3. Anna.

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Cette hacienda, ramène à mon esprit, tant de souvenirs, la soirée de mes fiançailles, cette soirée qui aujourd'hui, me fait penser à une farce, à une mascarade, lorsque mon père m'a vendu à cette maudite famille, pour arranger ses affaires, c'est tout ce qui lui importait à cette époque, sa carrière politique était la seule chose qui lui importait, il visait la présidence de la Colombie

— Descendez Anna ! M'ordonne rudement l'homme assis sur ma droite.

Est-ce ainsi que je compte vivre pour le restant de mes jours ? La peur au ventre ? A m'imaginer les pires scénarios, à craindre, pour ma vie à chaque pas que je ferais ? A regarder par-dessus mon épaule pour être sure que nulle ne me suive ou qu'aucun individu louche ne marche sur mes pas, pour cruellement me lacérer le cou, ou me défigurer, oui j'ai aimé à penser que les années étaient passés et que la famille Beltran m'ait oublié, que Juan Estivez ait simplement lancé ces paroles lors de cette fatidique soirée, pour m'empêcher de dormir sur mes deux oreilles, à ma sortie de prison, mais la présence de ses hommes de mains à la sortie de la prison, les menaces, les attaques, je dois me rendre à l'évidence, je suis ici, pour payer et au prix fort, mon acte. J'y laisserais sans doute la vie et tout cela, sans avoir revu ma fille. Sans l'avoir tenu dans mes bras, et sans l'avoir embrassé. Tout a un prix dans cette vie. Et il est temps pour moi, de le payer, mais vais-je réellement me laisser faire ? Vais-je laisser cet homme me faire du mal ? Car c'est ce qui m'attend, une douleur encore plus forte que toute celle que j'ai pu vivre jusqu'ici. Vais-je me laisser déposséder de ma vie ainsi ? Sans avoir une chance de la vivre comme je l'ai voulu ?

J'essaie de bouger, mais la position dans laquelle, je me trouve ne m'aide pas, bouger et m'approcher de ces assassins sanguinaires, qui sous leur tenue, cachent sans doute des poignards, n'est pas une option, me faire tuer, aujourd'hui, n'en est pas une non plus. Je suis resté figée sur ce siège dès la seconde ou je suis entrée dans ce 4x4, et à mesure que se rapprochait la destination, mon cœur se serrait. Je me force à plus de contrôle, j'ai survécu à pire, j'ai survécu à bien pire dans une prison ou on m'a fait plus de mal, que je ne le méritais. J'ai été battu malmené et on m'a fait subir des horreurs, innommables, auquel, je me suis refusée à penser pendant les journées qui ont suivi, me déconnectant de la réalité et me convainquant par la suite, que tout cela était arrivé à une autre personne à une autre femme et non à moi, et j'avais réussi, je m'étais menti avec tant de conviction que j'avais fini par y croire, mais me retrouver aujourd'hui ici, dans cette jungle ramène à mon esprit, tout cela et j'aurais voulu, égoïstement, que cela arrive à une autre personne mais tout cela m'est arrivée à moi, j'ai peur, je suis terrorisé et plus que tout, je suis en train de mourir à l'intérieur. Je quitte la voiture, retrouvant la mobilité de mes membres après une heure de raideur. La mort dans l'amé, et une peur panique, me nouant l'estomac, je me force à plus de calme, et regarde tout autour de moi, des hommes lourdement armés, et au visage menaçants, des hommes, que j'ai côtoyé, de longues années durant, sans les remarquer. Qui sans savoir pourquoi me donne l'impression que je suis celle, qu'ils visent de leurs armes. Deux hommes lourdement armé et au regard menaçant, passent devant moi, sans me jeter un quelconque regard, mais loin de m'aider, mon trouble s'accentue, que puis-je faire ?

J'appuie sur le sac, et essaie de regarder droit devant moi. Combien de fois suis-je venue dans cette hacienda, deux fois. Juan a toujours été un homme froid et distant, venir dans son domaine, ne faisait pas partie de mes attributs d'épouse, du moins pas à l'époque, je ne cherchais pas à le côtoyer, car le faire me renverrez à la figure, toutes les horreurs dont, je le savais coupable, et qu'il me terrorisait.

— Marchez devant Anna ! Vous savez ou se trouve le bureau de monsieur Beltran.

Je le sais, je le sais plus que bien. J'étais l'épouse du frère, de l'homme dirigeant l'un des cartels les plus sanglants d'Amérique, qui causait des horreurs et qui était capable du pire, je savais ce qu'il faisait, mais pour la jeune femme que j'étais à l'époque, effrayée par son père et soucieuse de ne penser qu'à son mariage, je jouais à l'aveugle , je faisais semblant de ne pas remarquer les mallettes pleines d'argent qui glissait sous les grandes tables politiques, je faisais semblant de ne pas comprendre certains termes qu'ils utilisaient, je faisais semblant de ne pas comprendre, qu'il faisait un trafic, qui chaque année causait des milliers de mort dans le monde. Des addictions et des ravages de la drogue. Qu'ils tuaient quiconque osait se dresser sur leur chemin.

Stronger than Hate, Hidden Love:ᎪΝΝᎪ. ᵐᵃᶠⁱᵃ ᵈᵃʳᵏ ʳᵒᵐᵃⁿᶜᵉ. [En cours]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant