Chapitre vingt-quatre.

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La peur grossissait, prenant une telle place dans mon âme qu'elle me cloua, je sentis mes entrailles se liquéfier par la vue funeste. Les hurlements des paysans déversant leur haine injustifié envers moi firent battre mon cœur sur le point de céder par la panique et l'effroi.

Mon souffle se perdit dans mon corps, tout mes membres ne pouvaient cesser de trembler tant qu'au fond de moi j'étais terrorisée. À ce moment je me rendis compte que je voulais vivre et non mourir, du moins pas de cette façon.

Les yeux fixés sur cette chose qui m'emmenera à ma perte, mon cœur se serra alors que je vis le bûcher qui fĺ
ut créé pour moi.

Huée par la foule, le chasseur me tenant fermement arracha par mégarde la bretelle de la robe blanche qu'on m'avait obligé à mettte. Cette robe banale allant même sur le gris ressemblait à celle que les femmes portaient avant d'aller sur le bûcher sur les oeuvres ornant les musées.
Malgré qu'on m'avait brièvement nettoyé,  je crus encore sentir l'odeur écœurante des aliments pourris qu'on m'a jeté au visage, cela fut sûrement l'un des moments les plus humiliant de ma vie. 

L'homme me tenant avec force me poussa et je vis le regard sombre de Livaï sur moi, je vis parfaitement la satisfaction dans son regard de me voir ainsi. Sur le point de périr par les flammes. Dans une unième tentative de vouloir convaincre le chasseur,  je criais alors qu'on me liait avec des cordes autour du poteau. Je restais pétrifiée en voyant un prêtre lire sa bible en me jetant de l'eau bénite sur moi, voulant me purifier.

L'horreur de cet évènement me fit connaître le sentiment que les milliers d'âmes innocentes avaient connus avant que ces dernières ne trépassent sur le bûcher, la tristesse m'accabla en me disant que personne ne méritait de finir ainsi.  Je ne pus retenir les larmes qui coulaient sur mes joues causé par la peur.
Non je ne voulais pas terminer ainsi, la rage de vivre m'envahit alors que je tentais une unième fois :

— Je t'en pris Livaï,  écoute moi ! Ce n'est pas ce que tu crois ! Je viens du futur, je suis ...

— Allumez le bucher pour qu'on en finisse une bonne fois pour toute.

— NONN ! Hurlais-je à l'ordre du chasseur.

Le coeur au bord des lèvres, j'essayais de me débattre en sentant les entraves en fer me vider de tout pouvoir.
Je cessai de respirer en voyant à travers les arbres, une silhouette se camoufler dans l'ombre des feuillages et je fus soulager de voir mon Livaï attendre le moment pour intervenir.
Je vis le dénommé Victor, fidèle et bras droit de Livaï se pencher à l'oreille du chasseur en lui murmurant quelques mots, une lueur de génie illumina les yeux d'acier de Livaï qui stoppa avec sévérité l'homme qui allait lancer la torche embrasée dans le bûcher.

— Attends.

Ne comprenant pas la situation, je fixais avec incrédulité l'homme qui regardait Livaï avec incertitude en posant :

— Mais sire ? C'est...

— On a une idée.

Ce moment de répit précaire ne m'enchantait guère, interrompu par quelques chose de plus sombre. Le grand blond au cheveux longs et bouclés se tenant au cote de Livaï, s'approchait de moi sous l'attention de Ackerman qui ne dit pas un mot. Il monta jusqu'à ma hauteur en prenant la torche dans sa main. Mon cœur battait à tout rompre alors qu'il se plaça devant moi, surplombant ma silhouette misérable recouverte d'une banale robe grisâtre. Il me toisa avant d'avoir un sourire qui me glaça le sang, puis d'une voix calme il me dit :

— L'heure est venue sorcière. Tu trouves sur le bord de l'abysse.

Ma faciès se transforma en grimace de dégoût en écoutant le reste qu'il avait dit d'une voix bien plus basse pour que je sois la seule à comprendre.

𝑻𝒉𝒆 𝑵𝒊𝒈𝒉𝒕, 𝐓𝐨𝐦𝐞 𝐈𝐈 / ( 𝐿𝑒𝑣𝑖 𝑋 𝑅𝑒𝑎𝑑𝑒𝑟 )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant