Je pus rien faire tant ce piège fut fulgurant, si ce n'était de protéger ma tête grâce à mes bras avant que le filet de métal ne tombe sur moi. Mes membres s'engourdirent au simple contact de l'acier sur ma peau, je poussai un couinement de torpeur et essayai de me libérer de cette toile me privant de toute énergie, je tentais de m'extirper de l'acier me supprimant toute énergie mais des hommes s'emparèrent du filet en l'attachant pour m'éviter toute fuite.La panique monta en moi quand je compris que j'étais inoffensive et dans un bourbier sans nom, je poussais un cri avec l'espoir que Livaï ou Théandra qui serait restée dans les parages puissent m'entendre.
Un gémissement de douleur sortit de mes lèvres quand un des pieds de mes agresseurs se logea douloureusement dans mon estomac.
— Silence sorcière ou je t'arrache la langue !
Cela ne pouvait pas être de simple sorciers, seuls les épouvanteurs et les trappeurs utilisaient l'acier pour immobiliser les enchanteresses. Mais les chasseurs m'auraient déjà tué et n'auraient jamais fait d'alliance avec des sorciers.
Les trappeurs enlevaient créatures et humains puis les vendaient au plus offrants.
L'un d'eux, probablement le chef de leur troupe se pencha sur moi, souriant de ses dents pourris avec satisfaction. Il s'agenouilla devant moi en attrapant ma mâchoire avec fermeté, le filet d'acier se plantait dans ma peau parvenant à me faire geindre de douleur.— On a une belle prise là. Plutôt jolie malgré son exotisme. On pourra en faire un bon prix.
Je crachais sur sa main crade pour lui montrer mon mépris, je couinais de douleur quand il me frappa violement en jurant un tas d'insultes à mon égard.
Mon coeur se serrait fortement dans ma poitrine, tant que j'avais du mal à respirer à cause de cette situation. J'étais dans une très mauvaise posture et je compris que mon avenir allait dramatiquement changer si personne ne venait à mon aide.
Aussitôt, un grognement animal s'éleva, suffisamment inquiétant pour que je me stoppe de geindre. Un silence de mort résonna dans la forêt alors que l'un des trappeurs se retourna brusquement quand quelque chose fit bouger les buissons épais, ce détail passa néanmoins inaperçu par les autres hommes m'ayant immobilisé. Mon coeur s'accélèra alors que le chef des trappeurs se releva en aboyant :
— Qu'est-ce que vous faites à rester planter là ? Allons-nous en !
Mon regard se tarda sur deux billes jaunes luisantes dans la pénombre des buissons, puis dans la seconde d'après un aboiements retentit suivi d'un cri. Les hurlements de terreur des hommes s'élevèrent alors que ceux qui m'avaient enchevêtré dans le filet d'acier s'en allèrent.
Je me concentrai sur ma libération en essayant rapidement de me défaire de mes liens, ignorant avec difficulté les cris de mes agresseurs se faisant tuer par un animal dont je n'avais pas encore vu l'aspect.— Donne-moi la lance vite !
Je défis avec difficulté les chaînes en entendant un craquement sinistre et d'un cri désignant le carnage qui se déroulait juste derrière moi. Le plus effrayant n'était pas d'entendre les grognement de cette bête, ni d'entendre les hurlements des hommes ayant trépassés ; mais cela fut sans doute le calme plat qui venait de s'installer.
Mon coeur cognait contre ma cage thoracique, battant à la vitesse d'un TGV à m'en couper le souffle. Mes membres se paralysèrent en entendant un glapissement, le même bruit quand chien pleurant. Puis je fis l'énorme erreur de me retourner pour voir avec horreur des membres arrachés et les entrailles ou le sang tâchait sinistrement les feuilles sur le sol. Aucun film gore ne pouvait arriver à la cheville de cette boucherie me faisant face. Je ne fis pas attention à la forme sombre qui fixait sa patte fine ou du sang glissait doucement en essayant de ne pas vomir de dégoût...
Sauf que je ne pus retenir le puissant haut le coeur sortant de ma gorge, mes yeux s'arrondirent puis se déportèrent sur l'animal qui leva ses yeux jaunes vers moi.
VOUS LISEZ
𝑻𝒉𝒆 𝑵𝒊𝒈𝒉𝒕, 𝐓𝐨𝐦𝐞 𝐈𝐈 / ( 𝐿𝑒𝑣𝑖 𝑋 𝑅𝑒𝑎𝑑𝑒𝑟 )
Hayran Kurgu𝑉𝑜𝑢𝑙𝑜𝑖𝑟 𝑟𝑒𝑡𝑜𝑢𝑟𝑛𝑒𝑟 𝑑𝑎𝑛𝑠 𝑙𝑒 𝑝𝑎𝑠𝑠𝑒́, 𝑚𝑎𝑖𝑠 𝑎̀ 𝑞𝑢𝑒𝑙 𝑝𝑟𝑖𝑥 ? Plusieurs années ont passé depuis la mort de la seule femme que Livaï avait aimé, mais la peine était toujours aussi présente dans le cœur du chasseur qui...