24. Dereck

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Cela faisait bien cinq jours que Dereck était parti du Club House de Bordeaux. C'était certes malhonnête, il s'en était aller comme un voleur sans dire au revoir à personne. Après tout, il ne voulait pas qu'Owen soit au courant de son départ. Bien sûr, connaissant Marc, son père n'avait rien pu lui cacher sur son départ. Il ne voulait pas qu'Owen l'empêche de partir. Il ne savait pas comment il réagirait face à la complainte du rouquin. Après tout, il avait des sentiments pour lui. Bien qu'il avait une rage naissante au fond du ventre à son égard, il l'avait aimé sincèrement.

Dereck avait préféré fuir comme un hors-la-loi. De peur d'être faible face à la demande de son bien-aimé. Mais le brun devait rester fort. Après tout, c'était lui qu'on avait trahi, pas le contraire. Il devait assumer son choix d'en finir avec Owen. Car en partant, il mettait un terme à ce couple complètement utopique.

Le brun avait roulé cinq jours, mais ça n'était pas pour faire de la route justement. Il avait flané sur les petites routes, appréciés chacun des paysages qu'il avait croisé. S'était reposer un peu à Paris, dans le chapitre de la ville une demi-journée pour reprendre des forces. Puis il avait filé vers Strasbourg. C'était une ville qu'il adorait depuis toujours, mais sans jamais avoir l'occasion d'y aller. Pour le coup, en devenant nomade, il n'allait pas se priver un tel plaisir. Il allait même peut-être s'y établir pendant un certain temps. Être loin d'Owen lui ferait du bien. Il avait besoin de respirer le grand air pour reprendre ses esprits. Peut-être qu'il changerait d'avis à son propos et ravalerait sa haine, mais pour le moment, ça faisait encore trop mal pour prendre cette décision.

À Paris, il avait même rencontré le président du chapitre. Celui-ci avait essayé de lui demander de s'établir ici, dans la capitale. Mais Dereck avait refusé. Paris était une trop grande ville pour lui. Elle était comme une gigantesque fourmilière. C'était le genre d'endroit ou Dereck pourrait se perdre et surtout étouffé à cause de la pollution et d'autres choses entre autre, le trop plein de gens. Bien que Bordeaux soit aussi une grande ville, celle-ci était plus aérée que Paris. Enfin, du point de vue de Dereck. Il y avait de larges routes pas forcément toujours bondés de gens. Il y avait de grandes étendues avec de l'herbe et des arbres, pas directement dans un parc, ce qui était appréciable. Et en plus, avec la Garonne qui traversait la ville, ça faisait une belle promenade sur les quais. Dereck savait qu'à Paris, il ne trouverait pas son bonheur, contrairement à Strasbourg. C'est pour ça qu'il s'y rendait. Il avait besoin d'un endroit ou se poser un peu. Il n'était pas comme ses nomades qui voyageaient de chapitres en chapitres en ne restant que quelques jours, voir un mois posé dans le chapitre en question. Non, lui avait besoin de se poser pour longtemps.

C'est dans la matinée de son cinquième jour de route qu'il arriva à Strasbourg. La ville l'accueillait avec un beau soleil. Il se rendit jusqu'au Club, qui se situait dans le centre de la ville. Dans une grande maison à colombages. C'était très beau, très pittoresque. Ça allait de paire avec le Château Descas de Bordeaux. La plupart des chapitres des Octopus Skull avait pour consigne de trouver comme lieu de chapitre un endroit insolite. C'était un peu la signature du Club. Il se gara devant, parmi les innombrables motos qui bordaient le trottoir pour enfin entrer dans le Club House. Heureusement qu'il avait son cuir sur lui sinon il se serait fait démonter vite fait la gueule.

Regardant autour de lui, il se demandait s'il y avait dans la grande salle, un visage connu. Et en effet, il y en avait un. Adam, un nomade, comme lui. Il alla directement vers lui pour lui serrer la main et lui faire l'accolade.

- Comment ça va Dereck, demanda le motard.
- Comme d'hab' et toi ?
- Ouais ça va. Alors pourquoi t'es là ? Une affaire à régler avec Bordeaux ?

En entendant ça, le président du chapitre, qui buvait une bière au comptoir du bar se tourna vers eux, se levant pour aller vers eux.

- Non, pas vraiment. C'est autre chose. Je suis là parce que je suis devenu nomade, comme toi.
- Non, sérieux ? Eh bah dites donc. Je n'aurais jamais cru ça de toi. Tu es le chien loyal de la meute après tout.

Octopus Skull: Tome 1: OwenOù les histoires vivent. Découvrez maintenant