15. Pleine Lune

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Livaï

On retourne dans la grotte et je ressors de l'eau, essoufflé tandis qu'Eren s'assoit sur un rocher le temps de reprendre sa forme humaine. Il tousse et se frotte les yeux en grimaçant. Ça n'a pas l'air d'être une partie de plaisir pour lui...

- Ça va aller gamin ?

- Oui oui...

Il ouvre un œil dans ma direction, toujours en train de frotter l'autre comme un demeuré.

- Calme avec ton œil, tu vas finir par le faire rentrer dans ton cerveau.

On prends le temps de sécher un peu avant de rentrer à l'appartement.

***

Le jour J est arrivé. Eren est stressé comme jamais mais refuse catégoriquement de l'admettre, il a couru dans tout les sens ce matin. Ça serait un mensonge de ma part de prétendre l'être moins que lui. Je n'ai aucune envie de le voir souffrir.

Il est 13h46 et rien ne se passe pour le moment.

Une douleurs aiguë débarque sans prévenir et fait pression sur mes poumons. Ma respiration se fait difficile jusqu'à se bloquer. Et merde. Je vais dans la salle de bain en essayant de paraitre normal pour ne pas inquiéter Eren et fouille dans les tiroirs pour en arriver à une conclusion très simple.

J'ai oubliée chez ma mère la seule chose indispensable en cas d'urgence.

L'étau se resserre.

La dernière chose que je vois est le visage inquiet d'Eren quand il passe devant la porte ouverte.

- Livaï !

Eren

Cette scène a comme un goût amer qui ne m'est pas inconnu. Je compose le numéro des urgences et mon corps commence à lutter contre la transformation. Les énergies choisissent bien leur moment hein ?

Et maintenant, devinez quoi ? Retour dans cette putain de salle blanche qui sent la javel d'un côté et le sang de l'autre.

- Eren ?

Je me retourne brutalement, surpris par la puissance de l'aura de celui qui vient de prononcer mon nom.

- Kenny ?

- C'est moi. Qu'est ce qu'il s'est passé ? Pas que j'aime pas les jolies infirmière mais un peu plus et on prends un abonnement...

C'est moi ou il vient de parler sans insulter la terre entière ? Impressionnant.

- Et bien, il a laissé son matos chez Kuchel et...

Je lutte comme pour ne pas pleurer devant lui telle la une madeleine que je suis.

- Et les médecins, ils disent quoi ?

- Je ne sais pas. J'ai pas eu de nouvelles depuis une heure. Je m'inquiète.

- C'est pas ce genre de conneries qui achèvera un Ackerman. Il est tout maigrichon le gosse mais ça veut pas dire qu'il est pas résistant.

Je souris, quelque peu rassuré par les paroles de son oncle.

- Tant d'amour.

- Juge pas sans savoir morveux.

Je soupire, détendu, lorsque je perçois de nouveaux les faibles battements de cœur de mon petit ami, à quelques chambres d'ici.

Ils l'ont réanimé.

- Sacrés Ackerman...

Livaï

De l'air _Ereri_Où les histoires vivent. Découvrez maintenant