Chapitre Vingt-Trois

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La nuit fut très courte, et je ne dormis que quelques heures. En effet, après avoir dit tout ce que je savais sur les nains, je voulais encore allez voir le magicien, Gandalf. Ce qu'il avait dit au sujet de la guerre et des forces du mal m'avait fait tiquer ; encore plus quand Thranduil avait rétorqué. Même si je ne connaissais pas ce magicien, je connaissais bien Thranduil : et il était plutôt du genre à éviter la guerre et les conflits externes au peuple des elfes... Ce qui ne voulait pas dire que rien n'allait arriver. Je voulais des précisions, et ce n'était clairement pas auprès du Roi que j'allais en trouver. C'est pourquoi j'eus une longue conversation avec le magicien, ce qui me valu de dormir seulement deux heures avant que les premiers rayon du soleil ne me réveille. Mais je ne regrettais pas. J'avais même bien fait ; comme je m'en doutais déjà, c'était plus grave que ce voulait bien le dire Thranduil. Gandalf m'avait expliqué en détail ce qu'il avait appris, entre les forces du mal, les orques et autres créatures de l'ombre qui se regroupaient pour former... Un armée. Et son premier objectif était de conquérir Erebor, place forte et stratégique s'ils voulaient se liguer contre nous tous.

Toute cette histoire me fichait les jetons, c'était encore pire que la tragédie avec mon père sur Lacville. Là, on parlait d'une vraie guerre, pas d'un petit conflit. Mais comme d'habitude, Thranduil préférait se planquer dans son palais et attendre que l'orage passe, pour reprendre ses propres expressions. Je n'étais pas d'accord, et pas seulement parce que j'étais à demie-elfe. Je me voyais mal abandonner ces pauvres gens qui avaient déjà perdus leurs maisons et leurs proches. Il fallait les aider ! Même si ça signifiait aller à l'encontre de l'avis de Thranduil, et lui désobéir encore... Et donc, qu'il me chasse du palais.

Mais tant pis, j'avais déjà pris ma décision. Si je partais avec les elfes, jamais je ne me le pardonnerai. Seulement, j'avoue que toute seule, je ne savais pas si j'allais réussir à aider beaucoup de gens. Même avec mes pouvoirs et mon arc, il me fallait de l'aide. Et du soutien moral, parce que j'en avais un peu marre d'être seule. Et je savais qui pouvait m'aider.

C'est donc pour cela, dès que je fus prête à partir, que je partis chercher ma meilleure amie. Il ne me fallut pas longtemps avant de la trouver ; elle était bien sûr en train d'affûter la lame de son poignard, son arme favorite.

- Salut, Indis ! Lançais-je en me postant devant elle, remontée à bloc.

Elle sursauta, et leva les yeux, surprise.

- Ria ! S'écria-t-elle, manquant de se couper en levant le poignard.

- Hé, doucement, riais-je en lui prenant l'arme des mains. Tu vas finir couper avant même d'être partie au front !

- Je ne pensais pas te revoir aussi tôt ! S'exclama-t-elle en me prenant dans ses bras.

Je lui rendis son étreinte, tandis que les humains et les elfes autour nous regardaient bizarrement. Logique, les elfes étaient de nature réservé et calme. Indis était l'exception à la règle !

- Alors, quoi de neuf depuis la dernière fois ? Il paraîtrait que c'est toi qui a tué le dragon !! Enchaîna ma meilleure amie en s'écartant.

Elle me reprit le couteau des mains, et recommença son affûtage pendant que je répondais, un peu gênée.

- Euh... Ouais, il paraît. Mais, il n'y a vraiment rien de glorieux, tu sais.

- Rien de glorieux ? Répéta Indis, dubitative. Tu te fiches de moi, Ria ? Je te savais modeste, mais pas à ce point-là...

Je fis la grimace.

- Écoute, à propos de Smaug... J'ai quelque chose à t'avouer.

Indis leva un œil, toujours à demi concentré sur ce qu'elle faisait tout en m'écoutant. Je me rapprochai un peu d'elle et baissa d'un ton.

Fille De Dragon [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant