Playing with the devil [Fabio Quartararo]

Chapitre 52 : The storm and the Devil

Bonsoir !
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Léna

Alix est finalement rentrée à Paris. C'était trop dur pour elle de rester ici, alors elle a prit quelques jours. Cela me brise le cœur de la voir dans cet état et de ne pas pouvoir être à ses côtés, mais elle m'assure qu'elle préfère être toute seule. Ella et Coline sont rentrées à l'hôtel pour ce soir, et je viens de les raccompagner à la sortie du circuit. Je traverse le parking en trottinant, la fraîcheur du début de soirée me piquant l'épiderme. J'arrive devant le camion et entre après avoir retiré mes chaussures, ne voulant pas m'attirer les foudres de l'habitant d'ici. Comme il a joué au con en début d'après-midi, je ne l'ai pas calculé de tout le reste de la journée. Je ne sais donc pas trop comment il va se comporter ce soir.

- Léna ? Il s'écrie depuis l'étage.

Sa voix est encore cassée, conséquence de quinze jours de fêtes à tout va et de cris de joie.

- Ouais, je réponds assez fort pour qu'il m'entende mais sans enthousiasme dans la voix.

Je jette un coup d'œil à la cuisine et remarque qu'il a déjà fait à manger. J'entends ses pas à l'étage avant qu'ils ne se déplacent dans l'escalier. Je le vois ensuite apparaître dans mon champ de vision.

- Je ne savais pas si tu reviendrais, il déclare en se grattant la nuque, mal à l'aise.

Je lève les yeux avant de me diriger vers les placards afin de prendre ce qui est nécessaire pour mettre la table.

- Évidemment que j'allais revenir, où est-ce que tu voudrais que j'aille ?

Je l'entends souffler quelques mètres derrière moi.

- Ne dis pas ça comme si c'était évident. Ça ne serait pas la première fois que tu irais dormir à l'hôtel parce qu'on s'est disputé.

Je me dirige sur la table basse, là où on mange à chaque fois que nous sommes deux, sans le regarder.

- Eh bien pas aujourd'hui, tu as de la chance, j'ironise en soupirant.

- Ouais, vachement de chance...il marmonne et je me retourne enfin vers lui.

- Si tu n'es pas content, tu me le dis et je me casse, je l'avertis en haussant légèrement la voix.

Il secoue la tête et je vois à son expression que cela ne lui plaît pas du tout que je lui parle de cette façon. Je sais que je cherche la merde, et qu'il ne va pas tarder à exploser. Néanmoins, avec la journée que je viens passer et les émotions auxquelles j'ai fais face, j'ai besoin de me défouler. Malheureusement, je ne m'attaque pas vraiment à la bonne personne, mais comme c'est lui qui est en face de moi, c'est lui qui fait les frais de mon épuisement. De plus, je n'ai pas oublié sa façon de me parler avant les essais libres de l'après-midi, alors ma conscience se dit certainement que c'est de bonne guerre.

- Non mais qu'est-ce que t'as au juste, à me casser les couilles aujourd'hui ? Il se contente de serrer les dents, n'ayant pas les capacités vocales à hausser le ton.

Je retourne à la cuisine en lui passant de nouveau devant le nez sans le regarder.

- Je te casse les couilles ? Est-ce que tu ne t'es pas dis une seconde que c'était peut-être du à la façon dont tu m'as parlé à 14h ? Non, évidemment. Monsieur ne se remet pas en question, pourquoi faire ? Je pose une question réthorique en me retournant pour lui faire face.

Je me rends compte que je me suis vraiment emportée lorsque je vois ses yeux s'assombrir franchement. Ce que je viens de dire est injuste, parce que c'est faux. S'il ne se remettait pas en question, il ne serait pas champion du Monde, il n'aurait pas gagné autant, et il n'aurait pas été aussi performant après les difficultés rencontrées les années précédentes. Mais il est trop tard pour retirer ce qui a été dit, et je me gifle mentalement pour ce que je viens de faire.