12.
Je tente de cacher mon excitation, toute frétillante en rejoignant la route jusqu'à la maison de semble à présent partager un peu de ma vie. Je refuse d'écouter mon corps qui semble avoir décidé pour moi d'un jour « sans ». C'est hors de question. Pas aujourd'hui.
J'ai pris quelques cachets en prévention et garde dans la voiture la boite, juste au cas où. Mais je suis comme une enfant préparant une surprise, et l'idée de le prendre ainsi au dépourvu est bien plus forte que tous mes maux.
Je gare mon pick-up parmi d'autres devant sa maison, et me concentre dans une dernière inspiration pour ne pas trahir mon mal comme mon bonheur.
Je contourne la maison, découvrant à nouveau l'immense serre, mais aussi des gens qui vont et viennent, dont la plupart que je reconnais suite à la fête du village. J'en salue certains, en croisent d'autres, jusqu'à rejoindre le dôme transparent qui me rappelle aussitôt quelques souvenirs.
J'ouvre avec précaution la porte, comme l'indique le petit panneau que David a accroché sur la vitre, et pénètre à nouveau dans ce monde surréaliste. Un instant, l'odeur, la fraicheur, tout me rappelle à la dernière fois que je suis venue ici. Un peu plus loin, j'entends des voix, et comprends aussitôt que toute démonstration d'affection ne sera pas de mise.
Et alors que je m'enfonce un peu dans cette jungle aux couleurs enivrantes, même les papillons n'attirent pas autant mon attention que la silhouette que je devine entre les feuilles. Il porte comme souvent un simple jean et un t-shirt blanc, et explique à un petit groupe les petits animaux volants devant lui. Je reste là, légèrement en retrait, simplement à l'observer. Je me donne le droit de me délecter de la vision devant moi, me rendant compte alors que je le vois au milieu du monde, à quel point je suis heureuse de pouvoir me dire que cet homme terriblement sexy ne pose ses bras qu'autour de moi...
Levant le bras, il indique quelques espèces, accompagnant son geste d'explications. Je me surprends à me mordiller la lèvre alors que je devine chaque muscle de son corps à travers le tissu presque transparent à contre-jour.
Il tourne enfin la tête, arrêté dans un mouvement en posant les yeux sur moi. Son regard pétille, alors qu'il retient un sourire pour faire bonne figure. Je sens que quelques uns le remarque et se tourne pour m'observer sans comprendre, mais je m'en fiche. A cet instant, je rêverai bien de me jeter dans ses bras...
-Et... Heu...Voilà pourquoi on les appelle Empereur, tente-t-il de terminer en bafouillant.
Les yeux roulants, je me retiens tout autant de rire devant son malaise peu discret.
-Je vous laisse un peu vadrouiller et je suis là si vous avez des questions.
Il laisse le petit groupe s'enfoncer un peu plus dans la verdure, et enfin approche de moi, tout penaud.
-Tu es ravissante..., dit-il les mains dans les poches.
-Tu n'es pas mal non plus, m'amusais-je à jouer de la tension entre nous.
Il jette un regard autour de nous, mais il semblerait qu'il y ait toujours quelqu'un pour nous observer.
-Je sens que se voir en public va vite être très frustrant...
Je le sens me dévorer des yeux et cette sensation étrange n'a pour effet que de me déstabiliser un peu plus à chaque regard. Je serre les poings pour me retenir de le toucher alors que l'envie me dévore.
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A côté du papillon
RomanceC'est une nouvelle vie, une nouvelle ville, un nouveau départ... Lorsque Charline quitte tout pour se réfugier dans une petite ville totalement perdue de l'Ouest américain, c'est à première vue pour respirer un peu, prendre le large. Mais au fur et...