Chapitre 4

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"On a pas choisi notre vie ! ils nous l'ont imposé alors pourquoi est ce qu'on devrait les aider ?!"



Toujours aucun parasite... Juste cette rivière que l'on longe encore et encore depuis le début de la journée. Puis la nuit tombe et notre camp se forme au milieu de la forêt, au milieu des arbres avec comme seul source de lumière ce feu où certains d'entre nous se rassemblent pour discuter et passer du temps ensemble. Alors que je les observais, assis sur un rondin de bois un peu en retrait, augmentant le mana dans mon corps pour me tenir en forme, je sens quelque chose remonter ma jambe. Je baisse la tête pour regarder ce que c'est et j'aperçois une fourmi, seule, escaladant mon tibia.

Voix : Vous êtes souvent seul comme ça ?

Mon oeil droit qui était alors si noir reprend sa forme normal alors que je tourne légèrement ma tête vers la personne qui se tient debout derrière moi. C'est un garçon d'environ dix-huit ans qui a, lui aussi, les yeux rivés sur les autres.

Jules : Non.

Ses yeux se plissent et son regard se pose sur moi.

Chasseur : C'est peut être la différence d'âge entre nous et vous qui fait que vous vous acclimatez mal à l'ambiance du groupe.

Jules : Tu n'es pas obligé de me tutoyer.

J'observe à nouveau en face de moi pendant qu'il s'assoit à mes côtés.

Chasseur : Je m'appelle Marc, et v... Toi ?

Marc ? Ce nom me rappelle vaguement quelqu'un mais... Je ne sais plus qui exactement...

Jules : Moi c'est Jules.

Marc : Jules...

Jules : Donc, selon toi, c'est la différence d'âge qui m'isole des autres chasseurs ?

Marc : Exactement.

Jules : Alors comment tu expliques le fait que tu me parles actuellement ?

Marc : C'est parce qu'on est humain, nous sommes des êtres faits pour se rassembler et s'unir autour de nos ressemblances.

S'unir...

Jules : pourtant, ce n'est pas cette vision que j'ai de l'humain...

Marc : Je vous comprends et je partage votre avis... C'est aussi cette vision que j'ai, car à aucun moment l'humanité ne s'est réellement unie.

Jules : Ah ?

Marc : Je hais les humains qui disent ne pas être comme nous. Nous rejetant comme de sales chiens, détruisant notre vie et notre futur... "L'humanité"... Je ne veux pas faire partie de leur humanité...

Jules : Tu les méprises ?

Marc : Oui... Tout comme vous les méprisez.

Jules : J'ai simplement dit que j'avais une vision différente de l'humain.

Marc : Oui, mais elle n'est pas différente de la mienne, nos deux visions se ressemblent.

Nos deux visions se ressemblent ? Que je sache, elles ne ressemblent absolument pas.

Jules : Non, crois moi, elles ne se ressemblent pas et tu sais pourquoi ?

Il me regarde sans rien dire. Je cherche mes mots un court instant avant de reprendre.

Jules : Vois tu, les paroles, ce que nous prononçons, n'est pas le miroir de ton interlocuteur... Enfin, ce n'est qu'un morceau de ce miroir... Si tu veux vraiment discerner toute sa personnalité, il te faudra plus de simples paroles... Ses actes, ses goûts, ses préférences, ses opinions, ce qu'il a vécu...

Onigard : SolitudeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant