13. Point de départ

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⚠️[TW - SUICIDE]⚠️

Je culpabilise.

C'est de ma faute si elle n'est plus là.

Elle savait qu'elle allait mourir, je n'ai rien vu.

Elle déperissait sous mes yeux, j'ai vraiment été aveugle...

Mais quel connard.
Quel connard.
QUEL CONNARD PUTAIN.

Si j'avais été plus intelligent, elle serait encore là, en vie, souriante comme elle l'a toujours été...

C'est moi qui aurait du mourir

Pas elle.

Je suis le connard dans l'histoire.

C'est comme dans les Disneys.

Les gentils vivent heureux jusqu'à la fin des temps.

Les méchants meurent.

Elle était la gentille.

Je reste le méchant.

Je devrai mourir

Mourir en méchant.

Tué par ses propres conneries.

Eren

Je m'inquiète tellement pour Livaï. Voilà maintenant deux semaines que Kuchel est décédée. C'est dur à encaisser pour moi aussi... Je m'étais beaucoup attaché à elle... Mais je me dois d'être fort pour deux. Depuis l'enterrement, Livaï ne dors plus, ne mange plus, il est silencieux la majeure partie du temps, le regard perdu dans le vide. Il agit comme un robot, en cours comme au travail.

La nuit, lorsqu'il me croit endormi, il se lève, sors sur le balcon, et pleure toutes les larmes de son corps durant plusieurs heures. Je le réconforte comme je peux mais suis conscient de ne peux être en position de l'aider, lui, qui refuse obstinément de prendre les mains que je lui tends.

Il est dix neuf heures, on est samedi, je rentre tôt ce soir. À l'instant même où je pose mon pieds dans la hall de l'immeuble, je sens que quelque chose ne va pas. Je harcèle le bouton de l'ascenseur qui n'arrive pas et fini par courir comme un dératé dans les escaliers. J'ouvre la porte et entre en trombe dans l'appartement.

- Livaï ?

Pas là.

Une odeur nauséabonde m'envahit brusquement. C'est de... L'alcool ? Non... Attends... C'est plutôt... Cette odeur... Les deux en fait...

Alerte rouge.

Je cours jusqu'à l'origine de l'odeur qui n'est autre que la salle de bain et martèle la porte.

- Livaï ? Ouvres moi !

Aucune réponse.

Je panique et enfonce la porte pour tomber sur une scène qui me broie le coeur.

Livaï est à terre, inconscient. Dans sa main gauche, une bouteille de je ne sais quel alcool, presque vide, et dans sa main droite, sa boîte de médocs, l'emballage déchiré laissant voir qu'il ne reste plus un seul cachet.

Je sors mon portable le plus vite possible et appelle les secours.

Quinze minutes plus tard nous sommes à l'hôpital. Je trouve que j'y viens trop souvent ces derniers temps. Comment ai-je pu ne pas voir qu'il allait si mal... Je suis un abruti...

***

Je salue mes collègues et sors en courant du magasin.

Il sort aujourd'hui. J'ai hâte de le revoir.

De l'air _Ereri_Où les histoires vivent. Découvrez maintenant