Chapitre 3

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Il est si tard que mes yeux fatigués ne supportent même pas la faible lumière de l'ascenseur qui mène à mon penthouse

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Il est si tard que mes yeux fatigués ne supportent même pas la faible lumière de l'ascenseur qui mène à mon penthouse. Épuisée, je songe à faire monter mon repas dans ma chambre. Je ne suis pas d'humeur à faire face à Charlotte. Pas après ce que je lui ai balancé plus tôt dans la journée. Pas avec les soupçons qui me hantent. 

Quelle vacherie vais-je lui dire, cette fois ? 

Dans ces moments-là, je me déteste. Plus que tout au monde. Je donne raison à tous ceux qui pensent que je suis le chien de Jake, celui qu'il tient fermement en laisse malgré mes nombreux caprices. Je ne voulais pas donner raison à ses collègues. Je voulais qu'ils constatent que tous les chiens mordent. 

Je suis plus que la femme de Jake Meadows. Je suis quelqu'un. Je m'appartiens avant de lui appartenir. Malheureusement, personne ne semblait le remarquer, y compris mes parents. 

Lorsque l'ascenseur atteint le dernier étage du building dans lequel je réside, je m'avance sans me soucier des lumières éteintes. Jake a sûrement dû donner à Charlotte sa soirée. 

Ou peut-être qu'il est en train de la baiser. Dans notre chambre. 

Non. Putain, non. Je dis n'importe quoi. Il ne me trompe pas. Je me fais des films, c'est tout. 

Je me répète ça depuis ma sortie du cabinet du docteur Atlas Jaeger, espérant me convaincre, en vain. Je n'ai pas confiance en mon mari, et encore moins en moi. J'essaye seulement de me voiler la face. De sauver les apparences. 

Lorsque Jake a commencé à se faire un nom à Londres, il travaillait si dur et si tard, que nous avions finis par nous éloigner. Bien que nous réussissions à nous retrouver le temps d'une nuit, ça ne suffisait jamais. J'étais à la maison, lui au travail. Et alors que le manque devenait insupportable, mon seul moyen de survivre était d'agir comme si tout allait bien. Je ne me suis jamais dévêtue de cette armure, elle est bien trop ancrée dans ma personne désormais. Je suppose que mes parents n'y sont pas pour rien. 

Je suis persuadée de toujours aimer mon mari. Il est mon premier amour et sera, je l'espère, mon dernier. Mais quelques nuits volées ne suffisent pas à alimenter un mariage. Peu importe l'amour que deux personnes se portent. 

La routine est le pire cancer sur cette terre. Après l'amour, bien évidemment. 

Heureusement que le sexe existe. 

Seul le claquement frénétique de mes talons contre le sol en marbre du salon témoigne de mon retour. Je les enlève et échappe un soupir de plaisir, de soulagement. Je déteste autant ces chaussures que je les aime. Elles me font un mal de chien, mais à la fois des jambes de déesse. Aphrodite en serait jalouse !

Alors que je m'apprête à allumer la lumière dans l'espoir de ne pas tomber dans le cliché du vieux film d'horreur où la fille se fait tuer chez elle par un tueur masqué, quelqu'un place un poignard sous ma gorge. 

ACHLYSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant