1. Rentrée

451 15 0
                                    

Eren

Depuis le temps que j'attendais ce moment. Je vais enfin pouvoir emménager sur la terre ferme, aller au lycée, et me faire des amis, vivre comme un humain tout ce qu'il y a de plus normal. Ce serait mentir que dire que je ne suis pas stressé. Jamais encore je ne suis allé seul à la surface, je ne vous raconte même pas la galère que ça a été pour en avoir la permission. On m'avait appris leur langue et leurs habitudes comme à peu près tout le monde chez moi. Mais qu'en est-il de la socialisation ? Les codes sociaux ne sont déjà pas chose aisée chez nous alors avec un aitre peuple... Je n'ose pas imaginer...

Je salue une dernière fois ma famille et nage tranquillement jusqu'à ma cachette pour y récupérer des affaires.

Il s'agit d'une petite grotte isolée et inaccessible à qui n'en connait pas les moindre recoins, elle comporte un espace sous marin, un espace au sec et un passage caché vers la plage.

Je me hisse hors de l'eau à l'aide de mes bras. La transformation n'est, comme toujours, pas une partie de plaisir. Mes poumons restés longtemps inactifs se déplient douloureusement, les écailles sur mon corps se replient sur elles mêmes pour se faufiler par les pores de ma peau et ma nageoire laisse place à deux jambes. Je jette un œil aux alentours en attrapant une serviette pour me sécher. J'enfile ensuite un short, un t-shirt et attrape mon sac avant de sortir de ma grotte.

Le sable est chaud, le soleil brille et les humaines en bikini allongées sur ce que j'identifie comme étant des transats me matent ouvertement, je leurs adresse un clin d'œil malicieux tout en riant intérieurement de leur bêtise.

Avant de réaliser que cette bêtise pourrait m'être bien utile.

Je me dirige donc vers elles et prends mon plus belle accent humain pour demander.

- Excusez moi les filles ?

Celle qui semble être la plus jeune répond.

- Oui ?

- Pourriez vous m'indiquer la direction de l'arrêt de bus le plus proche s'il vous plait ?

Une autre répond en s'approchant bien trop à mon goût.

- Prenez la rue qui démarre juste derrière le glacier et continuez tout droit, vous tomberez dessus.

- Je vois. Merci beaucoup Mesdemoiselles.

Je tourne les talons, prends le direction indiquée par la jeune fille jusqu'à trouver l'arrêt et fouille dans mon sac à la recherche de mon abonnement.

L'appartement meublé que j'ai loué avec l'aide de ma famille est assez agréable et sa proximité avec la plage est un avantage non négligeable pour la créature aquatique que je suis.
Je pose mon sac dans la chambre et déballe tranquillement mes quelques affaires avant de sortir, armé d'une porte-monnaie bleu marine où était dessiné un petit poisson, acheter des fournitures. Le lycée commencera demain et le stress commence à s'installer, est ce que je réussirai à m'intégrer au milieu d'humains ? Et si je foirais tout ? Et si je me faisais expulser ?

Je vous épargne l'achat des divers cahiers/stylos ainsi que la petite mamie qui demande si je suis nouveau en ville, depuis combien de temps j'y suis et si je m'y sens bien. Il fait horriblement chaud à l'extérieur et si je protège ma peau comme je peux avec la "crème solaire", mes yeux prennent cher étant donné le contraste avec l'obscurité des profondeurs.

C'est exténué que que je me jette sur mon lit après cette première demi journée, sans oublier de programmer une alarme. Je connais trop bien mon côté marmotte pour prendre un risque dès le premier jour.

***

J'ouvre les yeux à sept heures, réveillé par la sonnerie atroce provenant du "téléphone". Comment les humains supportent-ils cette horreur ? Je me lève en pestant contre l'inventeur de ces machins bruyants, me prépare puis sors en oubliant de manger, mon sac de cours en main, paré à affronter le lycée.

De l'air _Ereri_Où les histoires vivent. Découvrez maintenant