Chapitre XVII: Chute inconsciente.

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                                                    //PDV Livaï//

  Je passe la main dans mes cheveux en soupirant puis pose mon regard dans le sien. Je veux le transpercer, savoir ce qu'il pense, ce qu'il ressent.

  -Tu m'as sauvé, dis-je dans un souffle.

Ses yeux verts se détournèrent de moi comme si je le brûlais de mon regard.

  -C'est normal Livaï, je pouvais pas laisser ces gens te voir.

Je croise les bras et cherche à reprendre contact avec ses yeux.

  -Peut-être, mais tu aurais très bien pu ne rien faire. Dans ce cas-là j'aurais été découvert et immédiatement envoyé aux cachots...

En vérité je serais mort. Déjà par les charges qui pèsent contre moi, mais aussi car la société angélique aurait donc été découverte, ce qui est impardonnable à celui qui s'est laissé voir... Donc oui, tu m'as sauvé gamin.

  -Eren, regarde moi, s'il te plait.

Il fronce un peu les sourcils et me dit :

  -Je peux pas, tu as le même regard que la première fois que je t'ai vu. Ça me fait peur.

Je lui fais peur ? Tant que ça ? Je l'ignorais... Tendant une main vers lui, j'ai comme l'envie de le... consoler ?

  -Pardon.

J'espère qu'il ne m'en veut pas pour tout à l'heure quand je l'ai attrapé et forcé à voler un peu avec moi. Son poing se serre comme s'il se remuait de l'intérieur et me regarda avec des étoiles dans les yeux.

  -Tu sais, le problème avec toi c'est que je ne sais pas ce que tu es.

Ce que je suis ? Il marque une pause et reprend :

  -Parfois je vois Livaï l'ange qui me sourit, qui est beau et sérieux avec un côté mystérieux. Mais de l'autre je vois comme un démon en toi. Comme si un monstre dormait en toi. Je le vois dans tes yeux, dans ces nuances de gris qui font de tes iris deux perles d'argent flamboyant à la lumière du soleil. J'aimerais juste comprendre, mais je suppose que ce n'est pas encore le moment...

Ces paroles me touchent, mais bien sûr je ne laisse rien paraître si ce n'est la surprise sur mon visage.

  -Je sais, tu n'es pas le premier à me le dire. Même mes semblables ne me considèrent pas vraiment comme un ange entier. Tout cela à cause de ça, rétorquai-je avec un peu de colère en déployant légèrement l'une de mes ailes. Beaucoup veulent ma mort pour différentes raisons et c'est pas demain que cesseront de pleuvoir sur moi, ces tonnes de regards agressifs de leur part.

Son expression change un peu, comme si dans ces yeux je pouvais discerner une pointe de compassion et de pitié. Avant qu'il ne me réponde, je le coupe :

  -Je ne veux pas de ta pitié alors garde la pour toi-même.

  -Qui a dit que j'avais de la pitié pour toi ? Au contraire, je te trouve vraiment fort. Moi à côté je suis la petite merde sur le bord du trottoir que les gens évitent.

  Son regard me fusille sur place, foudroyé par ses émeraudes, je ne réponds pas. La lumière de l'extérieur dansait sur le sol en répandant une douce atmosphère. Le garçon me donne un sourire des plus beaux dévoilant sa dentition étincelante.

  -Je ne t'ai jamais vraiment vu manger. Tu veux pas manger avec moi ?

  Cela fait bien des lunes que je n'ai pas mangé de nourriture humaine. Je me demande bien si mon estomac le supporterai... Mais bon il ne reste pas beaucoup de temps avant que l'on se sépare pour de bon. L'idée m'enchante croyez moi ! Mais je repense à ce qu'il m'a dit, que je suis la seule chose à laquelle il puisse s'accrocher quelques temps.

Amour diaboliquement angélique (riren/ereri)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant