Chapitre 19

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Dans une ruelle sombre, à côté du magasin de la fleuriste originaire de France, Cécilia, je m'immobilise, les paupières closes et bascule la tête en arrière

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Dans une ruelle sombre, à côté du magasin de la fleuriste originaire de France, Cécilia, je m'immobilise, les paupières closes et bascule la tête en arrière. Je prends une profonde inspiration, soulagée d'avoir échappé à Atlas et à sa femme enceinte, Sidra. Mais frustrée de ne pas être repartie avec un bouquet de muguet pour Jake. 

Lorsque j'ai couché avec Atlas, j'étais parfaitement consciente de ce que je faisais à mon mari, mais Sidra, elle, elle ne mérite pas ça. Je me suis seulement préoccupée d'elle lorsque je dévisageais la bague de fiançailles de mon psychologue, ensuite, c'est comme si elle n'existait plus. Pendant que je le chevauchais, il l'avait mentionné. Et pourtant, je ne m'étais pas demandée comment elle pourrait se sentir. 

J'avais été égoïste. Et ça me rend malade. 

Je regrette déjà ce qu'il s'est passé avec Atlas. Jake peut le supporter, mais Sidra ? Est-elle au courant ou mon imagination me joue des tours ? Comment est-elle au courant que je suis la patiente d'Atlas ? Le secret professionnel est requis, n'est-ce pas ? 

— Quel est ton problème ? 

J'ouvre précipitamment les yeux. 

— Quel est ton putain de problème, Elysia ? 

Silencieuse, je regarde Atlas me crier dessus dans cette rue mal fréquentée. Je fronce les sourcils. Je n'aime pas son ton. La douceur dont il faisait preuve dans cette voiture a complètement disparu pour laisser place à la colère et l'amertume. 

— Tu me suis, c'est ça ? 

Nerveuse, je rigole. 

— Quoi ? 

— Ton mariage est foutu alors tu veux foutre la merde dans le mien ? 

Confuse, je fais un pas en arrière alors qu'il s'approche dangereusement de moi, menaçant. 

— Ce n'est pas ça, je réponds, toujours aussi confuse. 

Je ne comprends pas pourquoi il s'agace ainsi. Je suis partie, je n'ai rien suggéré, et j'ai tenté d'être neutre. Il ne peut pas me reprocher d'avoir couché avec moi. Nous étions tous les deux consentants. Je refuse qu'il me fasse passer pour la méchante. 

— Ce n'est pas parce que ton enfoiré de mari et tes parents ont foutu ta vie en l'air que tu dois faire la même chose avec moi quand je ne te choisis pas. 

Des larmes perlent désormais aux coins de mes yeux. 

— Tu n'as pas le droit d'utiliser ce que je t'ai dit. 

Pour une raison qui m'échappe, il est en colère contre moi. Je peux le comprendre, je peux l'encaisser, mais il ne peut pas utiliser mes traumatismes contre moi. Il n'a pas le droit. 

— Et toi, t'as pas le droit de venir foutre en l'air mon mariage. 

— Foutre en l'air ton mariage ? 

Je m'emporte. 

— Tu as aussi failli foutre en l'air mon mariage. 

Un sourire cruel déforme son visage. 

— Il était foutu avant même que j'entre dans ta vie. 

Je le pousse.

— Et je ne laisserais pas une connasse briser ce que j'ai construit. 

— Tu veux faire de moi la salope qui brise ton mariage ? La salope qui t'a baisé alors que tu es marié et attend un enfant ? 

Je rigole amèrement. 

— N'oublie pas que tu es le professionnel, et moi, la pauvre patiente. N'oublie pas que si tu me pousses trop loin, je peux aussi briser ta carrière. 

Une lueur d'inquiétude traverse ses yeux, et je relève légèrement le menton. Je le vois battre en retraite parce qu'il sait que l'argent est la clé dans ce monde. Et que grâce à ce dernier, sa carrière est entre mes mains. 

— Ne me pousse pas, Atlas. Parce que je peux, moi aussi, jouer au même jeu que toi. 

Il ne répond pas, et je sais exactement ce que je dois faire pour terminer cette histoire.

— Je t'invite à dîner demain midi, nous règlerons cette histoire. 

— Je ne te veux plus en tant que patiente. 

— Et moi, je veux un meilleur psychologue. 

Il acquiesce et je le dépasse pour partir. 

Atlas m'interpelle. 

— Est-ce que tu penses qu'elle sait ? 

Sa voix est désespérée, je me retourne pour lui faire face. Je ne lui adresse aucun sourire. 

— Je pense qu'elle s'en doute, oui. 

Je ne sais pas comment, mais sa façon de me sourire et de me sonder ne m'ont pas dupé. 

Sidra Jaeger sait. Et Dieu sait si elle souhaite prendre sa revanche ou non.

ACHLYSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant