Chapitre Cinq

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Toujours dans l'ombre des ténèbres grâce à son anneau d'or, le petit hobbit traversait les salles du palais du Roi des elfes Sylvestres, aussi silencieusement que possible. Car s'il était invisible, il n'en était pas moins bruyant. Avançant précautionneusement, il dépassa la prison du palais pour rejoindre une pièce au sous-sol, pas très loin des cachots. Deux elfes, des gardes, bavardaient entre eux, et le hobbit s'adossa contre le mur près de la porte, réfléchissant à quoi faire. Il les observa, sachant pertinemment qu'il n'avait pas de temps à perdre. Le dernier jour de Durin approchait, et si lui et les nains n'arrivaient pas à la Montagne Solitaire avant ce jour, la porte d'Erebor resterait scellée jusqu'à l'année prochaine, au prochain jour de Durin.

Tout comme le reste du palais, la pièce avait un décor entièrement fait de bois. Une table était disposée près de l'entrée, vers la droite, et tout le reste de la pièce contenait des tonneaux de vins. L'un des deux gardes attrapa deux verres et un pichet rempli du liquide bordeaux, tandis que l'autre posa un trousseau de clés près de la porte. Les deux elfes s'installèrent à la table en parlant, et commencèrent à boire. Le hobbit fronça les sourcils, et ses yeux glissèrent vers les rangées de tonneaux. Il s'approcha, doucement, et alla jusqu'au fond de la pièce. Une rangée de tonneaux en particulier attira son regard. Ceux-ci étaient vides, disposés sur le sol, près d'un levier en acier. Un sourire se dessina sur le visage du petit hobbit tandis qu'une idée émergeait dans son esprit. Son regard se tourna vers le trousseau de clés, puis sur les deux gardes, qui continuaient de boire à grandes gorgées.

En silence, il retourna près de la porte. Il jeta un dernier regard aux elfes, et quand il fut certain qu'ils ne regardaient pas dans sa direction, il tendit les doigts pour attraper le trousseau.

***

Aria

Après la visite de ma meilleure amie, j'avais passé pas mal de temps à chercher comment sortir d'ici. Malheureusement, mon enthousiasme du début s'était transformé en découragement. Je n'avais aucune idée pour m'évader, et c'est donc avec tristesse que je finis par somnoler, assise à même le sol de ma cellule. J'étais sur le point de m'endormir profondément quand des exclamations trop joyeuses pour être entendues dans une prison me firent ouvrir les yeux. Qu'est-ce que c'était que ce tumulte ?! Je me redressai juste à temps, pour voir les nains déambuler avec le sourire en dehors de leurs cellules respectives. Je fronçai les sourcils. Comment... ?

La réponse fut rapide : en quelques secondes, je repérai un hobbit qui ouvrait une à une les cellules, le trousseau des clés du geôlier à la main. Je ne savais pas comment il avait fait pour les avoir, ni même depuis quand il était dans le palais, mais c'était ma chance ; et peut-être la seule. Je m'approchai de la porte, et mis mes mains en porte-voix.

- Hé !

Les nains se turent un à un et se tournèrent vers moi, l'œil malveillant.

- Vous pouvez me faire sortir, pendant que vous y êtes ? Risquais-je.

Je ne dus pas attendre bien longtemps avant que des protestations furieuses emplissent la prison.

- Et puis quoi encore ?! Pour que vous nous pourchassiez sous l'ordre de votre Roi ? Répliqua Thorin, d'un ton plus fort que les autres.

- Vu le boucan que vous faites, il n'aura pas besoin de mon aide, répondis-je, piquée au vif. Si vous me sortez de là, je vous promets que je ne vous pourchasserais pas. Et j'aurai une dette envers vous.

Thorin secoua la tête, et je me pinçai les lèvres. Si je ne trouvais pas rapidement un argument convaincant, j'allais pourrir ici au moins un siècle.

Fille De Dragon [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant