7.Le seul endroit sur terre

181 25 0
                                    

7.

Et c'est sans surprise que je me réveille le lendemain matin avec le sourire. Je redécouvre ma chambre, bercée dans la douce lueur du matin. Après avoir savourer la sensation délicieuse d'un réveil cotonneux et d'une bonne douche, je descends les escaliers en sautillant comme un cabri et dans ce qui semble être notre nouvelle routine, découvre Gérard à la table de la salle à manger.

-Alors, prête pour cette première journée ?

-Oh que oui ! Tout un symbole, dis-je en attrapant la tasse de café sans prendre le temps de m'assoir.

-J'ai proposé à David de venir dîner ce soir avec nous, pour fêter ça, ça ne t'ennuie pas ?

-Bien sûr que non, avec plaisir ! Mais quand l'avez-vous vu ?

-Et bien, il y a cinq minutes, ton carrosse t'attend, princesse !

Je manque de m'étouffer dans mon café, déjà presque nerveuse sans raison.

-Il est déjà là ?

-Tu ne t'en doutais pas ?, s'amuse mon hôte et ami.

Je lui adresse un petit sourire complice et attrape un croissant au vol, avant de courir à travers la cuisine pour soudainement ralentir.

A travers la moustiquaire, tapis dans l'ombre, je reste une seconde là. A l'observer.

Il est assis sur le capot de son pick-up, faisant tourner ses doigts autour d'une feuille qu'il a sans doute ramassé quelque part.

Je ne peux m'empêcher de retenir un sourire. Parce que oui, il faut bien l'avouer, avec ses airs de James Dean baraqué, il est terriblement séduisant...

Mais au-delà de ça, alors qu'il est là, sagement à m'attendre, je me dis que ça fait du bien de sentir qu'on est importante pour quelqu'un...

Je prends mon courage à deux et ouvre la porte, alors qu'il se redresse aussitôt, sautant sur ses pieds pour m'accueillir.

-Votre voiture est avancée !, s'amuse-t-il en se penchant devant moi.

Bien sûr, je ne peux m'empêcher de sourire devant cet enthousiasme qui le caractérise.

Ses yeux se baladent maladroitement de ma tête à mes pieds et je pourrai presque le voir rougir.

Je baisse les yeux, observant ma tenue pourtant toute simple (un jean et un t-shirt sans manche) et devant mon air interrogateur, il se contente de hausser les épaules.

-Allé, grimpe, ça fait mauvais genre d'arriver en retard dès son premier jour...

Je sautille jusqu'à la voiture et grimpe à la place du passager. Son sourire est communicatif et a le don de faire présager une nouvelle belle journée.

Nous gardons ce silence agréable dont nous avons le secret, et nous contentons de quelques regards complices. Je me sens pousser des ailes. Fermant les yeux, les cheveux au vent, je laisse ma main jouer avec l'air et quelques secondes, je retrouve presque des pensées normales, à me dire que c'est une belle journée dans une belle vie, qui ressemblera aux suivantes et celles d'après encore...

-Il y a quand même quelque chose que tu dois savoir..., dit-alors David en m'extrayant de mes pensées.

Je me contente de me tourner vers lui pour l'encourager à continuer.

-Je te l'ai dit, je me fiche de ce que les gens pensent, mais... Juste pour que tu sois au courant, il y a le père de Léa parmi les cultivateurs...

-Oh... Et vous êtes en quels termes ?

-Entre lui et moi tout se passe bien. Il me considérait comme son fils mais... Je crois qu'il espère toujours... Tu vois...

A côté du papillonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant