chapitre 17

408 35 2
                                    

le village n'avait jamais paru si calme. l'été venait de s'achever. déjà les étudiants regagnaient les grandes villes pour les derniers examens ou rattrapages et préparaient leur rentrée. déjà les familles reprenaient leur vie entre travail et école. déjà les rivières ne voyaient plus leurs pêcheurs ponctuels. déjà les hôtels et restaurants se vidaient de leurs vacanciers et reprenaient leurs calmes entretiens avec les habitants de la vallée. déjà les rues ne se remplissaient plus de rires ou des couleurs chatoyantes des festivals du mois d'août. septembre était avancé et les feuilles prendraient bientôt leur manteau d'automne avant de s'en aller vers le sol.

a l'écart du village, les champs, à perte de vue, étaient parcourus de légères brises. isolée, la maison de la famille uchiha était déserte. les volets étaient tous fermés ; les portes, closes ; la piscine, recouverte ; la terrasse, vidée de toute chose. elle semblait tranquille et silencieuse et la falaise qui la surplombait n'avait jamais paru si haute ni si imposante. mais au-delà de sa roche claire, au-delà de la forêt qui parsemait son sommet, au-delà des sentiers de randonnée, des ponts de bois et des ruisseaux chantants, l'éclat rose des montagnes au coucher du soleil laissait voir plus de majesté encore.

l'un des sommets, en particulier, loin d'être le plus haut ni le plus pentu, était pourtant le plus important de la vallée. parce que des années plus tôt, une mère avait su y déchiffrer les soucis de son fils cadet ; parce qu'une légende – une coutume – y était née ; parce qu'on y avait entendu bon nombre de secrets ; et parce que bien souvent, rien ne se réglait avant qu'on y fût.Le restaurant de grillades de la famille Akimichi était plein à craquer ce soir-là. Il s'agissait de l'un des premiers rendez-vous de l'année de la bande d'amis et Choji avait mis un point d'honneur à payer le repas de chacun. Partout, rires et cris fusaient dans une ambiance relativement bonne et une chaleur encore estivale, bien que le soir se montrât déjà sombre à l'heure du repas, ceignait le tout. Le mois d'octobre était entamé, les cours avaient repris et Konoha semblait s'éveiller d'un long sommeil. L'été avait été particulièrement chaud et peu de personnes étaient restées pour profiter des montagnes et des forêts alentour, préférant le désert de Suna et ses oasis ou le pays de l'Eau, fameux pour ses plages.

Cependant, malgré la rentrée, la vie ne semblait pas avoir tout à fait repris son cours. Et c'était un regard obscurci par l'amertume que Kiba Inuzuka promenait sur le petit groupe avec lequel il était assis. Comme à son habitude, Choji mangeait avec appétit et Shikamaru le regardait faire avec un air impassible ; parfois, il tournait la tête et scrutait la rue par la fenêtre. Shino, de son côté, semblait extrêmement concentré sur ses grillades et les retournait toutes les vingt secondes précisément, appréciant le bruit de la graisse qui grésillait. Suigetsu, quant à lui, s'était offert un soda et buvait à la paille à grands bruits d'aspiration. Puis il finit sa dernière gorgée, éloigna la boisson de lui et se laissa aller contre la banquette sur laquelle il était assis avec un grand soupir de contentement.

Kiba retint un grognement.

Non, la vie n'avait pas repris son cours. Il ne l'expliquait pas, et voir tant de places vides l'énervait au plus haut point.

Shino retourna une fois encore sa viande. Kiba croisa les bras et fronça plus encore les sourcils.

« Un problème ? »

Le futur vétérinaire releva les yeux vers Shikamaru qui, sa rêverie passée, l'observait avec un intérêt non feint. Kiba cligna des yeux puis son air se radoucit. Il n'y avait que Shikamaru pour comprendre au premier coup d'œil que quelque chose l'agaçait. L'interrogation soudaine attira l'attention de tous. Et il sut qu'il ne pourrait pas s'y dérober. Il soupira et baissa la tête.

« C'est rien. C'est juste qu'on devrait être dix, pas cinq. »

Les yeux de Shikamaru se plissèrent. Choji haussa les épaules et dit :

Au sommet de la montagne SasuNaruOù les histoires vivent. Découvrez maintenant