Un Jour Ils Comprendront - Tome 2

Chapitre 23

Zeik raccrocha et se laissa tomber sur son lit. Un long soupir lui échappa. Sâme était partie il y a deux jours déjà et Ekel venait de lui apprendre que son séjour – pour le travail – se prolongeait encore d'une semaine, peut-être même deux. Dans cet appartement vide, il se sentait bien seul. Sa meilleure amie avait mis de l'animation durant plusieurs jours, lui permettant de passer un noël moins ennuyeux que prévu. Elle l'avait même forcée à acheter un petit sapin et à décorer tout l'appartement. À présent, les guirlandes étaient toujours là, mais plus l'ambiance qui allait avec.

Il releva les yeux vers un nouveau ballon posé sur une étagère. Remplis de dessins, il était placé juste à côté de celui signé par ses amis du Japon. Un cadeau de Sâme. « Tes amis t'en ont laissé un, moi aussi. Comme ça, tu penseras tous les jours à moi ! ». C'était ce qu'elle lui avait dit. Il avait apprécié le cadeau.

Son portable vibra à côté de lui. Il espéra un message d'Ekel, lui annonçant qu'il venait de se tromper et que, finalement, il rentrerait à la date convenue. Ou un message de Sâme lui annonçant qu'elle revenait, préférant passer le nouvel an avec lui, plutôt que sa famille. Une pensée égoïste, il en était bien conscient.

Ce n'était ni l'un, ni l'autre.

« Viens pour vingt heures, ou dix-neuf si tu veux être dans les premiers. »

Il jeta un coup d'œil à l'heure. Quatorze heures. Il avait encore le temps pour se préparer et aller à la soirée de fin d'année d'Ash. Allongé sur son lit, il eut un moment d'hésitation. Avait-il vraiment envie d'y aller ? Il allait y avoir Ash, d'autres de l'équipe, des inconnus. Il ne savait pas s'il avait envie de tout ça. D'un autre côté, il se sentait trop seul pour rester chez lui au nouvel an. De plus, il avait déjà confirmé, il ne pouvait pas annuler le jour même.

« Ça marche. »

Il allait devoir trouver la force de se lever de son lit, se préparer et aller jusqu'à chez Ash. Il regarda encore l'heure. Une petite sieste, juste de cinq minutes, il pouvait bien se le permettre non ?

Il ferma les yeux et, autant par ennui que par fatigue, il s'endormit alors que l'après-midi ne faisait que commencer.

***

Plusieurs coups furent frappés à la porte. D'abord assez discret, ils se firent insistants après cinq minutes d'attentes. Zeik fit un bond dans son lit, réveillé en sursaut. Qui venait le déranger dans sa sieste ainsi ? Il n'avait fait connaissance avec aucun voisin dans cet immeuble, personne pour venir frapper – a priori – chez lui. Non sans un bâillement, il se leva et alla jusqu'à la porte d'entrée. Il ne se soucia pas de sa tenue, sans doute peu présentable aux yeux des autres. En T-shirt froissé et caleçon, il ouvrit la porte.

- Ash ?

Le capitaine de l'équipe, bien plus habillé que ne l'était son coéquipier, portable à la main, avait un air inquiet au visage. Plusieurs questions traversèrent l'esprit de l'Asiatique à cet instant : qu'est-ce que son ami faisait sur le pas de sa porte ? Qu'elle heure était-il ? Pourquoi cette inquiétude ?

- Qu'est-ce que tu fais là ?

- Je ne te voyais pas arriver chez-moi et tu ne répondais pas à ton téléphone. Je me suis peut-être un peu inquiété.

Il n'était pas arrivé ? Ash lui avait donné rendez-vous pour vingt heures. Il avait encore le temps non ? La question de l'heure lui revint en tête, s'imposa assez pour qu'il regarde par la fenêtre. Seuls les lampadaires éclairaient dehors : la nuit était bien installée.