Chapitre 45 : Welcome in America

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Léna

J'arrive sur le « Circuit of the Americas » avec Fabio en étant surexcitée. Premièrement, parce que c'est la première fois que je mets les pieds sur le sol américain, et aussi parce que ce grand malade a loué une Ferrari pour le week-end. Tout ceci est donc absolument grandiose, et j'ai très hâte d'assister au Grand Prix de ce week-end. J'ai un peu l'impression d'être une touriste, alors que je travaille ici. C'est incroyable, de ne pas se rendre compte que l'on travaille tellement ce que l'on fait semble irréel. Je suis sortie de mes pensées par Fabio qui se gare en tirant le frein à main brusquement.

- Non mais ça va pas ? Je lui aboie et il sursaute. Tu vas abîmer la voiture !

Il ricane.

- Eh oh, on se calme Charles Leclerc. C'est toi qui payes ? Non, c'est bien ce qu'il me semblait, donc laisse moi tirer un frein à main si je le souhaite.

- Est ce que tu sais que tu es un sacré connard ? Je lui dis en secouant la tête même si je souris. Et non, ne commences pas à me dire que je kiffe ça !

Il éclate de rire, prit au dépourvu. Apparemment, c'est bien ce qu'il avait l'intention de dire, donc ça lui en bouche un coin. Il lève les mains en signe d'innocence, avant de couper le contact et de s'extirper du véhicule. Je fais de même, et je commence à le suivre. Il m'amène tout d'abord dans le paddock. Ici, contrairement aux courses qui ont lieu en Europe, pas de Motorhome, ni de camion d'équipes. Tout le matériel a voyagé dans des containers soit par avion pour le matériel essentiel (les motos, les ordinateurs, téléviseurs ainsi que le matériel dangereux comme les huiles et les lubrifiants), soit par voie maritime pour le matériel servant à construire « l'hospitalité » ( tables, chaises...) et le box (câbles, panneaux...). Les pilotes ont bien un endroit où s'isoler si besoin avant les essais et la course, mais ce sont de petits Algeco, agencés un peu comme les motorhome, mais pas moyen d'y dormir dedans tout le week-end. De ce fait, nous logeons en dehors du circuit cette semaine.

- L'hôtel est bien ? Je demande au pilote qui marche à mes côtés.

Étant arrivée un jour plus tard que lui, il a déjà passé une nuit à l'hôtel. Il est ensuite venu me chercher à l'aéroport cet après-midi, et nous avons directement filé au circuit.

- C'est un 4 étoiles donc ouais quand même, il est canon. La salle de bain est incroyable, il faudrait qu'on teste la douche, il se tourne vers moi en me faisant un clin d'œil et je lève les yeux au ciel.

- Tu n'es pas croyable.

Je fais mine d'être blasée par son comportement mais en réalité, l'idée est très plaisante. Il me lance un sourire adorable et innocent, avant que l'on arrive devant l'Algeco qu'il va occuper ce week-end. Il ouvre la porte et m'invite à entrer avant lui.

- Voila le QG du week-end, il déclare théâtralement.

Je balaie la pièce du regard. C'est relativement petit, mais assez bien agencé pour s'isoler et se concentrer avant la course, ou se détendre un peu entre deux séances d'essais. Une table trône au milieu de la pièce, et un canapé est adossé au mur. Deux sofas sont un peu plus loin.

- Il n'y a pas de toilettes ? Je m'inquiète, ayant envie d'aller aux toilettes presque 10 fois par jour.

- Si, bien entendu, il rigole en ouvrant une porte qui donne effectivement sur une plus petite pièce encore, avec des toilettes et même une petite douce.

Playing with the devil [Fabio Quartararo]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant