Chapitre 3

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"Si seulement le soleil pouvait aussi rayonner sur notre avenir..."



Voix : Encore debout ?

Cette voix vient briser le profond silence alors que, du haut des remparts en bois du camp de Crovieu, j'observais le reflet de la lune sur la large rivière qui se trouve à quelques mètres d'ici. Une jeune humaine vient elle aussi s'accouder à la barrière pour observer ce paysage plongé dans les ténèbres. Piria... c'est la seule membre restante de mon escouade... En vérité, je devrais plutôt la qualifier de jeune adulte au vu de son âge.

Piria : Diana ne viendra pas...

Jules : Je suis au courant pour ce qu'il s'est passé.

Piria : Je vois... Elle disait qu'elle les voyait toutes les deux dans ses rêves. Elle ne mangeait plus. Elle ne riait plus. C'est comme si elle avait perdu son âme.

Jules : Elle n'attendait plus que la mort.

Piria : Oui...

Jules : Je la comprends, beaucoup de gens voient de la même manière la mort. Une sorte de délivrance vers une nouvelle vie ou un nouveau monde.

Elle reste sans mots, nous plongeant ainsi dans un calme absolu le temps d'un court instant.

Jules : Piria, j'ai une question à te poser.

Piria : Je t'écoute.

Jules : Comment est ce que tu vois l'avenir ?

Piria : L'avenir ? Hum... A vrai dire, je me suis toujours lié au fait de vivre ma vie au jour le jour. Je ne me suis jamais réellement soucier de mon avenir, de ce que je ferais après.

J'ai trop souvent entendu cette réponse. Très peu de chasseurs se penchent sur l'avenir et je les comprends.

Piria : Mais une chose est sûre, c'est que je ne vais pas m'arrêter de combattre d'aussi tôt. Même si on ne vit pas une vie de rêve, on finit par s'y habituer. On bouge souvent et on voit de nouvelles têtes... Qui finissent toutes par disparaître, malheureusement.

Jules : Tu es vraiment la première personne que je vois aimer ce train de vie.

Elle rigole calmement.

Piria : Après, une vie calme loin de tout ça ne me dérangerait pas... Trouver l'amour... Fonder une famille... Prendre le temps d'apprécier la vie... D'ailleurs, maintenant que j'y pense, comment va Marie ?

Jules : Elle va bien, je l'ai amené à la guilde dernièrement.

Piria : Et alors ?

Jules : Elle a eu un peu peur à cause du monde.

Piria : C'est normal, elle est jeune.

Voix au loin : Piria !

On se tourne tous les deux vers le reste du camp où l'on aperçoit un groupe de jeunes autour d'un feu faire de grands gestes avec leurs bras.

Piria : J'arrive !

Jules : Tu les connais ?

Piria : Ouais, c'est une escouade qui s'est formée récemment. Je les ai rencontré aujourd'hui et on a vite sympathisé.

Jules : Je vois...

Piria : C'est leur toute première mission donc j'espère que tout va bien se passer pour eux... Bon, je vais les rejoindre, bonne nuit.

Je la regarde descendre les escaliers et partir dans leur direction avant d'observer les lueurs du village de Crovieu qui ce profil un peu plus loin. Il va être temps de trouver de quoi manger...

Onigard : SolitudeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant