22. Eaux troubles

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Eren

Je me hisse à l'aide de mes bras sur la terre ferme, me transforme et tends à Livaï une main qu'il ignore pour sortir de l'eau avec une facilité déconcertante.

Il tousse. Encore... Je n'avais jamais vu ça, c'est comme si l'énergie de l'eau essayait de le retenir dans la mer.

Je souris en le voyant se caler bien tranquillement sur mes genoux en souriant d'une manière que je qualifierai comme atrocement provocante.

Je l'embrasse. Ses mains glissent sur mon torse, les miennes sur son dos pour le presser contre moi avant de monter jusqu'à sa nuque. Il mordille ma lèvre et je lui accorde l'accès -comme si il était possible de refuser ça...- il décolle nos lèvres et embrasse ma tempe avant de descendre lentement dans mon cou puis sur mon torse, laissant derrière lui une traînée se baisers langoureux.

Mignon...

***

Livaï

Est-ce vraiment utile de raconter en détail ce qui nous à conduits à être là, allongés bien tranquillement sur un rocher dans une grotte, à moitié à poil à quatre heures du matin ?

Cette deuxième fois était encore meilleure que le première.

Eren dort encore, des écailles traînent par ci par là sur tout son corps et ses mains sont palmées.

Je caresse distraitement ses cheveux en me disant que je suis censé mourir dans quelques mois.

Ça me parait vraiment improbable... Pas le fait de mourir, non, mais plutôt de me dire que même après tout ce qu'on a vécu, l'idylle va s'arrêter.

- Lili...

Eren vient de chuchoter dans son sommeil, c'est vraiment mignon.

Je me penche et lui chuchote à l'oreille.

- Je suis là Eren.

Son visage se crispe.

- Non... Le Conseil... Pas... Nouveau... Bubulle...

Le Conseil ? Quel Conseil ? Mais surtout...

- Bubulle ? Qu'est ce que tu racontes ?

- Livaï... Libellule bleue... Tornade...

Je lève un sourcil et souris doucement en repassant les scènes déroulées un peu plus tôt. Je suis curieux de voir si je suis encore capable de ressentir cette chose... L'énergie ? Je crois bien qu'Eren l'avait appelée comme ça.

Je dépose un baiser sur le front d'Eren que se détends aussitôt et prends la direction de l'eau.

Un pied, l'autre, jusqu'à être immergé jusqu'au bassin.

C'est lorsque mon cou est entré en contact avec l'eau que ça s'est produit.

Deux griffes sont venues tracer de profonds sillons de chaque côté de mon bassin. Ma cage thoracique est comme compressée et des aiguilles percent chaque pore de ma peau. Je ne saurai pas décrire ce qui s'est passé dans mes jambes à ce moment là mais un simple coup d'œil dans leur direction m'informe qu'il ne s'agit plus là de jambes mais de tentacules.

Au nombre de huit, ils mesurent dans les trois mètres de long, aussi noirs que les écailles qui recouvrent maintenant la moindre parcelle de mon corps. Je plonge ma tête sous l'eau, les écailles prennent possession de mon visage et la mer s'offre à mes yeux. Contrairement à ce que m'avais dit Eren, je vois loin et net, que ce soit ce banc de poisson qui passe par là à environ cinq cent mètres où ces micro organismes juste sous mon nez sans parler de la méduse à trois mètres à ma gauche.

Et il y a les énergies, elles sont là, elles sont très nombreuses et pourtant pas une n'est semblable à une autre. Elles sont multicolores. Aussi uniques que les vies qu'elles représentent.

C'est douloureux, mais pas comme avant, comme si quelque chose que j'aurais dû faire depuis longtemps se faisait enfin, comme si un énorme poid était enlevé de mes épaules.

Il me faut quelques secondes pour réaliser que retenir ma respiration est maintenant inutile.

Il y a aussi... Un son régulier, profond, comme des battements de cœur. Ils viennent de la grotte, ils sont lents et calmes, signe de quelqu'un qui dort, probablement ceux d'Eren.

Tant de vie... Beaucoup plus que ce qu'on pourrait imaginer. La mere était déjà belle vue par un humain, mais elle est tellement plus belle maintenant.

Je nage, là ou mon esprit me mène, pas réellement vite mais plutôt loin et ce n'est que quatres heures plus tard que j'entame la retour, après avoir entendu le coeur d'Eren s'accélérer.

Je remonte alors vers la grotte aussi vite que me le permettent mes huit jambes.

Eren

Une violente quinte de toux derrière moi achève de me réveiller.

J'ouvre les yeux et me retourne brusquement pour trouver Livaï, qui marche au bord de l'eau, la main devant sa bouche pour étouffer le bruit.

Je souris, me lève, avance dans sa direction, prends son visage entre mes mains et l'embrasse tendrement.

Il me rends mon baiser, on se sépare par manque d'air et je le prends dans mes bras pour remarquer.

- Livaï ?

Il se frotte un oeil.

- Moui... ?

- Tu es trempé.

Il se regarde.

- Ah ça...

- Tu t'es baigné ?

- Oui.

J'allais soupirer de soulagement quand j'aperçois sur son mollet quelque chose qui me glace d'effroi.

Mon petit ami remarque se changement soudain et prends mon menton de sa main.

- Eren ? Ça va ?

Je bégaye.

- Li-Livaï... Ta... Ta jambe...

- Quoi ma jambe ?

Je me détache de lui et lui pointe du doigt.

- Ça... Juste là...

Il baisse les yeux, suivant mon regard pour découvrir l'objet de ma terreur.

Il la presse avec son pouce pour la faire rentrer dans sa peau.

J'ai peur.

J'ai peur de ce que j'ai vu...

J'ai peur d'avoir bien vu.

J'ai peur que Livaï soit des leurs.

J'ai peur qu'ils le découvrent.

J'ai peur qu'ils le prennent.

Livaï...

Qu'es tu vraiment ? Es tu des leurs ? Es tu de ce clan que tous croyaient éteint ? Es tu de ce clan qui pourrait tout détruire.

Si oui, le savais tu ? Quand comptais tu me le dire ? Es tu conscient du danger que ça représente pour toi comme pour moi ?

Si non, comment pourrons nous te protéger ?

- Livaï...

- Quoi Eren ? Parle moi...

Je sanglote presque.

- Dis moi que j'ai mal vu...

- Mal vu quoi ?

- Par pitié dis moi que ce n'était pas une ventouse...

———

Salutations à vous les gens,

J'ai pas grand choses à dire si ce n'est que je vous encourage à mettre des lemons en com.

Peu être bien que j'en publierai un en vous citant...

Bref.

Zoubi zoubi
Erwin

De l'air _Ereri_Où les histoires vivent. Découvrez maintenant