Chapitre 14.2

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La porte d'entrée grinça, son distinctif annonçant que quelqu'un rentrait. Zeik laissa enfin retomber le ballon à côté de lui et se redressa : son copain était enfin de retour. Il le rejoignit dans le salon et, bien qu'il soit en grand besoin d'affection et de contacts chaleureux, il se retint de lui sauter dans les bras et de l'embrasser.

Ekel, lui, ne se fit pas prier. Chaussures enlevées et rangées à leur place, il s'approcha du sport et, un bras passé dans son dos, l'embrassa. Un simple baiser doux qui voulait dire « bon retour à la maison ». Le plus jeune apprécia ce geste, même si certains le voyaient comme des plus basiques.

- Tu as passé une bonne journée ?

- Une journée de travail des plus classiques j'ai envie de dire. Et toi ? Tu as l'air tout fatigué. Je t'ai réveillé ?

- Non. J'étais sur le lit mais je ne dormais pas ?

- Et tu faisais quoi ? Questionna l'aîné avec un certain sourire plein de sous-entendu.

Zeik le repoussa gentiment et lui fit une grimace qui pourrait paraître des plus mignonnes selon les interprétations.

- Rien de ce que tu es en train de penser sale pervers ! Je pensais simplement, en lançant inlassablement mon ballon. Je suis sûr que tu aurais eu une crampe rien qu'en me regardant.

- Je vois...

Était-ce de la déception qui avait pointé le bout de son nez dans la courte réponse d'Ekel ? Zeik en était certain et, d'une certaine manière, cela l'amusait un peu.

- Et tu pensais à quoi ? Reprit l'aîné.

- À la fac surtout.

- Ça va mieux maintenant que l'autre est parti ?

Zeik se contenta de hausser les épaules. Là encore, il ignorait qu'elle réponse apporter. Cela ne faisait que trop peu de temps pour dire que tout s'était amélioré.

- Au moins je ne sens plus un regard haineux posé continuellement sur moi. Pour le reste, on verra par la suite.

- Ça ira, j'en suis certain !

- C'est ce que d'autre de l'équipe disent aussi.

- Alors écoute-les !

Tout en tenant la main du sportif dans la sienne, Ekel alla jusqu'au canapé pour s'asseoir. Malgré son piteux état, il était vraiment confortable.

- Il faut que je te dise quelque chose moi aussi.

Zeik n'aima pas le ton sérieux que venait de prendre son copain, en même temps que son sourire doux et rassurant disparaissait.

- Qu'est-ce qu'il y a ?

- J'ai une bonne opportunité pour le travail.

- C'est-à-dire ?

- Pour un reportage photo on me demande d'aller à l'étranger. En Russie... À croire qu'ils connaissent mes origines.

Malgré les quelques courbatures que Zeik pouvait ressentir, il se redressa pour fixer Ekel.

- C'est une super-opportunité ! Pour une fois qu'on te demande de faire autre chose que des pubs ! Tu vas pouvoir mettre ton talent de photographe en avant.

- Je sais, mais c'est un voyage qui va durer longtemps.

- Longtemps comment ?

- Au moins deux mois...

Zeik réalisa. Deux mois. Annoncé ainsi, cela faisait effectivement long. Mais qu'est-ce que ça représentait dans toute une vie ? Deux petits mois, ce n'était pas grand-chose. Du moins, il essaya de s'en convaincre. La dernière fois que le photographe était parti longtemps, il avait eu la sensation de traverser un enfer. À la différence que cette fois-là, il n'avait pas été mis au courant.

Il essaya de se rassurer. C'était pour le travail et à présent, dans leur vie, tout était totalement différent. Il n'était plus au lycée, il ne vivait plus avec un homophobe de père, il s'entendait bien avec son équipe, du moins avec certains. Oui, malgré ses doutes persistants, tout était différent.

- Je vais pouvoir survivre sans toi pendant deux mois Ekel.

- Tu en es sûr ?

- Certain ! Ne rate pas cette opportunité. Et puis, on pourra toujours s'appeler ! Tout va bien se passer je te promets.

Les traits d'Ekel se détendirent, à moitié rassuré par la réponse du plus jeune. D'un autre côté, il n'avait pas tort, c'était vraiment une bonne opportunité à ne pas rater.

- Et le départ et prévu pour quand du coup ?

- Dans deux semaines, si tout va bien.

Dans sa tête, Zeik calcula.

- Attend... Deux mois... Ça veut dire que tu ne seras pas là pour les fêtes de fin d'année ?

Ekel hocha la tête, affirmatif.

- Je sais ce voyage ne tombe pas au bon moment.

Le plus jeune fit une légère moue déçut avant de se reprendre.

- Ce n'est pas grave. On tiendra et on s'appellera. Je suis sûr que Sâme se fera une joie de passer les fêtes avec moi ! L'année dernière elle était si déçut qu'on ne puisse pas faire le nouvel an ensemble.

- Je suis certain que tu trouveras une solution pour ne pas être tout seul.

- C'est certain ! Et toi alors ? Ça ne va pas être dur tout seul en Russie ?

- Sans toi, si, mais seul pas tout à fait. Mickey sera de la partie et j'en profiterais pour aller voir ma famille.

Zeik se blottit un peu plus contre son copain, voulant le garder un maximum contre lui.

- Ça veut dire qu'on a plus que deux semaines ensemble avant ce voyage. Il va falloir en profiter un maximum, tu ne crois pas ?

Ekel reprit son sourire, bien que, cette fois, avec une note un peu plus carnassière.

- Je ne peux qu'être d'accord avec toi mon cœur ! Profitons avant que je ne parte...

Fin de la partie 1 

Un Jour Ils Comprendront - Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant