Playing with the devil [Fabio Quartararo]

Chapitre 10 : Birthday Party

Léna

Je regarde l'écran de mon téléphone qui indique que nous sommes Mardi 20 avril et qu'il est 16h36. Je tourne la tête pour voir Alix assise à mes côtés dans l'avion. Elle est sur son téléphone et discute sûrement avec Jorge. Ce dernier ne pourra pas être présent au Grand Prix de Jerez ce week-end, mais il fait tout pour essayer de venir voir le prochain. J'ai le cœur serré en regardant mon amie. Depuis quelques jours, elle a perdu énormément de sa joie de vivre suite à la chute de son petit ami. En plus, elle doit déjà attendre plusieurs semaines avant de le revoir alors qu'ils ne sont pas ensemble depuis longtemps. C'est d'autant plus dur, sachant que le début de relation est généralement la période où on a envie d'être constamment avec l'autre. Il lui fallait sortir pour se changer les idées. Et quoi de mieux qu'une soirée pour se changer les idées ? C'est pourquoi nous sommes dans l'avion en direction d'Andorre. Aujourd'hui, c'est l'anniversaire de Quartararo et, étonnamment, j'ai été invitée. J'ai donc négocié pour venir avec Alix et il n'a pas rechigné une seconde. Depuis Dimanche et notre jeu des glaçons, on s'est donc échangé quelques messages. Des banalités, comme son adresse, les modalités de la soirée etc...Nous n'avons évidemment pas reparlé de ce qu'il s'est passé et nous nous parlons toujours aussi mal, c'est donc que tout va bien. J'ai longuement réfléchis à la situation lorsque nous sommes rentrées sur Paris hier matin, et j'en suis arrivée au cheminement suivant : l'attirance physique entre nous est indéniable. Néanmoins, on ne se supporte absolument pas et c'est sûr et certain qu'on se prendrait trop la tête si nous étions ensemble. En plus, avec les GP, c'est quand même mieux qu'il soit concentré, et avoir sa copine tout au long du week-end à ses côtés parce qu'elle travaille pour toi n'est pas vraiment l'idéal. En parlant de ça, il y a bien-sûr la problématique de lier la vie privée avec le professionnel.  Ainsi, j'en suis arrivée à la conclusion que la relation est très bien comme ça, sans compte à se rendre, et sans engagement trop important. Comme ça, au cas où ça ne va plus, il n'est pas trop tard pour se rétracter. En plus, on ne couche pas ensemble, donc ce n'est pas si mal. Vous ne couchez pas ensemble, POUR L'INSTANT, se moque ma conscience et je lève les yeux au ciel intérieurement. L'avion qui atterrit me tire de ma rêverie. Nous devons maintenant attendre vingt minutes qu'un taxi vienne nous chercher et nous conduise jusqu'en Andorre.

Alix, que je n'avais pas entendu brailler depuis un moment, se met à râler.

- Donc, il est 16h40, ce qui veut dire que l'on doit attendre vingt minutes dans ce fichu aéroport avant de prendre le taxi ? Elle me demande, blasée.

Je lève les yeux au ciel.

- Meuf, tu dis ça comme si on devait attendre deux heures. Vingt minutes, ça te laisse juste le temps de prendre un goûter et hop, c'est l'heure de prendre le taxi !

- Ouais bon, tu n'as pas tort, me répond elle en gloussant. J'espère qu'il y a des trucs cool à manger d'ailleurs, sinon ça va m'énerver.

- Tu vas arrêter de te plaindre ? Normalement, c'est moi qui passe la journée à râler, à être énervée et à avoir envie d'insulter tout le monde. Toi, tu es censée être la joie de vivre incarnée.

Elle rigole.

- Ouais, bah apparemment on a changé de rôle. D'ailleurs maintenant que tu le dis, je te trouve de sacrée bonne humeur aujourd'hui. Qui est le mec qui a la chance d'illuminer ta vie et qui te rend si agréable ? Elle me demande dramatiquement et j'éclate de rire.

- Tu rêves, il n'y a absolument personne ! Je lui réponds un peu trop rapidement et elle me regarde, l'air dubitative.

Un jour, il va vraiment falloir que je lui raconte toute cette histoire. Premièrement, car je déteste lui mentir. Deuxièmement, cela me démange d'en parler avec elle, qu'elle me donne son avis et qu'on rigole de la situation. Je ne sais seulement pas comment aborder le sujet et à quel moment. Je préfère donc m'abstenir pour l'instant.