Chapitre 26: Captifs

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— Y a plus assez de place dans les boxes ! On n'a jamais eu autant de convives à la fois ! se réjouit Luc Porrexi. Quand je vais annoncer ça aux quatre autres !

Les quatre autres devaient être Jason Le Tallec, Laëtitia Yessel, Drid Mansar et Dux Deprador, frissonna Mélia.

— On les met où, alors ? demanda la voix étrangement aigüe du costaud roux qui portait Mélia.

— Dans le cagibi à matériel, tu les attaches, Gab. Je veux pas de mauvaise surprise !

Le prénommé Gab déposa Mélia sur le sommet d'une étagère métallique, à côté de sacs remplis d'une sorte d'ouate.

— Ça pourra servir d'oreiller, dit-il sobrement à l'adresse de Mélia.

— Hé ! Elle n'est pas à l'hôtel, fit remarquer son compère chauve. Attache-la bien. C'est coriace, les Éthers et celle-là j'ai cru comprendre qu'elle était précieuse. Son Ingéni pourrait nous permettre de gagner des mois. Par contre, le garçon c'est du menu fretin. Il ne sert pas à grand-chose, il n'a même pas d'Ingéni. Je ne sais pas pourquoi on s'embarrasse avec ça.

Il laissa Théo gémissant glisser au sol et lui attacha avec application les mains derrière le dos. Puis il le poussa avec le pied contre le mur froid.

— C'est bon Gab, c'est fait ? demanda-t-il en se grattant énergiquement le crâne. On a encore du boulot dans les boxes, faudrait pas qu'il y en ait un autre qui crève avant qu'on ait récupéré toute la source. Jason Le Tallec a dit qu'il allait nous apprendre, mais il ne va pas nous attendre. Grouille-toi !

— Vas-y, Doddy. Je finis de l'installer et je te rejoins, lui répondit le rouquin, visiblement agacé par le ton péremptoire de son compère.

Doddy passa une main irritée sur son crâne glabre, parsemé de croûtes qui apparemment le démangeaient.

— OK. Mais la gamine n'est pas à l'hôtel, je t'ai dit. Contente-toi de lui serrer les poignets et les chevilles et amène-toi au box 10.

Dès que Doddy fut sorti, Gab libéra un imperceptible soupir qui n'échappa pas à Mélia.

Pourrait-elle tirer un avantage de l'apparente inimitié entre les deux hommes ?

— Vous n'êtes pas obligé de faire cela, tenta-t-elle. Laissez-moi partir, s'il vous plaît !

— Tais-toi ! intima-t-il d'une voix dure. Écoute bien. Tu n'auras qu'une petite fenêtre à deux heures du matin précises.

— Une quoi ?

— T'es encore là, Gab ? s'étonna Luc Porrexi qui surgit comme une vipère dans le dos du colosse. Qu'est-ce que tu racontes à la gamine ?

— Je lui dis d'arrêter de bouger et qu'elle n'a aucune chance de sortir d'ici, car toutes les issues sont gardées.

Les yeux bleus de Gab fixèrent intensément Mélia avant d'adresser un sourire de connivence à Luc et de verrouiller la serrure.

Les bruits de pas s'éloignèrent, des portes grincèrent puis le silence étreignit le cœur de Mélia. Elle se tortilla un peu pour essayer d'apercevoir son ami. Il gisait sur le sol humide. Immobile. Les jambes tordues, les bras liés dans le dos.

— Théo ? Ça va ? Théo, tu m'entends ?

Mais son compagnon ne réagit pas. Il respirait difficilement, les yeux clos.

— Oh ! Mon pauvre Théo. Pardon, je n'ai pas su te protéger. Je t'ai embarqué dans une aventure insensée. On aurait dû attendre mes parents. Théo ?

Thys, la Cité de Yonagoni ( Tome 3) [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant