Chapitre 6

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La librairie Blackchuch', plus communément appelée le paradis des amoureux des livres, m'appartient

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La librairie Blackchuch', plus communément appelée le paradis des amoureux des livres, m'appartient. J'y travaille, et je m'y sens plus chez moi qu'à mon penthouse ou ma maison d'enfance. Lorsque j'étais encore adolescente, je n'avais pas idée de qui j'étais, de ce que je souhaitais faire de ma vie, la seule chose dont j'étais sûre était mon amour pour les bouquins, passant de Jane Austen à Charlotte Brontë, et de Charlotte Brontë à Colleen Hoover ou Pénélope Douglas. Alors à l'obtention de mon diplôme, j'ai ouvert ma boutique et quelques années plus tard, je ne regrette pas une seule journée mon choix de carrière. Pas le moindre du monde.

L'odeur des livres sur les étagères et du café sur mon bureau, la vue sur les touristes qui s'empressent de prendre des photos pour les reposter sur les réseaux sociaux, les amoureux des livres qui pénètrent ma librairie, la traitant comme leur deuxième maison. Et Nova, mon employé. Nova et ses tresses, Nova et ses jupes en jean, Nova et son sourire étincellent, Nova et son petit ami musicien. En effet, la librairie Blackchurch' est mon havre de paix, là où je me refuge lorsque la vie me joue des mauvais tours.

Ici, je passe mes journées à parler de ce que j'aime le plus au monde avec des inconnus, je lis, discute avec Nova de son petit ami ou de Jake. J'oublie mes problèmes le temps de quelques heures.

Je mets La princesse de Clèves dans une poche tandis que Cadence, une cliente habituelle venant de France, me tend un billet, le sourire aux lèvres. Je lui tends la poche et prends son argent.

— Bonne journée, Elysia.

Je lui rends son sourire.

— Bonne journée, Cadence. J'attends avec impatience votre avis sur le livre.

— Et moi, le vôtre sur The Tell-Tale Heart d'Edgar Allan Poe.

— Je n'y manquerais pas, je réponds, mais elle est déjà partie.

Je passe une main dans mes cheveux dans le but de remettre de l'ordre dans ces derniers et m'affale dans mon fauteuil, reportant mon attention sur le livre que je lisais avant que Cadence m'interrompe.

Je me plonge dans le livre, n'accrochant pas avec la plume de l'auteur. Ce livre est bon, il l'est vraiment. Je veux dire, les personnages, l'univers, l'histoire, les rebondissements sont géniaux, mais l'écrivain n'arrive pas à me captiver, à me donner envie de le dévorer, de n'en faire qu'une bouchée. Je déteste lorsque ça m'arrive. Non seulement, je me sens coupable de ne pas apprécier le talent de l'auteur, mais je dois aussi me faire violence pour ne pas délaisser le bouquin et m'intéresser à mon téléphone et les dernières tendances tweeter.

— Au moins, celui-là ne banalise pas la culture du viol, me rassurée-je, faisant référence au dernier livre que j'ai lu.

Je tourne la page du livre, prête à découvrir le contenu de la suivante en même temps que la sonnette sur mon bureau résonne. Je lève la tête vers le client et découvre Atlas Jaeger, mon psychologue.

ACHLYSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant