Stronger than Hate, Hidden Love:ᎪΝΝᎪ. ᵐᵃᶠⁱᵃ ᵈᵃʳᵏ ʳᵒᵐᵃⁿᶜᵉ. [En cours]

11. Sebastian.

Je n'arrive pas à dessiner, je n'arrive pas à me concentrer. J'ai une deadline, une nouvelle collection à présenter, et me voilà dans l'incapacité d'esquisser ne serait-ce qu'un croquis. De frustration, je repose mon carnet sur la table. Pas une fois au cours de ces deux dernières semaines, je ne suis parvenue à sortir de mon esprit, cette esclandre dans la résidence de Rozanna Contreras, mon esprit n'a cessé de me rejouer la scène. L'affrontement entre Natalia et cette femme qui ne semblait pas la craindre, au contraire. En vingt ans, je n'aurais cru, que cela arriverait un jour, qu'un jour, j'en viendrais à assister à un affrontement ou Natalia Beltran serait dominée. La donne a -t'elle changé ? Je relève les yeux vers la photo d'une jeune femme. La cause de l'esclandre. La fameuse Anna Vargas Beltran. Elle a été accusé et incarcéré pour homicide involontaire sur la personne de son mari, elle était enceinte à l'époque. Et à côté, j'ai des photos de l'état dans lequel a été retrouvé après l'incident. Elle était dans un sale état, son visage était contusionné, elle avait un profond œil au beurre noire, et selon le rapport que j'ai sous les yeux, c'était un véritable miracle qu'elle n'ait pas perdu l'enfant qu'elle portait. C'était de la légitime défense. C'était la seconde femme qui avait raison.

Alors pourquoi a -t'elle été condamné à une telle peine ? Quel juge aurait eu la cruauté d'envoyer une femme enceinte de -sept mois en prison ? Dans un autre pays, les choses ne se seraient pas passé ainsi, elle n'aurait pas pris une peine aussi lourde, et je n'ai pas besoin de chercher loin pour savoir qui a tiré les ficelles dans son procès. Refoulant l'agacement que je ressens, je referme mon ordinateur, pour me tourner vers la baie vitrée qui donne directement, sur la ville. Je ferme les yeux et encore une fois, le visage de la beauté blonde aux yeux fauves s'imposent à moi. Je connais à peine Anna Vargas, je ne l'ai vu que sur des photos, alors que son visage s'imposent à mon esprit, à ce point, commence à m'effrayer. On ne peut pas autant penser à une personne que l'on ne connait pas. Mais c'est plus fort que moi.

Je ne suis pas revenu en Colombie pour me mêler des affaires de la famille Beltran, je suis revenu en Colombie, pour profiter de cet endroit. Un début de migraine devenue bientôt familier m'envahit. Je me réinstalle derrière mon bureau, pour me masser les tempes, j'expire bruyamment. Je sais que je me mêlerais de cette histoire que je le veuille ou non, je m'impliquerais dans cette histoire. Les cris de l'autre femme, la lividité de Natalia, celle de Rozanna, la colère de Juan Estivez Beltran, cette jeune femme est un sujet sensible, et je me demande bien pourquoi. Pourquoi étaient-ils tous livides ? Que leur a-t'elle fait à partir leur arracher un membre de leur famille ? Si une partie de moi, sait que ce retour en Colombie, ne se fera pas sans encombre, il reste encore une fois cette menace qui plane sur ma vie. Qui que ce soit, qui désire mettre fin à ma vie, sera trouvé, et si mes soupçons sont confirmés, s'il s'agit d'un des membres de la famille Beltran, alors je serais sans pitié, je ne serais plus le Sébastian qui s'est laissé faire.

Le bruit de la porte de mon bureau, me sort de mes pensées.

⸻ Monsieur Villaréal, je sais que vous avez dit que vous souhaitiez ne pas être dérangé, mais, une femme se tient dans le hall d'entrée et refuse de partir. J'ai voulu appeler la sécurité, mais, c'est quelqu'un d'important dans cette ville.

Une femme ? Elle ? Non. Je ne crois absolument pas qu'elle pousserait jusqu'à venir dans les locaux de mon entreprise.

⸻ Qui est-ce ? Je m'enquiers, retenant mon souffle malgré moi.

⸻ Natalia Beltran.

Je vois. Elle est venue. Malgré la colère et l'agacement que je ressens, je me force à sourire. La tension que je ressentais s'intensifie. Cela ne sera pas une discussion des plus agréables, je le pressens. Elle ne prendrais pas la peine de se déplacer jusqu'ici pour faire amis-amis avec moi. Elle est venue pour me poser des questions sur ma présence ici, même si cela lui a pris deux semaines.