Chapitre 6

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"Les démons ? Oui, j'en ai entendu parler mais je n'y crois pas vraiment."



Par là ! Par là ! Par là ! Par là ! Je dois le trouver ! Je tourne d'un à droite, esquivant un un chasseur qui se tient le bras, vraisemblablement blessé alors qu'une autre pierre fond le ciel pour s'écraser une peu plus loin.

Chasseur : Hey, vous savez si-

Il n'est pas loin, vraiment pas loin... Cette étrange sensation augmente encore un peu plus. Finalement je change à nouveau de trajectoire pour me retrouver à l'extrémité de la grande allée qui traverse le village, le coupant en deux. d'une extrémité, le centre du village et de l'autre, des maisons qui se font moins nombreuses et un chemin où le pavé fait place à de la terre... Et une colline parsemée de verdure et légèrement boisée.

Jules : Alors c'est là que tu te cachais...

Il est là, au sommet de la butte, projetant d'imposantes pierres provenant d'un tas qu'il avait fait à côté de lui... Son crâne osseux qui fait office de tête,qui est en total désaccord avec son imposant corps de gorille, se tourne alors vers moi.

Jules : Il m'a senti...

J'essuie rapidement le sang qui coule de mon oeil droit avant de m'élancer vers lui. Je puise toujours plus dans les ressources de mon corps ce qui augmente mon flux en mana dans le but d'augmenter mes capacités physiques, c'est ce qui me permet de faire la différence dans les combats. Contrairement aux autres chasseurs, j'ai la capacité de rivaliser avec les parasites. Le monstre attrape alors une pierre et l'envoie droit sur moi. Je l'esquive de justesse malgré la taille du projectile qui est clairement plus imposant que moi. Ma course continue et les maisons à mes côtés défilent à une grande vitesse laissant place, de temps en temps, à quelques jardins alors que je me rapproche de mon objectif. Je sors de l'enceinte du village qui était délimitée par les dernières chaumières. J'esquive un autre rocher, puis un tronc d'arbre qui vient s'écraser devant moi alors que j'étais à quelques centaines de mètres de lui. J'en profite pour me cacher derrière. Je dois pas me foirer sur ce coup... Je ferme les yeux, visualise le décor.

Jules : Maintenant !

Je tourne la paume de ma main vers le ciel avant de faire un mouvement vers le haut. S'ensuit un hurlement provenant du monstre. Je vais à nouveau avoir besoin de ma lame qui prend la place de mon bras droit... Je sors de ma cachette et me dirige vers lui à grande allure. Plusieurs cônes fait de métal, sortant du sol, le transperce mais il est contre vivant, malheureusement. Il tente de les retirer alors que je m'approche dangereusement de lui. Je ne suis plus qu'à une cinquantaine de mètres... Une dizaine... Maintenant ! D'abord une profonde entaille à la jambe ! Il est maintenant à genoux... Puis le dos avant qu'il ne se tourne. J'enfonce ma lame profondément dans son ventre. Il m'attrape avec ses deux mains, tenté de m'écraser entre elles tout en essayant de retirer mon bras de son estomac. Je la remue dans la chaire en espérant sentir un organe... Oui... Là... Je fais d'un coup un mouvement ample qui fait sortir le fer par ses côtes tout en déchirant toute la peau qu'il y a entre les deux. Il me lâche et tombe contre le sol, agonisant alors que j'entends ses hurlements d'agonie qui résonnent dans ma tête...



"Regardez-les, ces meurtriers."



Le calme, à nouveau... Et juste le bruit de mes pas sur le pavé et mon regard qui reste fixé sur le clocher de l'église, au centre du village.

Voix : Hey !

Mon regard dévie alors vers ce visage que je connais.

Marc : Merci.

Je reste un moment à le regarder en silence. Ses vêtements sont tâchés de sang et il est lui-même blessé.

Jules : De rien.

Je reprends alors ma route.

Marc : J'ai du mal à croire que vous soyez humain.

Je m'arrête.

Marc : Je vous ai vu combattre...

Jules : Et ?

Marc : Je n'ai jamais vu aucun humain ou chasseur combattre de cette manière... Et je pense même qu'aucun humain ou chasseur ne peut combattre comme vous.

Jules : Tu te trompes, encore.

Marc : Ah ?

Jules : Tu n'en avais juste pas encore vu... Pas jusqu'à aujourd'hui.

Il ne réagit pas.

Marc : Je vois...

Jules : D'ailleurs, préviens les autres que je risque de prendre un peu de temps pour aller voir les alentours.

Marc : D'accord, je leur ferais passer le message.

Jules : Merci.

Mon attention est à nouveau attirée par ce clocher qui dépasse des toits.



"J'ai tout donné à mon frère, je ne veux pas emporter cet argent avec moi, dans ma mort."



Je pousse alors la lourde porte en bois avec les quelques forces qui me restent et observe la nef qui est partiellement détruite. Une partie du toit de la bâtisse s'est effondrée, les vitraux sont brisés et pas mal de débris dont des blocs de pierre jonchent l'allée centrale. Je m'avance vers le centre du bâtiment avant de me diriger vers la porte menant à la sacristie. Malgré tout, le bâtiment semble encore intact comme le démontre le clocher que je voyais depuis tout à l'heure. J'ouvre la seconde porte que je croise et entre dans la sacristie. Les quelques meubles présents sont poussiéreux mais encore en bon état. Après en avoir fouillé quelques un, je fini par tombé sur ce que je cherchais depuis le début. J'attrape les documents qui sont posés dans la commode et les pose sur la table au centre de la pièce avant de les feuilleter.

Jules : Quoi ?

Après avoir mis de côté des textes religieux, je fini par tomber sur des feuilles reliées nommé "Rapports".

Jules : Qu'est ce que ça fait là ?

Je lis rapidement les quelques pages que fait ce dossier. Il y est notamment mention d'utilisation et des fabrication des armes à mana dans le royaume de Kogua, de test d'artefacts fabriqué à l'aide du mana d'orphelins, de tentatives de colonies établies hors du continent à partir des bas fonds de la société, de tentatives d'invocations de démons sur ce continent réalisé par des sectes les vénérant. Comment ça se fait que l'église soit embourbée dans de telles affaires ?

Voix au loin : Jules !

Mon regard se pose rapidement sur les restes des feuilles avant de quitter la pièce. Pas la peine de regarder ce qui est écrit, je ne pense pas que ça diffère de ce que j'ai lu.

Marc : Jules !

Je lève la tête et sort de mes pensées pour l'observer faire quelques pas pour entrer dans la nef.

Jules : C'est à propos de Piria...



" Je me suis toujours inquiétée à ce sujet... Ça me met mal à l'aise de voir des gens mal dormir ou ne pas dormir du tout comme toi."



Alors elle aussi... Elle s'en est allé...

Onigard : SolitudeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant