Octopus Skull: Tome 1: Owen

18. Owen

Owen était soulagé et c'était le cas de le dire. Il avait balancé tout ce qu'il avait sur le coeur à Dereck. Et ça lui avait fait un bien fou. Même s'il avait eu du mal à se décider pour enfin avouer la vérité. Alex l'avait embrassé. Et ça lui trottait dans la tête depuis ce temps-là. Il n'aimait pas Alex, il le savait très bien. Mais ça lui avait fait un petit quelque chose quand même. Il avait ressenti une sorte d'étincelle. Comme si la douceur d'Alex envers lui était la chose dont il avait besoin. D'un côté c'est sûr qu'il avait besoin de se sentir aimer ses derniers temps à cause de sa grande décision. Alors que de l'autre, Dereck n'était pas vraiment présent pour lui ses temps-ci. À cause de sa blessure, il avait eu besoin de repos et de temps pour lui, pas de devoir s'occuper de son petit ami en mal d'amour.

C'est alors que notre rouquin national sorti de la partie médicale du Club pour rejoindre ses frères dans la cours arrière de celui-ci. Là, sa moto l'attendait, sortie du garage et reluisante. Un prospect l'avait lustré pour lui faire plaisir. Il n'y avait pas à dire, il adorait arborer son reflet dans le réservoir de sa moto neuve. Et dire que cette moto était à lui. Quel beau cadeau il avait reçu là de son père. Grimpant sur celle-ci, il attendit les autres pour démarrer le contact. Il fallait qu'il se prépare psychologiquement à ce qui allait arriver. Car il savait très bien ce qui allait arriver ce soir. Il y allait y avoir des morts. C'était inévitable. C'était une vengeance durement réfléchit qu'il avait mis en place grâce au reste du Club. Bien que ce soit son père qui en prendrait les commandes et pas lui.

Aaron s'avança vers lui, le visage fermé et bougon comme à son habitude, pour venir lui tendre une arme. C'était la première fois qu'il en tenait une hors entraînement avec son père. Pendant tout le mois de la convalescence de Dereck, Owen s'était entraîné au tir à l'arme à feu pour pouvoir être à la hauteur des attentes de ses frères pour le run. Histoire de ne pas être un poids pour eux. Au moins grâce à cela il pourrait se défendre.

- Tiens, et va pas te tirer une balle dans le pied ou tuer un de nos frères ! Aboya Aaron à son intention.

Bien sûr qu'il n'allait pas blesser un de ses frères, il n'était pas idiot. Et encore, pour être sûr de ne perdre personne pendant le run, Owen avait mis sa trousse médicale dans la sacoche de sa moto histoire d'être prêt à toutes éventualités. Owen allait tuer, il le savait, et pourtant cette perspective ne l'angoissait pas. Sans doute parce qu'il ne pouvait pas savoir ce que ça faisait de tuer sans en avoir fait l'expérience. Espérant juste que tout ça n'allait pas l'anéantir. Après tout, tuer quelqu'un n'était pas comme acheter une baguette de pain. Ce n'était pas un acte anodin.

Ce fut le départ pour un road trip d'au moins une heure. Sous une chaleur accablante. Ils se rendaient sur le lieu d'un petit casino dans la campagne Libournaise. Pas très loin mais totalement paumé dans la campagne. Le début de cette aventure démarrait bien. C'était une route sans embûche et assez lisse qui se dressait devant eux. Malgré tout, on pouvait voir à la tronche que tirait ses frères et son père qu'il ne s'agissait pas d'une sortie agréable. Tous avait le visage fermé, concentré sur la route.

Owen n'avait pas l'habitude de rouler si longtemps. Tellement qu'au bout de trente minutes les courbatures se firent sentir. Le rouquin se dandina un peu sur sa selle, bougeant les doigts à intervalle régulier pour ne pas que les fourmis s'insinuent dans ses mains et l'empêche de conduire convenablement. C'est en voyant l'attitude de son fils que Marc décida de faire une pause dans une station essence. Ils étaient en tout et pour tout sept à faire le voyage. Le président, le vice-président, pour le plus grand agacement d'Owen. Mais aussi le Maître d'armes. Et trois autres de ses frères, Nino, Armand et James. Un petit groupe ni trop petit ni trop grand, assez fort pour prendre d'assaut le petit casino qu'était leur cible. L'ennemi étant le directeur de ce casino. Apparemment, d'après la source de son père, ce mec en aurait une sévère contre le Club car il lui volait de la clientèle. De nombreux libournais faisaient le déplacement jusqu'à Bordeaux pour aller passer une soirée dans le Casino du Club. Ce n'était quand même pas leur faute si ça attirait des clients d'autres villes ? Mais non content de sa colère, il avait envoyé des mecs d'un autre motor club, beaucoup plus petit et moins influent pour éliminer le président. Sauf qu'une simple fusillade dans la cour arrière du Club n'allait pas évincer Marc de la sorte. Après tout, c'était bien connu que Marc ne campait pas dans la cour aussi... C'était un autre petit groupe de ses frères qui allaient s'occuper des membres de ce petit Club.