Chapitre 31 : Azkaban

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Drago avait transplané, et se retrouvait à l'accueil de la prison d'Azkaban. Rien que d'être dans ce périmètre, il ressentait toute la froideur du lieu et la présence des Détraqueurs.

La veille, il avait demandé une autorisation de visite pour aller voir son père, qu'il avait reçue dans l'heure à suivre. Ainsi, il avait pu transplaner ce matin. Il faisait maintenant face à un Auror derrière un bureau.

– C'est pour quoi ?

– Rendre visite à Lucius Malefoy.

Il tendit le papier signé de la main du directeur du Département de la justice magique. Ceci n'était dû qu'à un sortilège, bien sûr : des responsables des visites d'Azkaban produisaient des copies d'autorisations tout en y ajoutant la signature originale.

L'Auror inspecta l'autorisation, et y jeta plusieurs sorts pour s'assurer qu'elle n'était pas falsifiée.

– Vous êtes ?

– Drago Malefoy, son fils.

– Je me disais, aussi, marmonna l'Auror avec un regard mauvais.

Drago s'agaça. De quel droit ce sous-fifre se permettait-il de le juger sans même le connaître ?

– Bon, j'ai l'autorisation, alors puis-je aller voir mon père une bonne fois pour toutes ?

L'Auror grimaça, redonna le parchemin à Drago et lui fit signe de partir. Celui-ci se précipita vers la grande porte en bois en soupirant.

Un nouvel Auror l'accueillit, puis le mena à une des petite salle de visite.

– Je vais chercher Malefoy.

Il laissa Drago assis dans cette minuscule pièce. Il avança sa main en face de lui : il fut stoppé par un champ de force magique. Sûrement pour empêcher tout contact entre le prisonnier et le visiteur.

Il fut coupé dans ses pensées par la porte qui s'ouvrit. Il vit son père arriver, et s'asseoir en face de lui. Drago eut du mal à cacher son choc : plus rien ne restait de la superbe de son père. Ses cheveux avaient été coupés plus courts, il portait la traditionnelle robe grise d'Azkaban, de gros cernes s'étalaient comme des ecchymoses sous ses yeux fatigués, il avait les lèvres gercées et le teint blanc. Que lui avaient-ils fait ?

– Que me vaut le plaisir ? lança Lucius en une piètre imitation de son ton doucereux d'autrefois.

OK, les hostilités étaient lancées. Naïvement peut-être, il avait pensé que son père serait peut-être heureux de le voir. Visiblement, il s'était trompé.

– Vous avez une tête à faire peur, souffla Drago avec bien plus de tristesse qu'il n'aurait voulu le laisser voir.

Lucius lança un sourire froid.

– J'ai attendu longtemps, j'ai espéré que nous serions voisins de cellule. Visiblement, tu es en meilleure santé que moi.

« Ah, donc il ne s'attendait pas à ce que je sois relâché », pensa Drago.

– Même ici et avec votre dignité envolée, vous trouvez le moyen d'être méprisant.

– Tu devrais prendre exemple sur moi. Un Malefoy reste un Malefoy, même à Azkaban. Visiblement, tu n'es plus mon fils.

Drago plissa les yeux. Pourquoi son père s'acharnait-il à être désagréable ? N'avait-il pas peur de la solitude, de se retrouver sans jamais n'avoir aucune visite alors qu'il pourrissait en prison comme l'ordure qu'il était ?

– Je pense faire plus honneur aux Malefoy que vous. Jamais notre famille n'avait été si humiliée qu'avec vous.

« Bon, peut-être que tu ne fais pas vraiment honneur aux Malefoy en dormant avec une Sang-de-Bourbe », pensa-t-il. « Ne. Pas. Penser. À. Hermione. »

Redevable [DRAMIONE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant