𝕮𝖍𝖆𝖕𝖎𝖙𝖗𝖊 𝖔𝖓𝖟𝖊.

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1766. Gévaudan.

Mélange chaotique de tristesse et de déception, goût ignoble d'impuissance et de désespoir en bouche, j'inhalai l'air pour tenter de vitaliser mes poumons en feu.
La sueur coulait le long de ma colonne vertébrale alors que je vins attraper plusieurs mèches de cheveux entre mes doigts tremblants. L'énergie se déversa telle une rivière de flamme dans chaque veine, mais la douleur n'était rien comparé au émotions se bousculant dans ma tête

L'aurore éclairait cette pièce miteuse et sombre, le dos en vrac à cause du lit extrêmement inconfortable. Je me rappelais avec un profond chamboulement ces quelques secondes passés au côté de Livaï, dans cette époque qui m'avait vu naître.

— Quelques secondes de plus et tu nous aurais quitté, informa une voix féminine.

Une boule se forma dans ma gorge et je sentis mes yeux se gorger de larmes quand ma mémoire grava l'architecture moderne de la maison de cet homme. Jamais je n'aurais cru que revoir de la modernité me plongerait dans un tel sentiment de nostalgie, je jugulais les sanglots en essayant de me calmer. Une pression apaisante se pressa contre mon dos, bougeant de haut en bas dans une mouvement lent mais terriblement apaisant.

— Je suis parvenue, m'étranglais-je.

Je tournais ma tête, regardant la magnifique noiraude se dressant à mes côtés. De ses yeux en amandes, ses ensorcelantes iris violettes me fixèrent alors qu'elle caressât mon dos dans une accolade amicale en me posant :

— Alors ? Tu l'as trouvé ?

— Oui... Mais...

Je n'osais imaginer le calvaire que Livaï devait vivre depuis ma disparition, la vie n'était pas tendre pour nous deux. Le voir consumé par le chagrin marqua au fer rouge mon coeur fissuré, cette image était tout bonnement insupportable. Je voudrais tant le serrer dans mes bras.

— Théandra, il faut que je recommence. Il faut que je réessaye de le revoir.

— Non, éjecter son âme de son corps n'est pas sans risque. Mais traverser les époques pour pouvoir communiquer avec ton bien-aimé c'est du sucide. Tu as de la chance que j'ai été là pour empêcher ton coeur de s'arrêter. Est-ce-qu'il a compris ton message ?

Elle pencha sa tête sur le côté dans une moue inquisitrice et grave, ses lèvres charnues se pinçaient alors que je parlais dans un sanglot :

— Je ne sais pas... Je veux rentrer chez moi...
Je veux le revoir.

Ce monde n'était pas mien, enfin surtout cette époque. Jamais je n'avais pris autant conscience du confort que m'offrait le vingtième et unième siècle, je crus pleurer en pensant à une bonne tasse de café.

— Il faut dans ce cas prier pour les dieux que l'épouvanteur de ton époque t'ait entendu. L'aurore se lève, il est grand temps de commencer à travailler. 

Chasseur, épouvanteur, traqueur, héros, monstre, pourfendeur, l'annihilateur, il y avait tant de surnom pour définir ceux qui combattaient les forces du mal et les forces occultes. Mais ces derniers étaient extrêmement connus et tant apprécié auprès du peuple que même les monarques faisaient appel au tueur de monstres. Au cours de cette année j'avais appris pas mal de choses, comme l'acier qui annule les pouvoirs des sorcières. Je remerciai énormément Théandra de m'avoir épaulé, même si je comprenais pas pourquoi elle s'efforçait de m'aider. Même depuis mon départ du sanctuaire en Ecosse, elle m'aidait dans cette enfer.

— (T/P), je dois avec regret te quitter pour rejoindre les autres.

La déception m'envahit par son annonce, elle se recula légèrement alors que je posais d'une voix faible :

𝑻𝒉𝒆 𝑵𝒊𝒈𝒉𝒕, 𝐓𝐨𝐦𝐞 𝐈𝐈 / ( 𝐿𝑒𝑣𝑖 𝑋 𝑅𝑒𝑎𝑑𝑒𝑟 )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant