28. Criminels

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Le trajet de la rue à la plage était... Particulier. Eren était étrange, ses tentatives de distractions étaient entrecoupées de moments où la joie de vivre habituelle sur son visage se craquelait et il regardait dans le vide.

Mais nous sommes arrivés...

Je ne sais pas depuis combien de temps, nous sommes là, debout l'un en face de l'autre. On a déposés les deux autres dans le sable. On se fixe dans les yeux, les siens sont vides malgré son sourire...

Je ne veux pas qu'il parte.

- Eren...

- Mmh ?

- Dis moi ce qui ne va pas s'il te plaît... Parle moi je ne veux pas que tu partes dans cet état...

- Ce n'est rien... J'appréhende simplement les retrouvailles avec le Conseil.

J'attrape son visage et lie mes lèvres aux siennes comme si c'était la dernière fois.

J'ai peur.

J'ai peur pour lui.

C'est la première fois qu'autant de distance nous séparera pendant aussi longtemps...

Eren met fin à notre baiser, le simple écart qui se creuse entre nos lèvres me fait l'effet d'un déchirement.

- Livaï ?

- Oui ?

- Inutile de te faire un sang d'encre. Je serais de retour dans deux jours grand maximum.

Il caresse ma joue de son pouce, fait glisser sa main sur mon visage jusqu'à rompre le contact. Il s'éloigne lentement, trainant magiquement les deux corps en direction de l'eau. Il s'enfonce avant de disparaitre dedans, sans se retourner.

Je fixe l'eau, me concentrant sur son énergie tant que je peux encore la percevoir.

Eren

J'avance dans l'eau, tout droit. À ce stade là, reculer où regarder en arrière voudrait dire lâcher prise. Je ne peux en aucun cas me le permettre, ça serait mettre en danger Livaï et me mettre en danger.

Mon corps se transforme et je nage, en entrainant derrière moi Reiner et Bertholt, toujours inconscients. J'arriverai à ma première destination d'ici deux heures, il me faudra ensuite le double pour arriver jusqu'au siège du Conseil.

Le voyage promet d'être long...

Livaï

Ma demi-journée de travail a commencé il y a trois quarts d'heures. J'ai revus mes collègues que j'avais rencontrés un mois plus tôt, Erd et Auruo. Ils m'ont raconté quelques événements survenus pendant mon absence, à savoir une meuf bourrée qui a demandé Erd en mariage sans le connaitre, et le neveu d'Auruo qui a foncé la tête la première dans le comptoir, résultat : trois verres cassés et une belle cicatrice sur le front du gamin. J'étais quant à moi focalisé sur l'énergie de mon propre gamin, depuis son départ jusqu'à il y a dix minutes, lorsque le contact s'est rompu à cause de la distance.

- LIVAÏ !

J'attrape un chiffon pour essuyer mes mains.

- OUI ?

Auruo arrive en cuisine.

- Trois d'moiselles viennent d'arriver au comptoire, j'l'ai ais entendu parler d'toi.

Je soupire doucement en prenant la direction du-dit comptoir.

- Bien reçu.

- Eh !

De l'air _Ereri_Où les histoires vivent. Découvrez maintenant