Chapitre 12

70 2 0
                                    


L'Asiatique attrapa le ballon orange au toucher légèrement rugueux qu'il avait tout dans son sac de sport. « Au cas où » disait-il toujours. Même après une défaite comme celle qu'il venait de vivre, il aimait se retrouver sur un terrain, un ballon en main. La défaite n'était pas un problème en soit. Perdre aidait à progresser. Il fallait des défaites pour s'améliorer

Ce n'était pas cette défaite qui gêné Zeik, loin de là.

Il lâcha un soupir, il n'avait plus envie de penser à cela. Il ne pouvait le nier, Il aimerait enterrer toute cette histoire et la laisser loin derrière lui. S'il le pouvait, il la laisserait devenir qu'un lointain souvenir. Il ne le pouvait pas encore. Il fallait croire que c'était encore trop tôt.

D'un geste qui trahissait sa fatigue, il lança son ballon vers le filet. Il rebondit sur le cerceau de métal et retomba au sol sans passer par le filet. Un nouveau soupir. Ce n'était pas sa soirée, voir sa journée tout simplement.

Il reprit son ballon et tenta un nouveau panier. Bien que la trajectoire fût différente, le résultat fut le même. La balle orange retomba au sol sans passer par la case filet.

- Je ne sais pas si te demander comment s'est passé ton match est une bonne idée mais je vais quand même m'y risquer. Ça, c'est bien passé ?

Zeik se retourna et s'autorisa enfin un sourire. Lorsqu'il voyait ce regard si doux, ces lèvres si attirantes, ces mèches brunes tirant sur le blond aux pointes, le sportif ne pouvait empêcher son cœur de s'emballer. N'importe quoi pouvait lui arriver durant la journée, lorsqu'il le voyait, il se sentait déjà mieux, apaisé. Certains pouvaient bien dire qu'il était nié de penser ainsi, lui ne s'en préoccupait pas. Voir Ekel le rassurait il n'y avait pas besoin de voir plus loin.

Le sportif baissa les yeux vers le ballon orange qu'il venait de récupérer. Il se contenta de hausser les épaules. Son copain n'avait pas besoin d'une véritable réponse pour savoir. Il avait très bien compris de toute façon. Le russe de naissance était comme ça, il lisait en lui comme dans un livre ouvert.

Sans doute que le message « rejoins-moi au terrain du parc, j'ai besoin de te voir maintenant » lui avait mis la puce à l'oreille. Ça, l'air renfermé qu'il affichait et les quelques paniers qu'il avait ratés.

- Tu ne veux pas rentrer à l'appartement ?

Zeik secoua d'abord la tête et tenta un nouveau lancé. Aussi peu concluant que les précédents.

- Je préfère rester dehors. Je n'ai pas envie de rester enfermer...

L'aîné ramassa le ballon à la place de son copain.

- Je peux essayer ?

Zeik s'écarta pour le laisser faire. Malgré leurs trois ans de relation, Ekel n'avait que rarement touché un ballon. Marqué un panier ? Il ne l'avait jamais fait. Rien ne l'empêchait pourtant d'essayer, il y avait bien un début à tout.

Copiant vaguement la position qu'il avait vue chez son copain et lança. Un échec. Ekel en rigola faiblement. Il ne s'attendait pas à mieux.

- Alors, tu veux en parler ?

- Je ne sais pas...

- Pourquoi tu m'as fait venir ici ?

Le japonais se permit un moment d'hésitation.

Pourquoi sa première réaction en sortant des vestiaires avait été d'envoyer un message à son copain ? Un réflexe ? Pour chercher le réconfort dont il avait besoin après ces dernières heures ? Parce qu'il savait que dans ce genre de moment, il n'y avait qu'Ekel qui pouvait le rassurer et le cajoler. Il y avait bien Sâme qui trouvait toujours les mots qu'il fallait, mais la jeune fille était trop loin et il avait besoin de plus qu'un appel téléphonique. De plus, il avait beau adorer sa meilleure amie, elle n'était pas Ekel.

Un Jour Ils Comprendront - Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant