37. Anna.

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⸺ Je dois partir pour plusieurs semaines. J'aimerais rester avec toi, mais je ne peux pas. Quand, je reviendrais, je te le promets, je t'emmènerais sur un bateau, nous partirons sur ce bateau, comme tu me l'as demandé...Je réaliserais ton rêve, je viendrais te voir, à la seconde ou je reviendrais en Colombie. Mais, je ne veux pas que tu le laisses te toucher en mon absence. Je m'occuperais de le garder à distance de toutes façons. Termine-t 'il en m'embrassant et en descendant du lit.

Il s'en va...Et je me sens bizarre, cette voix est celle de Juan Estivez, mais pourquoi, je me sens aussi bizarre, alors, qu'il s'habille et qu'il me fixe avec un sourire. Pourquoi, ai-je l'impression de ne pas savoir ou je me trouve, pourquoi, tout devient de plus en plus flou, je suis en train de rêver, c'est cela, je suis de nouveau dans l'un de ses rêves que j'ai tant de mal à comprendre, et je me retrouve allongée dans ma cellule, ma cellule qui étrangement est vide, je suis seule étrangement et j'ai horriblement sommeil, malgré, le sommeil, j'entends cette voix, la voix de Juan Estivez.

Elle ne devrait se souvenir de rien. Je ne ferais rien, de toute façon.

Et je le vois debout sur moi, avant qu'il ne se déshabille lentement, pour s'allonger à mes côtés. Je suis brutalement de retour dans le hall de cette hacienda, et je suis face à l'homme que je déteste plus que tout, mon ex-mari, mais, ce n'est pas l'une de ces scènes, que mon esprit, mais une scène différente, une scène bien différente, Mais cette fois, ce n'est pas l'un de ces souvenirs douloureux qui s'invitent à mon esprit. Non, c'est bien pire. Une scène différente. Plus sombre. Il se tient là, immobile, ses yeux fous fixés sur moi, un sourire cruel étirant ses lèvres. Mon cœur se serre, et je suis figée par la terreur pure. Dans sa main, il brandit un couteau — large, effrayant, scintillant sous la lueur crue de la lumière. Son regard glisse, inexorable, vers mon ventre, qui est arrondie. Daniela. Mon souffle se coupe. Il brandit un couteau en me fixant avec un sourire sadique, en fixant avec horreur mon ventre, je le vois brandir, un large couteau, avant de le plonger avec un sourire satisfaisant, dans mon ventre.

J'émerge brutalement, du sommeil en nage, le cœur battant atrocement, je n'y suis plus, je suis censée aller mieux, alors je ne devrais plus avoir ces horribles cauchemars, je devrais, je devrais juste me sentir mieux, mais le souvenir que j'ai de cette soirée que Juan Estivez se plait à appeler notre soirée est un profond sentiment de honte, je me sentais honteuse, lorsqu'il m'embrassait, je sentais bien que quelque chose n'allait pas, mais, c'était comme si j'étais une autre personne.  J'avais honte, je me sentais mal. Peut-être que j'avais compris que je commettais une erreur, et que je le regrettais. Peut-être que c'est ce qu'il s'est vraiment passer, et peut-être qu'à l'époque, je me suis sentie coupable, mais, cela ne se reproduira pas. Cristobal a mérité que je le trompe et moi, je vais me souvenir, de cette soirée dans son ensemble. Je vais me souvenir de ce qu'il s'est réellement passé. Et il faut que je me domine, que je domine mes peurs. Je bouge la tête, et porte attention, pour la première fois, sur la suite, qui a été réservé pour moi. Elle est spectaculaire. Immense. La lumière du jour filtre à travers les fenetres, et d'ici, New-York, donne l'impression d'etre une ville terriblement calme.

Est-il sûr que ce soit la chose à faire ? Mettre à ma disposition une suite aussi spectaculaire que celle-ci ? Mes pensées tourbillonnent tandis que des yeux, je fais lentement le tour de la pièce, mes doigts effleurant distraitement les surfaces lisses et brillantes. Chaque détail, du parquet en bois poli aux tentures de soie, dégage un luxe excessif.  Mes yeux s'arrêtent à la grande baie vitrée, mes yeux balayent la vue imprenable sur la ville qui s'étend à perte de vue. Je n'arrive pas à comprendre. Pourquoi un tel traitement ? Mon confort importe-t-il vraiment à ce point ? Je compte à ce point à ses yeux ?

Une légère angoisse monte en moi. Ceci n'est pas une suite... c'est un palais. Le poids de ce luxe, censé être un privilège, pèse sur mes épaules. Et l'inconfort que je ressentais déjà se transforme en une gêne palpable, une tension sourde, alors qu'un mal de tête pernicieux progresse, s'intensifie. Ce même malaise que je ressens à chaque fois qu'il s'approche, à chaque fois, qu'il est trop prêt, ma sensibilité à lui est si forte qu'en sentant cette lourde présence, ou peut-être est-ce le sommeil ? Je me suis endormie, et j'ai rêvé de lui, je parviens à sourire, lui qui veut que je l'aime, il serait heureux, j'en suis sure de savoir que je réagis ainsi à chaque fois que je le vois. Il faut que j'aille prendre une douche, et que je sorte découvrir New-York, après tout, c'est la première fois que je viens ici, et cette ville a toujours été un rêve pour moi, mais en essayant de me lever, mon bras est brutalement tirer en arrière et avant même que j'ai le temps de comprendre, je me retrouve contre quelque chose de chaud et dur, et sans avoir besoin de lever la tête, je sais que c'est lui.

Stronger than Hate, Hidden Love:ᎪΝΝᎪ. ᵐᵃᶠⁱᵃ ᵈᵃʳᵏ ʳᵒᵐᵃⁿᶜᵉ. [En cours]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant