Au sommet de la montagne SasuNaru

chapitre 24

naruto s'appuya au rebord de la fenêtre de la chambre de kiba. il s'était remis à neiger au dehors. son meilleur ami, derrière lui, était en train de plier les vêtements repassés que sa mère venait de lui remettre. il lui avait proposé de manger chez lui ce soir-là. on était jeudi mais leur restaurant de grillades favori était exceptionnellement fermé à cause d'une soirée privée. tous leurs amis s'étaient dispersés et il n'était plus resté qu'eux d'eux, les cheveux pleins de flocons et le cœur lourd.

« t'es sûr que c'est mort ? demanda naruto en se retournant pour s'adosser au rebord. »

kiba saisit la pile de tee-shirts qu'il venait de finir pour la ranger dans son placard.

« sûr de sûr. depuis la dernière soirée, elle n'a d'yeux que pour un autre gars, un mec du département de philosophie, je crois. elle a passé son temps à en parler à ses copines, j'en ai eu des échos et j'en ai donc conclu que c'était mort. »

naruto grimaça. il se souvenait de l'étudiante qui avait tant intéressé kiba. elle était venue à la soirée qu'il avait organisée le samedi dernier. le garçon qui l'avait détournée de son meilleur ami n'était autre que sasuke et elle avait sans doute confondu le département de philosophie avec celui de littérature, ce qui, en soit, n'était pas une mauvaise chose. qui pouvait savoir de quelle façon kiba réagirait s'il apprenait qui avait charmé – sans réel but que celui de se venger de lui – la demoiselle ? il hésita à lui dire. puis préféra se taire.

kiba termina de ranger ses affaires et s'étala sur son lit avec un soupir à fendre l'âme.

« c'est chiant. elle était vraiment canon. »

naruto se détacha du mur et s'assit au pied du lit, posant une main réconfortante sur le mollet à sa portée.

« tu tenais à elle ? »

kiba haussa les épaules.

« non, pas vraiment. je la connaissais à peine, à vrai dire, donc c'est pas trop grave. mais bon, le célibat, c'est chiant, à la longue. »

naruto eut un sourire en coin.

« ça va aller, va. une de perdue, dix de retrouvées, non ? »

kiba eut un petit rire puis il se décala et fit signe à naruto de s'allonger à côté de lui. ce dernier s'exécuta et bientôt, côte à côte, ils se mirent à admirer le plafond de la chambre. celui-ci était parsemé de posters, d'étoiles phosphorescentes qui formaient vaguement des lettres, de banderoles au nom des équipes sportives qu'ils admiraient le plus, de messages écrits au marqueur, de quelques dessins et même de tags vaguement artistiques qu'ils avaient réalisés à la bombe, à la plus grande horreur de la mère de kiba.

tous ces éléments de décor avaient été faits par choji, shikamaru, kiba et lui-même. c'était souvent ici qu'ils se retrouvaient les week-ends, parfois pour passer la nuit, parfois pour l'après-midi seulement. chacune des choses accrochées à ce plafond avait une histoire. le poster d'hashirama senju, par exemple, avait été subtilisé dans le dos de jiraya et de kakashi lors d'une grande exposition à propos du célèbre philosophe et écrivain du pays du feu. ils étaient alors au collège. et après réflexion, c'était ici qu'ils avaient décidé de le conserver, avec en bas leurs signatures grossières.

plus loin, shikamaru avait tracé le nom de leur ancien groupe – le jour où il le leur avait proposé et qu'ils avaient accepté. sur la droite, la succession de posters d'équipes sportives s'étalait, créée par kiba et naruto lorsque le groupe de basketteurs qu'il soutenait le plus, et contre lequel tout le monde pariait, avait remporté toutes les coupes de l'année. ils venaient d'entrer au lycée.