08. Dereck

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Dereck bailla longuement. Les yeux fermés, la lumière n'était pas loin, il la sentait, chaude, sur son corps. Les rideaux de la fenêtre, ou même les volets ne devaient pas avoir été fermés pour la nuit, pourtant, c'était un rituel qu'il faisait avec assiduité, vu qu'il dormait généralement dans le noir le plus complet. Alors comment pouvait-il avoir chaud à la cuisse comme ça ? Nouveau détail qui lui fit dire qu'il ne semblait pas être chez lui, le matelas. Le matelas était bien trop dur comparaît au sien. Oui, il n'était définitivement pas chez lui. Il aurait pu ouvrir les yeux pour s'en assurer, mais ça lui demandait bien trop d'effort actuellement. La fatigue encore bien présente dans son corps, tout comme des courbatures qui faisaient petit à petit leur apparition.

Analysons la suite. Il n'était pas seul dans le lit, le poids de la personne à côté de lui se faisait sentir. Et vu qu'il avait l'habitude de dormir seul, il connaissait la sensation d'un lit ou une seule personne dort dedans. Donc, il n'était pas chez lui et n'était pas seul. Espérons que ça ne soit pas avec une brebis qu'il avait terminée. Parce que sinon la descente de la nuit allait être longue pour lui. Il allait se taper une angoisse de tout les dieux. Car oui, Dereck était homosexuel, et non bisexuel. Il couchait avec des brebis pour la forme, pour cacher son orientation sexuelle aux autres. Mais coucher avec une femme... C'était tellement douloureux pour lui. Les personnes transgenres souffrent de dysphorie de genre, et bien lui, c'était une sorte de dysphorie de sexe. Coucher avec une femme était inconcevable pour lui. Pourtant, il le faisait une à deux fois par mois pour les apparences. Mais après cet infâme moment, il tombait en crise d'angoisse profonde et surtout longue. À s'en faire mal sous la douche, jusqu'à même s'en faire vomir. Il se demandait même comment il pouvait réussir à coucher avec une femme sans angoisser pendant. Peut-être parce qu'il le faisait dans le noir total ? Ou qu'il pensait à un homme en touchant le corps de cette pauvre fille qui elle ne demandait qu'à être aimé et apprécié. Il n'aimait pas vraiment la condition de brebis au sein d'un Club de motard. C'était tellement irrespectueux envers elles. Ses femmes qui ne cherchent qu'à être aimées, appréciées, étaient simplement reléguées au rang d'objets purs et simples.

De sa main la plus proche du bord du lit, il tâta l'espace près de lui. Tiens ? Une table de nuit, avec ce qui semblait être une lampe... Okay. Et maintenant ? Ah oui, son portefeuille semblait être là, tout comme son téléphone portable. Rien ne manquait à l'appel. Sauf peut-être les clés de sa moto... Ou étaient-elles ? Il ne s'en souvenait pas. Il ne se souvenait pas de ce qu'il c'était passé hier soir. Pourtant il n'avait pas bu, il en était absolument sûr. Tout ça parce qu'il n'était pas bien réveillé encore.

Mais bon, il fallait quand même ouvrir les yeux. Tâtant cette fois-ci l'autre côté du lit, sa main ripa sur le torse de quelqu'un. De la seconde personne dans le lit. Un torse d'homme. Ouf.

- Mmmh... Arrête Dereck... Dors...

Cette voix... Qui était-il ? Il était sûr de la connaître. Et pourtant rien. Cette fois il fallait qu'il ouvre les yeux. Aller, c'était le matin, il fallait se lever. Ouvrant les yeux, il pencha la tête sur la gauche. C'est la qu'il reconnu l'inconnu dans le lit qui n'était pas le sien.

Owen.
C'était Owen. Il était... Dans son lit ? Dans le lit d'Owen. Mais c'était quoi ce bordel ? Paniqué, il se redressa avec violence dans le lit, ce qui fit encore bouger et gémir le fils du Président du Club. C'est alors qu'il se souvint de tout d'un coup. La soirée étudiante dans laquelle Owen avait fini. Le fait qu'il avait bien trop bu et qu'il s'était retrouvé dans les chiottes de l'appartement pour vomir. Owen qui l'appelle à la rescousse et lui qui accoure tel un petit chien sage et loyal pour venir le chercher et le ramener au Club House. Mais est-ce que c'était vraiment tout ? Non, il y avait autre chose. Il le sentait. De part toutes ses courbatures. Lui n'avait pas bu et ce n'était pas le fait de ramener le fils Escopal qui lui avait donnée autant de douleurs dans le corps... Surtout que ça ressemblait à des douleurs qu'il avait déjà eut avant, et à plusieurs reprises...

Octopus Skull: Tome 1: OwenOù les histoires vivent. Découvrez maintenant