Chapitre 18

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Ça fait une semaine que Jake et moi enchaînons le sexe et le travail

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Ça fait une semaine que Jake et moi enchaînons le sexe et le travail. Nous nous préoccupons plus de mon psychologue ou de ma meilleure amie, nous nous concentrons seulement sur nous et sur ce que nous voulons, soit fonder une famille et être heureux, tous les deux. Nous ne voulons plus laisser quelqu'un se mettre en travers de notre chemin. Plus jamais.

Ce matin, j'ai supplié Jake de ne pas se rendre au travail, de passer sa journée à s'occuper de moi, mais il a refusé. Alors après son départ, je me suis levée, j'ai enfilé mes bottes noires à talons, ma jupe en jean plissée et un haut blanc ainsi que quelques bijoux.

J'ai un peu discuté avec Charlotte, la cuisinière, et je me suis mise en tête d'organiser un repas pour Jake.

Nous retrouver nous fait du bien. Réellement.

Je suis si heureuse que j'ai peur que ça ne dure pas. C'est pour ça que je fais tout pour rattraper le temps perdu, le temps passé avec les mauvaises personnes.

Chez la fleuriste du coin, je cherche un bouquet de muguet à acheter. Jake a toujours été celui qui m'en offre, je veux lui rendre la pareille. Et c'est symbolique pour un nouveau départ.

Un nouveau départ sans mensonges et souffrance.

" Hey Sia ! On se voit tout à l'heure ? J'ai besoin de te parler. "

Je regarde mon mobile et fronce les sourcils face au message d'Accalia.

Qu'est-ce qu'elle souhaite ? De quoi veut-elle me parler ? D'à quel point elle me déteste ? De comment elle a failli détruire mon mariage ? Qu'elle aille se faire foutre. Elle ne m'a jamais rien apporté, pas comme Jake, je ne vois pas pourquoi je lui pardonnerais. Ou pourquoi j'essaierais de comprendre ses actions.

Certaines personnes ne comprendraient sûrement pas pourquoi je réussis à pardonner mon mari, et pas ma meilleure amie. Mais, j'ai toujours eu besoin de Jake. Il est mon pilier, sans lui je m'effondre. Nous sommes une équipe.

Or, Accalia n'est rien d'autre qu'une amie qui me pousse à mentir, à inventer une vie parfaite. Ni plus, ni moins.

Je ne prends pas la peine de répondre à son message, je la bloque et laisse échapper un soupir de soulagement. J'en ai fini avec Accalia, tout ira bien.

Jake et moi irons bien parce que nos deux amants ne sont plus dans la partie. Ils ont perdu, et nous, nous avons tout gagné.

Cependant, mon regard croise celui d'Atlas. Je jure et me retourne pour l'ignorer comme s'il n'est rien d'autre qu'un simple inconnu, mais une femme m'interpelle.

— Bonjour, vous êtes une de ses patientes, n'est-ce pas ?

Je prends un moment avant d'affronter mon interlocutrice, un immense sourire sur mes lèvres.

— Oui, bonjour. Je suis Elysia Meadows.

Comment sait-elle que je suis la patiente d'Atlas ?

Je regarde son visage rond parsemé de taches de rousseur, ses lèvres rosées et pleines ainsi que ses yeux bleus. Je baisse les yeux sur sa silhouette et remarque alors un ventre arrondi, j'essaye de ne pas réagir, mais la honte s'empare de mon visage.

Est-ce sa femme ?

— Sidra Jaeger, répond l'inconnue en jouant avec une de ses mèches rousses.

Sidra Jaeger et Atlas Jaeger.

Merde.

Je jette un coup d'œil à Atlas, qui ne sait plus où se mettre, terriblement mal à l'aise.

Comment sait-elle que je suis sa patiente ? A-t-elle vu un message ? Souhaite-t-elle me tester si c'est le cas ?

Je me méfie d'elle, mais j'ai aussi pitié. Elle est enceinte et son mari ne trouve pas mieux que de la tromper avec une femme, elle aussi, mariée.

Alors que je suis prête à tourner les talons, à m'enfuir, Sidra décide qu'elle n'en a pas terminé avec moi.

— Que préférez-vous entre les roses blanches et les rouges ?

Le blanc est synonyme de pureté, et le rouge de passion.

— Les roses blanches.

Elle hoche la tête, peu convaincue. Et je me demande si elle est au courant de quelque chose, si elle souhaite me piéger ou si Atlas lui a dit quelque chose. Son regard perçant qui me sonde comme si je suis l'ennemi et son sourire hypocrite me confirment qu'elle se doute de quelque chose, mais ne dit rien.

Je me sens terriblement mal à l'aise.

Je sais que je devrais lui dire la vérité, lui éviter de sombrer dans l'ignorance pour le reste de sa vie, mais je ne peux pas lui infliger la même douleur que celle de Jake, que la mienne. Pas alors qu'elle est enceinte, qu'elle attend leur premier enfant.

Je ne peux pas. Et je suis une lâche pour ça.

— Je vais vous laisser, dis-je finalement.

Ils acquiescent et je vois les épaules d'Atlas qui se détendent immédiatement.

Lors de notre première séance, Atlas m'avait demandé quel était mon livre préféré. J'avais répondu "Tout ce que je sais sur l'amour" de Dolly Alderton, persuadée de connaître un tas de choses sur ce sentiment. Ce sentiment si complexe qu'au fil des siècles, de nombreux écrivains comme Louise Labé, Jane Austen ou encore Victor Hugo s'entêtaient de transformer cette émotion en mots, et ces mots en lignes, et ces lignes en poèmes et romans.

Et aujourd'hui, je me suis rendue compte que la seule chose que je sais sur l'amour est que les promesses qui en découlent sont les mensonges les plus doux.

L'amour est une douce torture. L'amour est synonyme de souffrance.

Voilà tout ce que je sais sur l'amour.

ACHLYSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant