Chapitre 36

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Ils rentrèrent au château dans le plus grand des calmes, le roi jetant des regards suspicieux au petit renardeau qui gémissait faiblement dans les bras de la belle rousse. Là-bas, elle ne demanda pas son reste et pris congé sans aucune cérémonie pour aller s'enfermer dans sa chambre où elle put enfin s'occuper tranquillement de son jeune protégé. Elle commença par créer des bandes de tissu dans une vielle robe qui devait autrefois être blanche mais qui, maintenant, ressemblait plus à des lambeaux de tissu jaunis par une longue vie. Une fois cela fait, la jeune femme posa une main sur le pied de son lit pour créer deux petits bâtons de bois à l'image de la patte du petit pour ensuite pouvoir venir les placer de chaque côté de sa blessure. Elle entoura le tous des bandes de tissus dans le but de maintenir son attelle de fortune en place.

Une fois cela fait, elle contempla son œuvre assez fière en murmurant à la petite bête :

- J'espère qu'avec cela tu pourras guérir le plus vite possible.

Le blessé jain de douleur en regardant sa sauveuse d'un air apeuré. Celle­-ci tandis lentement sa main, paume vers le ciel, et le laissa la sentir. C'est donc prudemment qu'il approcha son petit museau de la fine peau blanche pour venir la renifler mais se recula brusquement en poussa un couinement quand la porte s'ouvrit sans prévenir. La jeune femme se retourna pour affronter la personne qui venait la déranger. C'est donc sans surprise qu'elle découvrit le roi de cette forêt qui lui faisait face.

- Je vous attendais ! s'exclama-t-il en affichant une mine boudeuse.

La rousse sourit tendrement, qu'est-ce qu'il pouvait avoir l'air d'un enfant parfois, elle aurait même presque du mal à croire qu'il était roi de ce royaume qu'il commandait d'une main de maître avec assurance, bonté et respect. Elle se disait même qu'elle avait de la chance de pouvoir voir son second visage, celui qu'il cachait à ses sujets, celui qui prouvait qu'il n'était qu'un homme normal avec des sentiments et des émotions, celui qui lui permettait de sourire, de pleurer et même parfois de faire l'enfant.

- Vous m'avez interdit de le ramener dans vos appartements, il fallait bien que je puisse m'occuper de sa patte. répondit-elle calmement pour le taquiner.

- Je passe donc réellement après lui ! s'écria-t-il faussement outré.

Il avait bien compris qu'elle ne disait que pour le taquiner mais préférait rentrer dans son jeu et voir jusqu'où elle comptait aller.

- Il a une patte cassée pas vous il me semble !? Je vais aller chercher des graines de pavots en cuisine, venez-vous ?

Elle n'attendit pas de réponse et le contourna pour sortir. Mais une voix résonna bientôt à côté d'elle :

- Des graines de pavot ? Pourquoi faire ?

Insha tourna la tête pour le regarder, il portait le petit renardeau dans ses bras, elle pouffa et sous son regard, Thranduil se sentit obligé de justifier ce geste :

- Vous l'avez dit vous-même ! Il est jeune et blessé, il ne serait pas très convenable de le laisser seul !

Elle rit doucement avant de reprendre son sérieux pour répondre à sa question :

- Les graines de pavots ont des propriétés antalgiques et anti-inflammatoire. Cela lui permettra de calmer sa douleur.

- Eh bien, vous connaissez bien le sujet.

- Vous maitriser l'épée et l'art de la guerre, je maitrise la médecine et les cataplasmes. En y réfléchissant, nous sommes de purs opposés !

- Ne dit-on pas que les opposés s'attirent ? s'exclama-t-il en se tournant brusquement vers elle. Le ton de sa phrase avait sonné comme un reproche à ses oreilles et il craignit soudainement qu'elle ne se braque de nouveau et décide de s'éloigner. Cependant le doux regard qu'elle posa sur sa mine inquiète suffit à le rassurer un tant soit peu.

Une fois arrivée, elle chercha un peu partout avant d'enfin trouver l'objet de ses désirs : une petite jarre de verre contenant des minuscules graines noires. Elle en prit deux pincées qu'elle vint ensuite les broyer pour les réduire en poudre puis dilua le produit obtenu dans un peu de lait pour qu'il puisse les manger plus facilement.

Finalement Thranduil finit par accepter que la petite bête vienne avec eux dans ses appartements après plus d'une dizaine de minutes de débat avec sa protégée qui avait fini par le menacer de rester avec le renardeau nuit et jour, avec ou sans le roi.

Elle lui créa donc une petite niche planquée dans un coin de la chambre à l'aide d'une vieille souche de bois qu'elle tapissa de grosses couvertures pour imiter la chaleur et le confort du pelage de sa mère.

Un mois durant elle s'occupa de lui jusqu'à sa guérison complète. Un peu plus tard elle réussit même à se faire accepter par une famille de renards sauvages auxquels elle voulut confier son protégé. Mais celui-ci, le prenant dorénavant pour sa mère refusait de rester dans la forêt et la suivait où qu'elle allait. Elle finit donc par abandonner l'idée de le rendre à l'état sauvage et, au grand damne du roi, le laissa vivre avec elle. Elle réussit tout de même à le faire rester près des siens pour qu'il apprenne à chasser et qu'il soit automne. Cependant, la jeune femme vivait dorénavant avec un renard roux collé à sa botte et cela devenu presque une tradition quand, dix ans plus tard, alors que le petit Ausir, comme l'avait baptisé l'élémentaire, arrivé en fin de vie, ramena un jeune renardeau, son fils, à sa « mère » avant d'aller lentement se laisser partir vers les cavernes de Mandos.


OôO

Je sais que ça fait longtemps mais bon... Je republie quand même et j'essayerai de revenir. Mais je ne peux malheureusement rien promettre car, comme vous le savez c'est la rentrée dans moins d'une semaine et donc le retour aux amphi de la fac...


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