappant ainsi au regard de l'aîné.

- Zeik ?

- Je m'interrogeais juste.

Sa voix était étouffée par le coussin qu'il gardait contre lui et son visage.

Un Jour Ils Comprendront - Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant