19. Owen

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- Est-ce que tout le monde va bien ?

C'est ce que s'évertuait à faire Owen depuis la fin du run. Demander à tous ses frères si ça allait bien. S'ils avaient besoin d'être soignés ou non. Mais personne ne semblait vouloir lui répondre. Comme trop occupés par les tâches qui leur incombé, c'est-à-dire gérer la crise de ce petit casino de campagne. Ils devaient gérer les pauvres employés qui étaient à la fois horrifiés et sous le choc de ce qu'il venait de se passer.

- Rahh mais laisse-nous tranquille Owen, tu ne vois pas qu'on bosse, lui rabroua Aaron, qui était en pleine discussion avec un des croupiers du dit casino.

C'est la mort dans l'âme qu'Owen s'écarta du petit groupe. Lui qui ne fumait pas en temps normal avait vraiment envie d'une clope là, maintenant, tout de suite. Alors il s'approcha d'Armand pour lui en taxer une. Il alla la fumer un peu plus loin. Ayant besoin de se détendre, c'était la seule solution valable qu'il connaissait et qui lui était accessible en pleine cambrousse. Même si fumé n'avait pas était une de ses envies les plus profondes, à la première taffe, il senti tout son corps se détendre petit à petit. Comme quoi le poison marchait bien.

Son père se rapprocha de lui au bout de bien un quart d'heure. Lui aussi avait des choses à gérer. Surtout qu'ils n'avaient toujours pas retrouver Gorgio qui s'était séparé du groupe qui devait passer par devant. C'était assez inquiétant. Pour le coup, la surface du casino était petite. Comment se faisait-il qu'ils n'arrivaient pas à le retrouver ? Était-il mort parmi tous les cadavres se retrouvant à terre sans vie ? Probablement, mais personne n'avait pensé à regarder les visages des victimes pour être sûr qu'il était bien parmi eux. Pour ses frères, cela semblait être impensable. Pourtant c'était la réalité, il fallait mettre toutes les options de leurs côtés. Owen allait donner cette hypothèse à son père quand celui-ci se rapprocha enfin de lui, l'air éreinté.

- Fiouu... Que c'est fatiguant de gérer la logistique.
- Comment ça ?
- Vu qu'apparemment, c'était un riche propriétaire qui avait ce casino, et qu'aussi personne ne semblait l'avoir en vue, je vais le racheter pour en faire un casino lucratif.
- Euh... D'accord, mais d'autres riches propriétaires ne voudraient pas le racheter ?
- Pas vraiment. Ce qui cartonne dans le coin c'est plutôt les châteaux de vins, tu vois le genre.
- Ah oui okay.

Marc vint tapoter affectueusement l'épaule de son fils avec le sourire. Mais celui-ci n'eut pas la réaction escompté. Il gémit doucement, faisant la grimace face à son père. Celui-ci retira doucement sa main et releva la manche courte du haut de son fils pour laisser entrevoir une grosse égratignure.

- Woh putain. C'est pas joli-joli tout ça. Tu as dû effleurer une balle. Faut soigner ça.
- Oh ça ? Non, ce n'est rien. Juste une éraflure. Ça va vite cicatriser. Tant fait pas.

Marc releva un sourcil surprit par le comportement d'Owen. C'était étrange pour un médecin de ne pas vouloir se soigner. Le proverbe était-il vrai ? Les cordonniers étaient-ils véritablement les plus mal chaussés ? Apparemment. Il le laissa alors tranquille. Voyant bien l'expression fermée sur le visage du rouquin, il ne fallait mieux pas discuter de ça avec lui. Pas maintenant en tout les cas. Peut-être aussi qu'il attendait d'être rentré pour le faire, ou d'aller faire sa garde à l'hôpital pour se faire soigner. Peu importait, tant que son fils était en bonne santé. Peu importe la façon dont il se soignait.

C'est après la gestion de la crise que l'atmosphère tendue retomba un peu. Owen était assis à un siège du comptoir du bar du casino à boire un jus de fruits pour se remettre de ses émotions. C'est alors qu'on se mit à hurler. Quelqu'un venait de retrouver Gorgio. Et apparemment, il semblait en assez mauvais état. Les gars le portèrent directement jusqu'à Owen, l'air paniqué.

Octopus Skull: Tome 1: OwenOù les histoires vivent. Découvrez maintenant