chapitre 18

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la semaine entière, naruto avait tout fait pour éviter kiba. kiba et le reste de son groupe d'amis. gaara n'en était pas tant gêné – il n'avait de véritable ami que naruto – si ce n'était pour son camarade parce qu'il comprenait que ce sacrifice réalisé lui pesait énormément.

mais que faire quand la moindre allusion à toute cette histoire irritait naruto et risquait de l'éloigner de lui aussi ? que faire quand il s'échinait à sourire à tout-va pour donner le change ? que faire quand il ne semblait pas prêt à faire face à ses démons ? que faire quand même son meilleur ami ne pouvait l'atteindre ?

lorsque naruto ouvrit la porte de son appartement, il était éreinté. il avait passé son samedi après-midi avec lee pour un merveilleux match de foot avec quelques autres garçons. ils avaient joué sur un terrain en périphérie de la ville, entouré de grandes étendues d'herbe, bordé par la forêt et une rivière.

naruto suspendit sa veste, laissa tomber son sac dans l'entrée et partit s'étendre sur le canapé avec un soupir satisfait. jiraya était à l'autre bout du pays pour assister à un colloque et le silence qui régnait dans l'appartement était bienvenu – tout comme l'avait été cette après-midi sportive.

naruto n'avait jamais été particulièrement proche de lee. il était avant tout un ami de choji et le batteur de leur groupe de musique. bien sûr, ils avaient des caractères proches et s'entendaient parfaitement. mais c'était ces dernières semaines qu'ils avaient tissé de véritables liens d'amitié.

de tout le groupe qu'il pouvait avoir, lee était le seul que naruto pouvait voir sans en éprouver de craintes. depuis que kiba était passé le voir pour enquêter sur sa mésentente avec sasuke, naruto se méfiait de tous : de shikamaru et de son intelligence trop aiguisée, de choji et de sa maladresse, de shino et de son franc-parler, de suigetsu et de sa proximité avec l'objet de son amertume, de juugo et du côté surprotecteur qu'il avait vis-à-vis de sasuke. seuls gaara et lee le mettaient à l'aise. parce que ni l'un ni l'autre ne posaient de questions.

il plia une jambe, leva un bras pour le poser sur ses yeux et se laissa aller au repos.

lee et gaara étaient loin d'imaginer la situation. le premier parce qu'il était trop éloigné du groupe et de ce qu'il s'y passait et lui apportait donc l'enthousiasme innocent qu'il lui manquait. le second parce qu'il était trop respectueux pour se permettre de se mêler de ses histoires. la seule chose que gaara avait comprise était qu'il souhaitait éviter à tout prix sasuke et les personnes qui y étaient associées. c'était pourquoi il le prévenait souvent lorsque l'une d'entre elles s'aventurait aux alentours.

son téléphone portable vibra dans la poche droite de son jogging. naruto l'en sortit de sa main libre et le leva au-dessus de sa tête. il grimaça. c'était un nouveau message de kiba comme il en recevait depuis hier soir.

son meilleur ami avait dû se sentir suffisamment blessé pour éprouver à son encontre de la colère. il n'avait pas eu de ses nouvelles de toute la semaine. mais peut-être avait-il changé d'avis. et peut-être avait-il décidé de s'acharner à découvrir la vérité à son sujet.

il hésita un temps. puis se décida à lire le message.

« tu me manques. j'espère juste que tout va bien. et parle-moi, bordel. »

naruto aurait voulu sourire – dans d'autres situations, il l'aurait sans doute fait. mais il en fut incapable. et ses yeux le brûlèrent soudain violemment. il les ferma avec force et son bras s'y appuya tandis qu'il laissait retomber son téléphone.

il ne pouvait pas. il ne pouvait pas avouer à kiba la vérité. il ne pouvait pas lui dire qu'il s'était amouraché de la mauvaise personne. que si sasuke et lui étaient en froid, c'était parce qu'ils n'avaient pas ressenti les bons sentiments. et qu'en l'état actuel des choses, il était condamné à perdre quiconque chercherait à en savoir plus.La semaine s'était engagée sans réelle envie pour Naruto. Depuis qu'il ne voyait plus ses amis, les jours se ressemblaient tous. Les cours du second semestre étaient plus intensifs, la présence de Gaara et leurs séances à la bibliothèque devenaient nécessaires à son apprentissage et leurs professeurs ne parlaient déjà plus que du court stage de deux semaines qu'ils devraient effectuer en fin d'année et à l'issue duquel ils devraient rédiger – à son plus grand malheur – un rapport.

Au sommet de la montagne SasuNaruOù les histoires vivent. Découvrez maintenant