Chapitre 14

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Installée sur le petit tabouret dans la cuisine de mes parents, je tente de ne pas penser à Jake et ma meilleure amie dans un même lit, s'échanger des mots doux et oublier mon existence

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Installée sur le petit tabouret dans la cuisine de mes parents, je tente de ne pas penser à Jake et ma meilleure amie dans un même lit, s'échanger des mots doux et oublier mon existence. Cependant, le regard lourd de ma mère ne cesse de me rappeler que j'en ai tant pleuré que je me suis sentie obligée de retrouver mes parents dans leur maison pour retrouver un semblant de contrôle. Pas de paix, ce mot ne fait plus partie de leur vocabulaire.

Je me demande depuis quand ce petit manège dure, depuis quand ils se foutent ouvertement de moi. Est-ce depuis le lycée ?

Je me souviens que ma meilleure amie semble obsédée par mon mari depuis l'adolescence. Elle se rendait toujours à ses matchs de lacrosse afin de le supporter, elle lui rappelait toujours à quel point elle était plus intéressante et populaire que moi, et sa façon de m'imiter, elle, n'était pas saine. Au lycée, je me fichais de ce détail. Je me disais que ça passerait, et je n'en avais jamais directement parlé à Jake, je ne doutais pas de sa fidélité. Mais maintenant ? Les questions fusent dans mon cerveau, et les questions sont quant à elles, sans réponses.

Ce que je ne comprends pas c'est pourquoi Accalia me parlait de ce nouvel homme, qui est sans aucun doute mon mari. Voulait-elle me narguer ? Voulait-elle voir à quel point je suis ignorante ?

Ces questions me rendent malades.

Et sa façon de parler de l'autre femme –de moi– me rend malade. Ma meilleure amie semblait la détester, me détester. Non, elle ne semble pas.

Elle me hait.

Ma meilleure amie me méprise, et je ne m'en suis jamais aperçue. Je comprends pourquoi elle me narguait, elle voulait se sentir supérieure. C'est une sorte de revanche pour ces années au lycée où je lui avais volé l'homme de ses rêves, la première place sur le podium du lycée et sa couronne de reine du lycée.

Je suis si obnubilée par ma petite vie, mes problèmes, que je n'ai pas vu que mon mari me trompe avec ma meilleure amie, et que cette dernière me déteste.

Quel genre de personne est si aveugle ?

Ma mère interrompt mes pensées en me servant une tasse de thé. Je relève la tête dans sa direction et la détaille, ça fait un moment que je ne lui rends plus visite. Dans sa robe de chambre, ses cheveux noirs tombent sur ses épaules et lui donnent l'air le moins sévère que je ne lui avais jamais vu. Les rides sur son visage lui donnent presque un air bienveillant, mais lorsque ses iris froids et tranchants se posent sur mon visage, les souvenirs s'empressent de m'envahir.

— Tu aurais pu prévenir que tu passais, me réprimande ma mère. C'est impoli de ne pas prévenir son hôte.

— Désolée, maman.

Je reporte mon regard sur le carrelage blanc et froid de la cuisine, me rappelant de la fois où, à moitié dénudée, mon père approchait dangereusement le fer à repasser de mon visage alors que ma mère lisait ma copie à voix haute. Après cet incident, je m'étais mise à étudier encore plus mes leçons de français pour ne plus revivre une scène similaire. La méthamphétamine avait été d'une très grande aide pour devenir fluent.

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