Chapitre 26

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Le coach siffla, annonçant la fin de la séance. Zeik envoya un dernier ballon, droit dans le panier. Malgré son esprit préoccupé, il avait su se focaliser sur le basket.

Une semaine que le même sujet, la même conversation, tournait en boucle dans sa tête. Il avait du mal à se la sortir de la tête et en même temps, comment le pouvait-il ? Il avait trahi la confiance d'Ekel et il n'était même pas capable de lui en parler. Il l'avait fait avec Sâme parce qu'il ne pouvait pas garder tout pour lui. Elle ne faisait pas partie de l'équation, il sentait qu'elle restait pourtant la mieux placée pour l'aider, le conseiller. Vers qui d'autre se tourner à par elle ? Ash ? Non, il faisait parti de la faute. Ekel directement ? Jamais il n'y arriverait. Et pourtant, le meilleur conseil qu'elle avait pu lui donner était celui-ci : en parler avec son copain.

Oui il serait sans doute énervé, il lui en voudrait un temps, ou juste au début. Au court des messages échangés, Sâme avait soulevé un point important. Ekel l'aimait, comme il n'avait jamais aimé personne. Une simple erreur de parcours était pardonnable. La jeune fille restait persuadée qu'il lui pardonnerait. Peut-être pas le premier jour, ni le second, mais il lui pardonnerait. Il le ferait si Zeik parvenait à lui parler. Garder sous silence sa culpabilité n'aiderait en rien. Elle avait bien insisté là-dessus et elle avait sans doute raison.

Le sportif lâcha un soupir et s'appuya contre le mur du vestiaire. Une semaine qu'elle lui avait dit et il n'avait fait aucun progrès. Ekel avait bien vu que quelque chose n'allait pas. Il connaissait assez son copain pour reconnaître ses changements d'humeurs. Il avait posé la question, une fois, deux fois. Aucune réelle réponse. Zeik n'y parvenait pas. Il ne pouvait prétexter être malade à chaque fois pour se justifier. L'aîné attendait, il savait qu'il finirait par parler. Il pouvait tout aussi bien creuser, insister, trouver par lui-même. Il ne le voulait pas. Après plus de trois ans, il savait qu'il fallait parfois être patient.

- Ça va Zeik ?

Le japonais rouvrit les yeux. Il s'était perdu loin dans ses pensées, oubliant où il était, l'heure qu'il était.

Ash se tenait devant lui, déjà changé, sac sur l'épaule, prêt à partir. Lui n'avait même pas retiré ses baskets de sport. Il avait passé des heures à ne pas y penser, à présent il était submergé. Il ne pouvait pas simplement passer outre.

- Ça va. Juste un peu perdu dans mes pensées.

N'importe qui de l'équipe aurait pu s'arrêter, lui demander. Non, c'était Ash. Évidement. Il était là, bien présent, il ne pouvait pas faire comme s'il n'existait pas. En même temps, il ne le voulait pas. Ash restait son ami. Dans cette histoire ils étaient tous les deux fautifs. Il ne pouvait pas lui en vouloir et tout lui reprocher, il se l'était assez dit. Même Sâme en avait parlé. Il ne pouvait rejeter le capitaine de son équipe pour soulager sa conscience et se racheter auprès de son copain.

- J'ai cru que tu t'étais endormi. L'entraînement n'a pas été facile aujourd'hui.

- Il ne l'est jamais. Si c'était trop simple on ne progresserait pas, tu ne crois pas ?

- C'est vrai.

Zeik se leva, voulant partir même s'il n'était pas changé. Il ne fuyait pas Ash, il ne le pouvait pas, il ne le voulait pas. Il avait simplement envie de rentrer vite chez lui, s'enfermer, être au calme, faire le point, se mettre d'accord, avec lui-même surtout. Depuis une semaine, il tâchait de rester « normal » avec Ash, le traiter tel l'ami qu'il était. En une soirée, ils avaient comblé la fissure entre eux. Ils avaient fait un pas en avant, il ne voulait pas en faire deux en arrière. Même s'il y avait une erreur dans l'histoire.

Un Jour Ils Comprendront - Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant