Aube Chapitre 8

20 9 1
                                    

Elle avait pu échapper à la vigilance de Maggy, mais elle n'avait toujours pas réglé son problème le plus pressant, elle était poisseuse de sueur et devait puer pire qu'un Récrap. Elle trouva Jude en grande conversation avec Hérénam. Celui-ci avait fière allure dans son armure complètement récurée et huilée. Les pièces étaient usées certes, mais son frère avait su les arranger de manière à mettre en valeur ses épaules larges et ses bras épais au teint hâlé par le soleil. L'épée courte qui pendait à son côté avait une poignée usée et elle devina sans peine qu'il en allait de même pour la lame. Jude se tourna à son approche et l'accueillit avec un grand sourire. Son visage s'illumina, comme frappé d'un rayon de soleil et le reflet de ses cheveux blonds teinta ses yeux de paillettes d'or. Aube se sentit fondre à cette vision. Elle se reprit néanmoins et parvint même à contenir une partie de la rougeur qui avait menacé de recouvrir ses joues.

« Par le firmament ! Je désespérais de m'en débarrasser ! Se plaignit-elle en arrivant près d'eux.

- Allons ! Ce n'est quand même pas si terrible de déjeuner en compagnie du bourgmestre et de ses conseillers. Dis Hérénam.

- Alors premièrement, Darius est malade, ce qui le rend encore plus désagréable que d'habitude.

Ensuite, Fenli à passé la majeure partie de son temps à excuser l'attitude déplorable de son époux. Maggy, bon, c'est Maggy, mais Ilias ! Il me hérisse. Avec lui c'est tout ou rien, soit il vous agresse, soit il vous offre un cadeau !

- Un cadeau ? S'écria Jude.

- De la part d'Ilias ? La pressa Hérénam. Aube soupira et ouvrit la main pour dévoiler la chevalière.

- C'est beau ! S'extasia Jude.

- Je sais ce que c'est ! S'exclama Hérénam.

- Alors, éclaire-nous de ta science, ô sage garde du convoi. Le taquina Aube.

- C'est ça moque toi, n'empêche que je sais. Shiis m'en a parlé, c'est la chevalière de son père, on la lui a donnée au front. Comment tu l'as eue ? Il te l'a vraiment donnée ?

- Puisque je te le dis !

- Cessez ! Intervint Jude alors qu'Hérénam s'apprêtait à répondre. Qu'importe ce que tu en penses, elle l'a, donc Aube je te conseille de la ranger précieusement et de m'accompagner faire un brin de toilette. Pardonne-moi l'expression, mais tu pues ma fille !

- Attendez un instant toutes les deux ! Protesta Hérénam alors qu'Aube gloussait et emboîtait le pas de son amie.

- Oui ? Demanda Aube en se retournant.

- Tu ne m'as toujours pas dit en quel honneur Ilias t'aurait confié cette babiole.

- C'est vrai ça. Dis Jude.

- D'après Ilias, cette babiole comme tu dis m'accordera l'assistance de n'importe quel duc. Dit-elle fièrement avant d'ajouter en rougissant. Il m'a dit que j'étais un... Atout majeur pour le royaume ou quelque chose comme ça... »

Jude éclata de rire devant sa déconfiture, puis entraîna son amie en tapotant affectueusement l'épaule d'Hérénam au passage. Son amie lui confia que Mira avait repéré un ruisseau qui coulait non loin de l'orée de la forêt. Un peu à l'écart des caravanes et caché par des buissons. L'endroit parfait pour une baignade estivale. Constatant que le camp était encore en train d'émerger, elles s'éclipsèrent rapidement, heureuses d'échapper un moment aux responsabilités.

Elles trouvèrent le ruisseau sans difficulté. Les indications que Jude avait reçues étaient claires. Cependant, il leur fallut s'enfoncer assez loin dans la forêt avant de l'atteindre. Aube n'était pas rassurée par la perspective de s'éloigner autant du convoi, mais elle ne voulait pas paraître se dégonfler devant son amie qui avançait avec une conviction renouvelée à chaque pas. Il s'agissait d'un petit cours paresseux, mais à l'eau claire. Elles s'y baignèrent rapidement, l'eau était gelée. Aube était en train de se rhabiller quand un mouvement dans les buissons attira son attention. Jude était occupée à démêler ses cheveux en se servant de son reflet dans l'eau. Elle plissa les yeux et son cœur rata un battement. Elle s'était attendue à ce que Karib ou même Hérénam se soient dissimulé dans les fourrés afin de les voir pendant qu'elles se baignaient, sous couvert de veiller à leur sécurité évidemment. Il n'en était rien, elle sut immédiatement qu'elle n'avait pas rêvé, comment pouvait-on rêver d'avoir vu la même chose deux fois de suite ?

L'HÉRITAGE DES TEMPÊTES Tome 1 La Guérisseuse, L'Érudite Et La PrincesseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant