Octopus Skull: Tome 1: Owen

02. Marc

[TW: Violence]

Le président du Club était assis à son bureau complètement plongé dans une multitude de papiers. Il croulait littéralement sous la paperasse. On ne voyait même plus sa tête tellement il y avait de dossiers sur le bureau de bois. Il s'agissait des impôts mais aussi des factures et des notes de frais pour le Club et le Casino. Il n'avait personne pour faire les comptes et n'avait pas confiance pour engager un comptable. Il y avait tellement de choses fait sous le manteau et quelques petites choses illégales qu'il ne fallait pas que quelqu'un d'extérieur au Club mettent les pieds dans le plat. Sauf quelqu'un de confiance, pourquoi pas.

De ce fait, c'était Marc qui s'y collait. Lui arrivait à peu près à décrypter tous ses chiffres et à en faire quelque chose de bien. Autant assumer, après tout, il n'était pas le président pour se tourner les pousses, il avait beaucoup de choses à gérer. Aujourd'hui avait été une journée des plus simples. Pas de problèmes outre mesure pour une fois. Malgré tout, il désirait sortir de toute cette paperasse le plus vite possible car ça commençait à faire beaucoup, son cerveau était en ébullition. En plus, il faisait une chaleur pas possible dans ce bureau. Dehors pourtant, ça avait l'air d'aller.

Il se leva pour prendre une petite pause. Il fallait vraiment qu'il se vide la tête. Il faisait nuit quand il ouvrit la fenêtre pour permettre à des courants d'air d'entrer dans la pièce et rafraîchir le tout. Soupirant, il se passa une main sur le front en regardant de loin une vieille photographie sur un meuble. Il y avait lui plus jeune, avec des cheveux mi-long de couleur roux feu et des yeux d'un bleus translucide. Avec une femme et un bébé dans les bras. Son fils. Owen. Il se demandait ce qu'il devenait. Peut-être aurait-il dû essayer d'aller le voir à Strasbourg, mais il n'en avait jamais eu le temps. Peut-être un jour, quand il passerait la main de la présidence.

Aujourd'hui, Marc Escopal avait cinquante-six ans et avait les cheveux lui descendant jusqu'aux fesses bien plus terne qu'à l'époque de la photo sur le meuble. Pourtant, malgré les années qui venaient de passer, il n'avait pas perdu de sa superbe, tel un vieux lion sage. Il avait mené son Club d'une main de fer tout autant qu'un père aimant l'aurait fait. Les Octopus Skull était un motor club qui avait eu jusqu'à présent cinq générations de présidents et l'antenne de Bordeaux était la principale, l'originale. Il était de ce fait très fière d'être le président de l'antenne d'origine.

C'est alors que son téléphone se mit à sonner. Qui pouvait bien l'emmerder pendant son impasse mensuelle sur la paperasse, et à une heure aussi tardive ? Tiens... Le Casino, c'était trop beau pour être vrai cette journée. Il décrocha en soupirant, puis prit sa voix la plus froide possible :

« - Oui ?
- Préz', on vous amène un mec chelou !
- Un mec chelou ? Comment ça ?
- On vous expliquera une fois au Club !
- Très bien. »

Ce qu'adorait Marc, c'était que le Club et le Casino faisait partie du même bâtiment. Le Château Descas avait une façade de devant ou se trouvait le Casino, avec des bâtiments autres juste derrière avec une cour intérieure. Les mecs rentraient avec les motos par la grande entrée de derrière, par les petites rues. Lui avait juste à descendre dans la grande salle commune du Club, c'était là, généralement qu'il réglait les problèmes, ou dans son bureau quand il s'agissait d'argent. Il verrait bien de quoi il s'agit une fois devant l'homme à problème.

Une fois en bas, il fut accueilli par un jeune homme qui lui ressemblait étrangement. Il avait les cheveux roux et les yeux bleus lui aussi. C'était assez perturbant pour être spécifié, ce qui fit beugguer Marc pendant quelques longues secondes jusqu'à ce qu'un de ses hommes en poste au Casino prenne la parole.

- Il a pris le montant minimum en jeton et il n'arrête pas de tourner autour des tables sans jouer ce petit con.
- Ah oui ? Vraiment ? demanda Marc au jeune homme en s'approchant.
- Oui... C'est vrai mais...