De l'air _Ereri_

4. Piscine

Livaï

Eren me manque, beaucoup. Je lui ai envoyé plusieurs messages dans le weekend, mais aucune réponse n'est parvenue...

Demain, je le reverrai, je pourrais être avec lui l'attente paraît interminable... Je développe des sentiments pour lui, c'est certain, mais la vitesse à laquelle ceux-ci grandissent est effrayante. Moi qui haïssais le contact humain, qui pensais ne jamais pouvoir m'attacher à quelqu'un, lorsqu'il est près de moi je me sens différemment. Je me sens bien.

J'ouvre les yeux. Pas de sonnerie stridente en vue. Je me retourne et attrape mon téléphone pour constater qu'il est 4h21. Je me lève et me prépare silencieusement pour le lycée, enfilant un jean noir, un t-shirt blanc et ma veste de moto. J'ai besoin de m'aérer l'esprit. Je prends mon sac, sors de la maison en prenant soin de ne pas réveiller ma mère et me dirige à pied vers la plage où le levé du soleil offre un panorama magnifique.

Une présence se fait sentir. Je me retourne pour apercevoir Eren, son sac de cours sur l'épaule. Il dit.

- Salut,

- Salut, ça va ?

- Oui et toi ?

- Super, mais qu'est-ce que tu fabriques ici, il n'est même pas 6 heures ?

- Je pourrais te retourner la question.

- Une balade pour me préparer mentalement a la journée de cours qui va suivre... C'est magnifique.

- Exactement la même chose.

C'est étrange... Il a beau essayer de le cacher, il est déséquilibré sur ses jambes. Comme si il venait d'apprendre à marcher.

Nous restons silencieux, à contempler le mouvement lent et régulier des vagues qui vont et viennent.

- Livaï ?

- Mmh ?

- On va être en retard.

Je sors de ma transe.

- T'as raison, on y va ?

- Ok

Nous nous mîmes donc en route. Le brouhaha de la ville qui émerge contrastant avec le silence reposant de la plage.

La matinée se déroula dans un calme relatif. Ma cousine est finalement revenue des vacances qu'elle passait avec sa petite amie et elle ne manqua évidemment pas de m'agresser à vue lors de la pause déjeuner.

- LIVAÏ ! DANS MES BRAS !

Je l'esquive par habitude, ce qui ne la fait en aucun cas déchanter.

- Pourquoi tu m'as pas prévenue qu'on serait dans la même classe ?

- Ta gueule morveuse. J'aimerais manger tranquille

- Dis moi Lili, c'est moi ou t'as toujours pas pris le moindre centimètre ?

Je lui lance un de ces regards noirs dont le secret est gravé dans la génétique des Ackerman.

- Allez quoi... Pourquoi tant de haine ?

- Parce que tu me fais chier, imbéciles ! Dégages de là !

Cette morveuse venait de taper l'incruste sur mes genoux... Je la pousse violemment tout en sachant qu'il en faudrait plus pour le mettre K.O... Elle est un peu conne mais ça reste une Ackerman. Elle finit par s'en aller, criant qu'elle allait voir sa copine.

Trois secondes montre en main après le départ de la folle furieuse, Eren arrive et s'installe à mes côtés. J'avale discrètement mon médoc. Il ne bouge toujours pas.