Une étrange jeune femme se retrouve chassée de son village et forcée à fuir pour sa survie. Elle trouve refuge dans un royaume proche de son village d'origine et se retrouve sous la protection du roi après lui avoir rendu un service et à condition q...
Le lendemain, Insha se réveilla avec un bon mal de crâne et la bouche pâteuse. Elle grogna en s'étirant longuement.
- Tu n'aurais pas du temps boire ! s'exclama une voix à côté d'elle.
En tournant la tête, elle vit son roi qui lui tourait le dos, versant délicatement de l'eau dans un verre qu'il lui tendit ensuite avec un grand sourire. Il était torse-nu, ne portant qu'un simple pantalon de lin. Ses yeux dérivèrent vers la musculature finement taillée de son torse tout en saisit le récipient qu'elle se dépêcha de boire en détournant les yeux. Elle avait un gros vide sur ce qu'il s'était passé la veille et malgré l'angoisse elle finit par le demander au blond assis sur le rebord du lit, la fixant toujours les yeux dans le vague, un sourire flottant sur ses lèvres. Mais celui-ci disparut quand elle posa sa fameuse question et fut remplacé par un air de déception.
- Alors vous ne vous en souvenez vraiment pas ?
- Et bien, j'ai quelques bribes mais la fin est très floue. Je sais que vous m'avez ramenée ici mais je n'en sais pas trop plus.
- Vous avez faim ? demanda-t-il soudainement.
- Euh... non pas vraiment... Mais j'ai fait quelque chose de mal ?
- Non, pourquoi serait-ce le cas ?
- Vous évitez le sujet alors...
- Oh ! Non, non, ne vous en faîtes pas ! En vérité, je crois que c'est moi qui ai fait une bêtise et il vaut peut-être mieux que vous l'ayez oublié.
Elle ne répondit pas mais ce mit à réfléchir activement durant une dizaine de minutes si bien qu'elle s'en fit une migraine mais finit par se souvenir de l'évènement de la veille et écarquilla les yeux. Il comprit bien vite qu'elle s'en était souvenue.
- Veuillez m'excuser ! s'exclama-t-il en partant.
- Non, non attendez !
Il se retourna brusquement, la faisant sursauter :
- Qu'y a-t-il ? demanda-t-il d'un ton hargneux.
- Pourquoi partez-vous ?
- Cela me semble assez évident.
- Je ne pense pas. Il ne s'est rien passé d'horrible, j'aurais très bien vous rejetez.
- Vous n'étiez pas en plein possession de vos moyens.
- Assez pour vous arrêter je pense. Et puis, vous m'avez juste embrassée, je ne vais en faire un drame.
Ils séparèrent en bon terme mais n'en reparlèrent pas de la journée. Enfin, les peu de fois où ils s'étaient croisés.
Ainsi, le seul moment où ils auraient vraiment pu en parler aurait été au soir, quand la jeune femme allait accomplir ses tâches quotidiennes pour le soir mais aucun mot ne fut échangé sur ce sujet. Cependant, en fin de soirée, alors qu'ils se préparaient à aller se coucher, Thranduil, se rapprocha d'elle dans le dos et vint passer ses bras autour de la taille de sa protégée. Celle-ci surprise, poussa un léger cri de surprise avant de se retourner brusquement, faisait face à son roi, se retrouvant bloqué contre son torse. Celui-ci rigola doucement en la serrant un peu plus fort contre lui. Elle ne se débattit pas le moins du monde, au lieu de ça elle prit un grand plaisir à se laisser reposer contre lui. Mais alors qu'elle pensait qu'il avait retenu la leçon de la veille, il s'écarta légèrement d'elle pour la regarder dans les yeux, tenant son menton entre deux doigts. Ils restèrent ainsi durant une courte minute qui parut pourtant une éternité à l'élémentaire tandis que le regard du blond passait de ses yeux à ses lèvres avant de, de nouveau, l'embrasser. Elle se laissa faire et répondit même à ses attaques mais bientôt les premières larmes dévalèrent ses joues. Le Seigneur de Vertbois-le-Grand le remarqua et s'écarta doucement d'elle. Cependant, à peine l'eut-il légèrement relâché, qu'elle fit un bond en arrière pour lui échapper et quitta précipitamment la chambre.
Le roi resta là quelques instant, perdu, avant de sortir pour la suivre. Il la retrouva dans sa chambre, adossé à la tête de son lit, les jambes repliés contre elle et la tête plongée entre ses genoux, pleurant à chaude larme.
- Insha ? l'appela-t-il doucement.
- Je vous en supplie arrêtez ! sanglota-t-elle.
Il s'assit sur le rebord du lit sans la toucher.
- Que se passe-t-il ?
- Je ne peux pas... peux pas... Je... je n'ai pas le droit. Pas maintenant, pas pour l'instant.
- Que voulez-vous dire ?
- Je n'ai pas le droit !
- Mais pourquoi ?!!
- Parce que je suis mariée ! s'exclama-t-elle brusquement.
Le roi resta en état de choc durant quelques secondes avant de sentir la colère bouillonnée en lui. Il se leva et partit.
Mais il ne l'écouta pas. Elle ne le suivit pas. A quoi bon...
Le lendemain, ils ne s'adressèrent pas la parole, quand la jeune femme arriva le matin pour son travail habituel, elle trouva la chambre vide. Il était déjà parti. Elle passa donc la journée dans sa chambre à lire dans l'espoir qu'on la réclame, qu'elle puisse l'affronter après cet aveu des plus indésirables mais rien ne vient. Seulement, le soir, à l'heure où elle devait aller faire chauffer son bain, un homme en armure vint la voir et déclara qu'elle serait en repos durant quelques jours et qu'elle n'aurait plus à accomplir ses tâches quotidiennes. La jeune femme n'était pas stupide et avait bien compris qu'il ne voulait ni la voir ni lui parler. Alors elle ne tenta rien et se contenta de l'éviter autant qu'elle le pouvait. Seulement l'heure du retour approchait et il leur faudrait bien parler un jour ou l'autre s'il ne la mettait pas à la porte d'ici là. Du côté du roi, éviter sa femme de chambre et rester éloigné le plus possible ne fut pas chose aisée. Outre le fait que leur chambre soit côte à côte, la plus insurmontable des épreuves restait le fait de ne pas pouvoir aller la consoler quand, au cours de la nuit, il pouvait l'entendre gémir de peur et de douleur avant qu'elle ne commence à crier pour se réveiller dans un hurlement de terreur. Elle pleurait ensuite pendant plusieurs heures. C'était tous les jours le même manège et tous les jours la même bataille pour ne pas aller la voir. Alors quand il l'entendait geindre, il allait dans sa chambre, chantonnait une légère berceuse en lui caressant doucement les cheveux jusqu'à ce qu'elle se calme puis repartait.
Ce manège dura plus d'une semaine complète. En vérité, il dura jusqu'à ce que les elfes de Vertbois-le-Grand ne retourne dans leur pays. Au moment du départ, il avait été décidé que, tout comme à l'aller, les marcheurs seraient montés dans les chariots et donc, deux d'entre eux ne tenait pas. Ainsi, à la grande surprise de la jeune élémentaire, elle fut appelée au près du roi qui la fit monter sur sa monture et le cortège partit.
OôO
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