JUSTICE • 𝙱𝙰𝙹𝙸 𝚇 READER

Chapitre 42 : une histoire du passé

Quand on lui posait la question « que veux-tu être plus tard ? », elle ne savait pas quoi répondre.

En vérité elle n'a jamais su ce qu'elle voulait être parce que personne n'avait jamais vraiment voulue d'elle. Même son propre géniteur ne voulait pas d'elle: il était parti sans même désirer la connaître.

Elle n'avait pas d'importance à ses yeux.

À l'école, elle était la seule personne de sa classe à ne pas en avoir. Elle entendait les gens parler du fait que leur père était gentil et qu'il leur achetait des cadeaux à tout heures. Elle était différente d'eux.

Elle regardait sans cesse cette fille:

sa cousine.

Elle avait tout, et elle avait un père elle. Elle était comme eux et elle s'intégrait parfaitement. Son sourire attirait les gens. Elle était mignonne et gentille avec tout le monde.

Avant elle s'entendait bien avec elle. Mais plus le temps passait et plus elle avait le sentiment de ne pas être à sa place à ses côtés. Elle attendait le jour où elle pourrait parler d'égal à égal avec elle.

Mais un jour, tout bascula.

Le père de sa cousine, son oncle en quelque sorte, venait de se suicider lâchement, la laissant seule avec sa mère. Elle trouvait cela misérable de provoquer autant de peine à sa famille en se donnant la mort.

Elle entendit de sa mère qui conversait avec la mère de sa cousine, qu'il s'était donné la mort après la funeste découverte de sa femme sur son adultère.

Elle ne savait pas ce que « adultère » voulait dire, alors elle était partie chercher le mot dans le dictionnaire et en relisant plusieurs fois la définition, elle finit par comprendre.

C'était si triste pour elle, pour la mère de sa cousine qui avait été trompé puis avait perdue son mari.

Elle voulait vraiment exprimer sa compassion envers Y/n. Elle voulait lui dire à quel point c'était petit de la part de son père d'avoir trompé sa mère puis de s'être lâchement suicidé. Elle voulait lui dire qu'elle l'a comprenait mieux que quiconque, étant donné qu'elle aussi n'avait pas de père.

Mais Y/n la rejeta brusquement, lui disant de ne plus jamais parler ainsi sur son père.

Elle ne comprit pas sa réaction. Qu'y avait-il de plus normal d'hair son père après cela ? Comment pouvait-elle encore lui porter de l'affection ?

Finalement, elle finit par se dire qu'elles n'avaient peut-être rien en commun. Peut-être que Y/n essayait simplement de lui montrer qu'elle ne pourrait jamais partager les mêmes douleurs.

Elle a finit par se rendre compte que malgré que Y/n n'avait plus de père, les gens continuaient de graviter autour d'elle. Ils l'a soutenaient dans sa perte.

C'est là qu'elle se sentit profondément vexée: personne n'avait jamais fait cela pour elle.

Un bourgeon de jalousie était née en elle avant même qu'elle ne puisse es'en rendre compte.

Lorsque la mère de Y/n se remaria, elle était encore plus déprimée. Sa cousine avait le droit à une deuxième chance alors qu'on ne lui avait jamais accordé ne serait-ce qu'une seule chance.

Entendre les gens la féliciter du remariage de sa mère la mettait dans une tristesse incompréhensible.

Personne ne pouvait comprendre pourquoi elle était aussi triste.

Le jour du mariage, à ces douze ans, elle prit la fuite. Elle ne voulait pas faire semblant de sourire alors qu'elle ne supportait pas d'être ici. Elle ne voulait pas non plus gâcher la fête, ils avaient le droit d'être heureux au final.