Partie 7

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Cela ne pouvait pas être vrai, je ne comprenais pas comment cela était possible. Je me laissai tomber sur mon sofa. À l'écran s'affichait ceci : "L'écrivain Dan Scott demande à faire appel pour une remise en liberté". 

- Putain Nathan ... articulais-je. 

- Je sais, j'arrive pas à le croire. Mais il ne l'obtiendra pas, je veux dire ça fait seulement 2 ans ... Ils peuvent pas déjà le relâcher, si ? 

Une demande de remise en liberté ... Mais sous quel prétexte ? 

- Ils ont dis quoi juste avant que tu m'appelles ? demandais-je. 

- J'étais déjà devant les infos quand ils ont commencés à en parler, ont juste eu le temps de dire ce que tu peux lire à l'écran. J'étais sincèrement choqué d'entendre ça, je me suis précipité pour t'appeler... 

Voir le nom de mon père s'afficher me donnait la nausée. Il est vrai que à l'époque, certains médias avaient évoqué l'histoire de "cet écrivain et historien, admiré par certains conférenciers accusé de maltraitance par ses enfants et d'attouchements sur sa jeune fille", oui vous avez bien lu. Voilà quelque chose dont je n'arrive toujours pas à parler à voix haute tellement cela me donne envie de vomir à chaque fois que ces mots sortent de ma bouche. Mon père avait été à l'époque, avant toute cette histoire, sur certains plateaux télé pour présenter son bouquin, il aurait voulu se lancer dans la politique et c'était pratiquement chose faite puisqu'il était amené à faire certaines conférences dans lesquelles il prenait plaisir à parler de l'histoire de notre pays et de sa façon "idéaliste" de remanier les foyers et l'hexagone tout entier. 

Comment pourrait il être relâché, seulement deux ans après ... Lors de son procès, les faits ont été reconnus, et cela très rapidement. Les chefs d'accusations étaient les suivant : actes de violence de façon répétitive sur un mineur de moins de 15 ans avec préméditation et par un ascendant légitime, ainsi qu elle délit de crime sexuel (comprenez bien ici attouchement, lors de l'audience j'avais fermé les yeux quand ils avaient prononcés ce mot), incestueux sur un mineur. Le verdict était rapidement tombé : 20 ans de réclusions. Alors pourquoi pouvait-il s'en tirer après seulement deux années en cellule ? 

- Lucas ? Tu es toujours la mon vieux ? Tu vas bien ? s'inquiéta mon ami. 

- Oui désolé, j'étais dans mes pensées ... Écoute, je vais te laisser, on se rappel d'accord ? J'ai besoin de réfléchir et de me renseigner rapidement ... 

- Pas de problème, je comprend, mais s'il te plait, tiens moi rapidement au courant ok ? s'assura-t-il avant de raccrocher. 

Une fois notre appel terminé je pris ma tête dans ma main et laissa tomber mon autre bras qui tenait toujours mon portable le long de mon corps. Pourquoi ne suis-je pas au courant de cela ? Normalement j'aurai dû être mis au courant avant que les médias ne le sachent ... Et pourquoi s'y intéressent-ils même ! Mon père n'était pas non plus extrêmement connu, bien moins qu'un politicien ou un journaliste... Penchez vous sur eux ... 

Un frisson électrique plus que désagréable remonta le long de mon dos : je reprochais quelque chose que je faisais ... on pourrait croire à une punition divine. 

J'appelai on avocat, mais forcé de me rappeler que nous étiez dimanche, je tombai sans surprise sur sa boite vocal, j'y laissai un message très énervé en lui demandant de me rappeler dès la première heure le lendemain si il ne voulait pas que je lui rende visite. Sur internet je ne trouvais rien de plus que ce qui avait été dis à la télé, donc rien qui m'avançait. En observant mon ordinateur je vis qu'il était déjà 18h47, j'avais dis à Jenifer que je repasserai chez elle. Devais-je annuler ? Et puis à quoi bon, rester ici ne me servirait à rien, je préférais être avec elle, passer du temps avec Aaron et elle me changerait les idées.

Jenifer et Lucas : Les photos qui ne reflètent rien...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant